La vente de volailles à l'approche des fêtes de fin d'année
Notice
Un an après l'épisode de grippe aviaire et à trois semaines de Noël, les ventes de volailles repartent à la hausse, comme en atteste le marché de Villeneuve-de-Marsan. Un nouveau produit est également proposé : le chapon de pintade, l'une des spécialités proposées par Michel Guérard dans son restaurant d'Eugénie-les-Bains.
Éclairage
En février 2005, un premier foyer de grippe aviaire est découvert dans l'Ain, découverte qui conduisit les autorités sanitaires à prendre diverses mesures ; la crainte de la contamination entraîna une certaine désaffection du public vis-à-vis de la volaille, les consommateurs se tournant alors vers la viande de boucherie, dans un réflexe symétrique à celui qui, quelques années auparavant, les avaient poussés vers la volaille lors de la crise dite de la vache folle. Peu à peu, cependant, la confiance revint et, dès le printemps 2006, on peut estimer que la crise était terminée.
Tous les types d'élevage n'avaient pas subi la crise avec la même intensité. Le plus traditionnel est l'élevage à la ferme : complément habituel des exploitatations en polyculture, quelques dizaines de têtes de poules et poulets, quelques pintades, quelques canards vaquant en liberté dans la basse-cour, sont portés régulièrement au marché voisin où ils sont vendus à des clients de proximité, en somme, un commerce au circuit court entièrement sécurisé. Il s'agit là d'une modalité toujours vivante, pratiquée par les fermières qui en retirent les maigres bénéfices, leurs seuls revenus autrefois, avec lequel elles faisaient bouillir la marmite, l'argent provenant de la vente du gros bétail et des récoltes servant à faire tourner l'exploitation.
Mais cette activité ne peut prétendre ravitailler qu'une faible partie de la population : d'autres modalités d'élevage dits industriels se sont donc développés, élevages en batterie de poules pondeuses ou de poulets, ou élevage de qualité où les animaux disposent de beaucoup plus d'espace, voire bénéficient d'une liberté (presque) totale. C'est cette modalité qui est pratiquée dans les Landes depuis le début des années 1960, la qualité étant garantie par un label (Label Rouge) obtenu en 1965 et renforcée par la suite par la sélection d'espèces à chair plus goûteuse (poulets "cou nu").
Pour suivre la demande des consommateurs de volailles "festives", particulièrement prisées au moment des fêtes de fin d'année, les éleveurs ont été conduits à diversifier leur offre et à innover. Devant la désaffection du public pour la dinde, l'élevage des pintades a été développé ; un produit traditionnel, mais un peu tombé en désuétude, le chapon, a été remis au goût du jour et relancé notamment par la grande restauration (avec comme "locomotive" le chapon de Bresse) et l'on a inventé un produit nouveau, le chapon de pintade. Malgré leur coût relativement élevé, ces produits ont su tirer leur épingle du jeu grâce aux groupements de producteurs qui permettent un approvisionnement régulier dans toute la France et aux garanties qu'apporte au consommateur le cahier des charges des labels.