Nouvelle conserverie de maïs doux à Haut-Mauco

30 août 1984
03m 04s
Réf. 00162

Notice

Résumé :

Juillet 1984, la Sica Maïsadour lance, à Haut-Mauco, une usine de conditionnement de maïs doux, dont l'approvisionnement est assuré grâce à la signature de contrats avec des agriculteurs. En un mois, les chaînes de production atteignent un niveau normal de rendement. A terme, l'entreprise envisage une coopération avec la Sica maïs doux du Lot-et-Garonne pour se placer en tête du marché national.

Date de diffusion :
30 août 1984
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Éclairage

Le regroupement des agriculteurs en coopératives de production leur a permis d'être mieux à même de contrôler leur production et d'en assurer l'écoulement dans de meilleures conditions. Elles sont ensuite devenues de véritables acteurs dans l'industrie agroalimentaire en assurant la transformation de la production, ce qui les a poussées à être à l'écoute des demandes des consommateurs sur un marché largement ouvert à l'Europe et au monde. Bien souvent l'innovation et l'introduction de nouveaux produits est le fruit de ces recherches : le maïs doux en est un exemple, lui dont la culture n'a été introduite en France qu'en 1973.

L'Aquitaine, et, en particulier les Landes, a d'emblée été bien placée sur cette production car elle bénéficie d'un climat particulièrement propice pour cette culture. En outre, le maïs est ici une culture traditionnelle, bien maîtrisée par les agriculteurs. Le conditionnement du maïs doux peut se faire sous plusieurs formes : la congélation a semble-t-il, la première a avoir été expérimentée, mais c'est la conserve qui est de loin la plus utilisée. Dans tous les cas, le traitement doit se faire dans les plus brefs délais, quelques heures après la récolte. C'est cette contrainte qui explique l'implantation d'usines sur les lieux de production et le contrôle exercé sur celle-ci par les conserveurs, coopératives ou industrie privée. Il faut, en effet, échelonner localement les récoltes afin de ne pas engorger les chaînes de production. En contrepartie, les producteurs bénéficient de contrats avec les conserveurs qui leur fournissent les semences ainsi que l'aide de techniciens et leur garantissent l'achat de la récolte.

Cette production offre, en outre, quelques emplois locaux, souvent féminins, ce qui permet d'assurer un revenu supplémentaire aux agriculteurs. A la date de construction de cette usine (1984) la production n'en était encore qu'à ses débuts et les espoirs de croissance du marché tout à fait raisonnables : aujourd'hui encore les Européens consomment environ 10 fois moins de maïs doux que les Américains ou les Canadiens.

Francis Brumont

Transcription

Journaliste
Depuis le 20 juillet dernier, la rente d’approvisionnement de Veradour apporte à cette nouvelle unité les épis de maïs doux destinés au conditionnement. Cependant, comme pour toute nouvelle réalisation de ce type, une période d’essai et de réglage a été nécessaire et ce n’est qu’à la mi-août que l’usine a pu être montée en cadence et atteindre un niveau normal de production.
Jacques Choulet
Actuellement donc, nous atteignons pratiquement la cadence de 300 boîtes à la minute. C’est-à-dire que si on fait un calcul théorique, ce qui fait 18 000 boîtes à l’heure, soit sur une journée de 20 heures, compte tenu des différents arrêts et des nettoyages, ce qui doit faire dans les 350 000 boîtes par jour. Bien sûr, c’est un chiffre quand même qui est théorique parce qu’il faut être conscient que lorsqu’on tourne à 300 boîtes à la minute sur des sertisseuses il arrive de temps en temps où il y a une boîte qui se coince et disons que raisonnablement aujourd’hui on tourne à 300 000 boîtes par jour.
Journaliste
Après une première tentative avortée il y a quelques années de congélation de maïs pour la consommation domestique, c’est finalement vers la mise en boîte de maïs doux que la SICA MAÏSADOUR s’est orientée. Les premiers travaux ont débuté en février et la construction de l’usine a demandé six mois. 13 000 000 de boîtes devraient sortir d’ici la mi-octobre mais les objectifs sont beaucoup plus ambitieux pour les années à venir.
Guy Philip
Cette année les objectifs seront modestes mais d’ici deux ou trois ans le groupe que nous constituons avec la SICA de maïs doux de Lot et Garonne espère arriver au premier rang dans la production de maïs doux en France avec un objectif de 90 000 000 de boîtes. Ce qui représentera une surface de production de maïs doux d’environ 6 000 hectares.
Journaliste
Parallèlement à la construction de l’usine, des contrats ont été passés avec des agriculteurs pour assurer l’approvisionnement. Dans un premier temps 1 000 hectares ont été plantés mais il est envisagé de porter les surfaces cultivées en maïs doux dans la région à 6 000 hectares. Une réalisation qui s’inscrit dans la politique de diversification de la SICA MAÏSADOUR, la SICA qui compte ainsi se positionner sur un marché considéré comme porteur.
Guy Philip
D’après les études de marché qui ont été faites par nos associés, nous ne pensons pas qu’il y aurait de problème pour l’écoulement de ces marchés, d’abord sur le marché français qui est en pleine expansion et également sur le marché européen, l’Allemagne, la Belgique, l’Angleterre et même des pays méditerranéens comme la Grèce qui commencent à être demandeurs en maïs doux et l’Espagne aussi.
Journaliste
Le coût de l’opération est de 28 000 000 de francs, l’Etat intervenant à hauteur de 4 000 000. Pour le fonctionnement de l’usine vingt emplois permanents ont été créés et pour la période de production qui s’étale de la mi-juillet à la mi-octobre, une quinzaine d’emplois temporaires sont également nécessaires. A terme, compte tenu des perspectives d’évolution, ce sont au total une trentaine d’emplois qui seront créés.