Présentation de Pouillon dans les Landes
Notice
Carte postale de Pouillon, village de Chalosse. Visite des bâtiments principaux avec la mairie, l'école, le fronton et la piscine. Les activités à Pouillon sont centrées sur l'agriculture et la viticulture, le rugby, la chasse et la pêche.
Éclairage
L'importance de la nécropole découverte à Pouillon (Sanctus Martinus de Polione, XIe-XIIe s.), au lieu-dit Tuc de Bénaruc, laisse supposer une occupation du site à haute époque. Le cognomen très courant Pollio, employé seul, au cas régime (Pollione(m)), explique donc le nom du bourg où se situait, au Moyen Âge, un château, propriété de seigneurs qui reçoivent des privilèges d'Edouard Ier, en 1254.
L'église consacrée en 1054 est un joyau de l'art roman et participe au renom de ce petit bourg de Chalosse, le premier classé « station verte de vacances » (1) dans les Landes ! Elle est fortifiée à l'époque où les Anglo-Gascons luttent contre les Capétiens puis incendiée par les protestants au XVIe siècle, comme tant d'autres édifices religieux landais. Suite à ces avatars, elle est restaurée et embellie dans le contexte de la Contre-Réforme et, au XVIIIe siècle, reçoit un autel en marbre, œuvre des frères Mazzetti. Classé aux Monuments de France depuis 2002, l'édifice a été enrichi de vitraux qui déclinent les béatitudes évangéliques dans un châtoiement de couleurs qui animent la pierre.
Établi sur les bords d'un affluent de l'Arrigan, qui portait jadis une vingtaine de moulins, Pouillon bénéficie d'un cadre naturel paisible, à quelques kilomètres du Béarn et du Pays basque. Autant d'atouts majeurs pour le développement du tourisme constituant un « plus » dans une région agricole déjà riche, favorisée par l'existence d'une usine de plâtre préfabriqué qui fixe depuis 1966 une main-d'œuvre locale.
De cette opulence rend compte le reportage d'Alain Marain sur des images d'Alain Guesdon qui attarde son objectif sur les pimpantes maisons de style basco-landais ou de type « Castor » (2), caractéristiques du grand essor des Trente Glorieuses.
Fait exceptionnel dans le contexte du début du XXIe siècle, cette dynamique, amorcée dans les années d'opulence de l'après-guerre, n'a jamais faibli, bien au contraire. Aujourd'hui, Pouillon a développé son potentiel, affirmant sa vocation touristique ; la commune a parié sur le tourisme vert, construisant des gîtes communaux qui s'ajoutent à l'offre de particuliers, propriétaires de chambres d'hôte. Le patrimoine naturel est valorisé et permet de s'adonner sur place à des activités sportives et familiales variées dans un secteur qui bénéficie d'une situation géographique idéale, entre mer, montagne et campagne.
La carte postale du bourg chalossais n'a pas viré sépia ; bien au contraire, elle se serait plutôt colorisée !
(1) L'association française des stations vertes de vacances est créée en 1964. Elle s'accompagne de la mise en place d'une charte touristique nature.
(2) Au début des années 1950, la question du logement est une priorité. À Mont-de-Marsan, Charles Lamarque-Cando, maire de la ville de 1962 à 1983, met en forme un projet qui prend la forme d'une coopérative de construction de maisons familiales, les Castors Landais. Ainsi, dès 1953, évitant les « barres » de plusieurs étages, émerge, à Saint-Pierre-du-Mont, tout un îlot de maisons-témoins, aux dimensions confortables, rationnelles, construites sur un plan identique. Le succès est immédiat et aujourd'hui l'agglomération montoise ne compte pas moins de 3000 "castors" abritant quelque 10 000 personnes, soit le tiers de la population : un pan du patrimoine architectural et social de la cité.