Le concours de 17 à Saint-Charles-la-Forêt
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Résumé
C'est jour de fête à Saint-Charles-la-Forêt. Comme chaque année depuis vingt ans, le concours de la manille attire une foule de participants. Autour de l'instituteur Pierre Corgnet, les bénévoles s'activent dans la bonne humeur et contribuent, grâce aux bénéfices engendrés, à améliorer la vie des habitants de la commune, tout en faisant le bonheur des joueurs qui repartent tous avec un prix.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
07 mai 1975
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Publication : 01 sept. 2021
Jusqu’au succès du concours de 17, le village de Saint-Charles-la-Forêt (canton de Grez-en-Bouère) n’était connu que pour être le lieu de naissance en 1783 de Jean-Baptiste Bouvier, évêque du Mans entre 1833 et 1854. Ce fut le dernier évêque du grand diocèse du Mans (Sarthe et Mayenne) avant l’érection du diocèse de Laval en 1855. D’ailleurs le pape attendit son décès pour procéder au découpage…
Le village fut dynamisé par l’arrivée d’un couple d’instituteurs en 1949 : Pierre et Geneviève Corgnet. Dès 1951, c’est l’ouverture d’une cantine (la première de tout le secteur) et d’une coopérative scolaires (achats groupés de fournitures). Puis, ce seront des voyages presque gratuits (par exemple en Alsace, en Allemagne et en Suisse du 14 juillet au 9 août 1966), des fêtes (notamment pour Noël), des expositions des travaux des élèves en fins d’années scolaires, une participation aux activités sportives du jeudi (alors jour de repos), des classes mixtes avant l’heure.
C’est avec l’Amicale laïque qu’ils lancent le « Concours de 17 » en 1956. Cette année-là, ce sont déjà 184 joueurs qui répondent à l’appel. Entre 1976 et 1978, il y a jusqu’à 20 000 concurrents attirés par les prix distribués. C’est la grande époque du concours, le moment où ce reportage le filme sous toutes ses coutures : les règles du jeu, le travail des bénévoles, les objectifs poursuivis, les concurrents, les anciens vainqueurs, les repas, les témoignages des uns et des autres… Rien n’est laissé de côté. Il y a même la récolte des pissenlits après le démontage des parquets ! Ce concours a duré 30 ans. Financièrement, il a permis de poursuivre les projets de l’école, de l’Amicale laïque et de la commune. Le phénomène est tel que l’on trouve dans Le Nouvel Observateur un article d’Élisabeth Schemla publié le 20 février 1978 : Saint-Charles sauvé par le jeu
. Dans cette page entière, on pouvait lire notamment ces quelques lignes : Aujourd’hui, en huit jours, seize mille à vingt mille personnes assaillent le bourg, où ne vivent plus, le reste de l’année, que quatre familles, quatorze habitants en tout. Les concurrents arrivent, tassés dans leurs voitures qu’ils rangent le long des talus sur plusieurs kilomètres, avec le concours goguenard et vigilant de six gendarmes qu’il faut engager pour la circonstance. »
Pierre Corgnet était instituteur, secrétaire de mairie et président de l’ES Handball… Il devient maire de la commune en 1983. Dès 1972, une piscine chauffée est ouverte dans ce tout petit village ! Est-ce trop ambitieux ? Pas du tout… Tout est mis en œuvre pour que les nageurs s’y retrouvent. Par exemple, des mini-bus font la navette en mai et juin vers toutes les communes du secteur afin de transporter les enfants et leur apprendre à nager grâce à un maître-nageur très compétent (pour 1 franc !). Le résultat est probant : les enfants concernés sont presque tous allés à cette piscine en juillet et en août ! Par la suite, les infrastructures communales ont été complétées : salle de loisirs, village vacances et bungalows, aménagement du bois de Bel-Air, d’un étang pour la pêche à la carpe, bar restaurant commerce multi-service en centre-bourg.
Enfin, il est impossible de terminer cette notice sans parler de la journaliste qui a réalisé avec André de Beaumont ce petit film sur Saint-Charles-la-Forêt et dont la voix nous marque : Maryvonne Gouzerh. Elle fut en 1964 l’une des deux premières speakerines (avec Annie Kerbrat) de l’ORTF, puis FR3 Bretagne (aujourd’hui France 3 Bretagne). Elles avaient comme rôle principal d’annoncer les programmes. Devenue journaliste, elle poursuivit sa carrière dans les stations de Rennes, du Mans, de Cherbourg et de Caen, avant un retour à Rennes. Elle a pris sa retraite en 1999 et est retournée vivre à Ploemel, sa patrie, dans le Morbihan.
Bibliographie
Témoignage
- Geneviève Corgnet
Journaux et périodiques
- Le Courrier de la Mayenne
- Ouest-France
- Le Nouvel Observateur
Sites internet
- letelegramme.fr
- "Concours de speakerines", publié sur le site fresques.ina.fr/ouest-en-mémoire/
Transcription
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