L'entreprise Viviers de France

29 octobre 2003
02m 07s
Réf. 00173

Notice

Résumé :

L'entreprise Viviers de France de Castets est nominée pour le Trophée des As décerné par la Chambre de Commerce et d'Industrie des Landes. Menacée de fermeture en 1997, cette société aquacole a réalisé d'importants investissements afin de développer sa production tout en assurant un suivi rigoureux de la chaîne d'élevage. Elle mise aujourd'hui sur le développement durable.

Date de diffusion :
29 octobre 2003
Source :

Éclairage

L'aquaculture est une activité relativement récente, notamment pour la pisciculture, mais qui connaît une forte expansion : la production mondiale s'élevait à un million de tonnes vers 1950 et à 52 millions en 2006 ; pendant ce temps, les quantités pêchées avaient été multipliées par quatre, mais la totalité de cette croissance s'était produite entre 1950 et 1990, puisque depuis cette date, la pêche connaît une légère régression. L'aquaculture est aussi une activité pleine d'avenir pour plusieurs raisons : l'augmentation de la population mondiale s'accompagne d'une croissance de la consommation par tête, la demande est appelée à croître, mais il est peu probable que la pêche puisse couvrir ces besoins, car le nombre des espèces surpêchées ou en voie d'extinction ne fait que croître alors que le nombre de celles dont le niveau se maintient ou s'accroît diminue. Par ailleurs, la pêche industrielle, forte consommatrice d'énergie, se heurtera à l'augmentation prévisible, à moyen et long terme, des prix des carburants.

Cependant, la production aquacole échappe largement à l'Europe, la Chine et les pays asiatiques en général dominent le marché : la Chine produit les deux tiers des poissons d'élevage et l'Europe 4%. De plus, la production y stagne depuis une dizaine d'années, voire est en baisse comme en France comme dans un autre pays de grande tradition piscicole, le Japon. Ces difficultés sont dues aussi à la concurrence des pays à bas coût de main-d'œuvre et peu soucieux des conditions d'élevage ainsi qu'aux difficultés propres à cette activité dans nos régions.

Pour essayer de maintenir leur rang, les Européens doivent se positionner sur le créneau du haut de gamme, mais cela implique de nombreuses contraintes et des coûts supplémentaires, notamment dans la recherche, car pour satisfaire le consommateur, les conditions d'élevage doivent être de plus en plus sécurisées : nourriture, qualité de l'eau, conditions sanitaires des animaux. Or, ce type d'élevage se pratique bien mieux dans de petites entreprises où les risques de pollution et de contamination sont moindres. Il faut donc qu'elles se regroupent ou s'appuient sur de grands groupes. C'est ainsi que l'entreprise landaise Salmona a été reprise par les Viviers de France, un groupe boulonnais qui a été lui-même repris récemment (2007) par le deuxième producteur mondial, le norvégien Aker.

Francis Brumont

Transcription

Présentateur
Le Trophée des As, ce prix attribué aux entreprises par la Chambre de commerce et d’industrie des Landes sera décerné demain. Parmi les 22 nominés, l’entreprise Viviers de France, basée à Castets, un temps menacée de fermeture, cette société aquacole en plein essor est aujourd’hui une référence sur le plan économique et environnemental. Reportage de Philippe Niccolaï et Martine Chambon.
Philippe Niccolaï
Sauvée des eaux troubles du dépôt de bilan en 1997, l’ex-Salmona devenu Viviers de France refait surface. Nommée pour décrocher une distinction décernée par la Chambre de commerce et d’industrie des Landes, ce bon résultat est le fruit de beaucoup d’effort. Cinq millions d’euros investis en 7 ans, 9000 tonnes de truites et saumons traités chaque année, et un suivi de la chaîne d’élevage forcément très sérieux.
Vincent Depierre
On a la DSV donc les services vétérinaires qui visitent. On a aussi des contrôles faits par le GDSA donc qui est le Groupement de Défense Sanitaire Aquacole. On a la préfecture qui contrôle le respect de l’arrêté préfectoral, on a eu la surprise d’avoir le service des fraudes il y a quelques mois qui a débarqué pour prendre des échantillons d’aliments. Donc on peut dire que ces élevages qui sont contrôlés de A jusqu’à Z, je dirais même dans toutes les Landes.
Philippe Niccolaï
A Castets 130 salariés sur les 180 que compte la société travaillent le poisson sur des machines ultra modernes. Traçabilité et politique environnementale permettent aujourd’hui de voir plus loin.
Arnault Chaperon
Dans le passé, il a fallu qu’on travaille beaucoup sur la traçabilité, la sécurité alimentaire, rassurer le consommateur. Je crois que l’avenir, ça va passer par le durable. Donc pour moi, c’est le développement harmonieux entre l’environnement, l’économique et le social, donc nous sommes des ardents défenseurs du développement durable.
Michel Ducassé
C’est une entreprise d’abord modèle au plan de l’environnement. C’est une entreprise également qui est devenue le premier port d’Aquitaine, je pense qu’on a dû vous le dire. Et donc c’est de cela qui a fait que l’ensemble des partenaires ont pensé qu’effectivement, elle méritait d’être retenue dans cette manifestation.
Philippe Niccolaï
22 entreprises sont en compétition, remise des prix jeudi soir à Mont-de-Marsan.