Soléal : l'alliance entre trois coopératives et Bonduelle
Notice
Pour faire face à la concurrence mondiale, trois coopératives, Euralis, Maïsadour et Vivadour, et l'entreprise Bonduelle s'allient et créent la société Soléal spécialisée dans le conditionnement de maïs doux. Basé à Bordères-et-Lamensans, le groupe, représentant 700 producteurs, devient le premier conserveur de légumes d'Europe.
Éclairage
Le marché du maïs doux a connu des changements importants depuis le milieu des années 1980,date à laquelle il a commencé à être cultivé en quantités significatives en France, essentiellement en Aquitaine (85% de la production nationale, dont 55% pour les seules Landes). Si les Etats-Unis et le Brésil, premier et troisième producteurs mondiaux, couvrent amplement les besoins de l'Amérique du Nord, de loin les plus gros consommateurs, la concurrence est vive sur le marché européen où l'engouement pour ce produit ne fait que croître. La France et la Hongrie, qui se disputent les quatrième et cinquième place mondiales, doivent faire face à un redoutable concurrent, la Thaïlande, qui occupe la deuxième place et qui, grâce à des coûts de production beaucoup plus bas, a pu s'imposer sur certains marchés, comme la Russie, autrefois approvisionnée par les Hongrois.
Ceux-ci se sont donc tournés vers l'Europe de l'Ouest du Nord, marchés sur lesquels la France était très bien implantée. ; il s'agit, en effet, d'une production très largement destinée à l'exportation, pratiquement à 90%. C'est essentiellement sous forme de conserves que le maïs est conditionné : 600 000 tonnes sont mises en boîte en Europe bon an mal an, alors qu'environ 100 000 tonnes sont surgelées. Les effets de cette concurrence se sont fait sentir sur la production : les superficies ensemencées stagnent depuis la fin des années 1990, mais, du fait de la hausse des rendements, il y a quand même une légère augmentation de la production, celle-ci étant très variable d'une année à l'autre, la plante étant assez sensible aux aléas climatiques.
Pour faire face aux effets de la concurrence, producteurs et conserveurs ont dû s'organiser en regroupant leur capacité de production afin de réduire les coûts de main-d'œuvre, même si une partie de ceux-ci, ceux qui résultent de la main-d'œuvre saisonnière, sont plus ou moins proportionnels aux quantités produites. Le marché est cependant porteur à moyen terme, la consommation par tête s'élevant environ à un kilo par an en Europe, à dix au Canada et à douze aux États-Unis.