Apprentis jockeys au Lycée agricole de Laval
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Résumé
Une formation au métier de jockey s'est récemment ouverte au lycée agricole de Laval. Rencontre avec de jeunes apprentis que la caméra suit dans leur quotidien, qu'ils partagent entre l'école et le travail chez leur entraîneur. Entre cours, entrainement et soins aux chevaux, apprentis, entraîneurs, jockeys et formateurs expliquent l'intérêt de la formation en alternance malgré ses contraintes.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
06 nov. 1978
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Le collège agricole de Laval a été fondé en 1964. Cette année-là sont construits un grand bâtiment moderne, l’amphithéâtre, le pavillon de fonction du directeur, ainsi que deux pavillons jumelés et un terrain de sports près du château de la Blancherie, au bord de la « route nationale » (aujourd’hui « départementale 771 » entre Laval et Saint-Nazaire). Le château avait été acheté par le conseil général de la Mayenne en 1952 et une école d’enseignement ménager agricole (EMA) y avait été ouverte pour les filles dès 1956.
Dans les années 1960, la filière équine se caractérise par trois catégories de métiers : les courses (entraîneur, jockey de trot ou de galop), les sports équestres (moniteur, palefrenier) et l’élevage (personnels des haras, agriculteur-éleveur de chevaux). On peut y ajouter les métiers « annexes » comme maréchal-ferrant, vétérinaire ou sellier. À l’époque, on met en avant le travail de l’homme. Le réel développement de la filière équine provient de la manne financière du PMU : de plus en plus d’entreprises, de chevaux… Cela amène le ministère de l’Agriculture à créer l’AFASEC (Association de formation et d’actions sociales des écuries de courses). Son objectif est de mettre en place la formation professionnelle des apprentis : ainsi sont ouverts les sites de formation de Gouvieux (dans l’Oise, près de Chantilly) et de Grosbois (dans le Val-de-Marne, près de Vincennes). Les apprentis mayennais du début des années 1970, se voient dispenser des formations au CAPA par correspondance avec regroupements présentiels à Chantilly. Selon Maryvonne Oger (ancienne directrice du Centre de Formation d’Apprentis du Lycée agricole de Laval) en 1974/75, Georges Dreux, célèbre entraîneur mayennais, s’est impliqué dans le projet de délocaliser ce CAPA sur le site du Lycée agricole de Laval via la création du Centre de Formation d’Apprentis.
C’est peu de temps après que cette longue vidéo de 16’33 est diffusé à la télévision sur FR3 « Loire Bretagne » le 6 novembre 1978. Elle est extraite du magazine « Compétition ». C’est une sorte de reportage « en immersion ». Le lancement se fait depuis un centre d’entraînement de trot attelé au lever du jour. Dès le début, on est plongé dans l’ambiance sonore du monde équestre (frappe des sabots sur le sol...). Tous les lieux sont montrés : salles de classes, bureau du directeur, écuries… Tout le monde est questionné : les apprentis, les professeurs, le directeur, les éleveurs, les entraîneurs, les apprentis à distance… Tous les avis sont collectés : les « pour » et les « contre » avec des arguments qui se tiennent. Le sentiment dégagé est peut-être une forme d’immobilisme. Ce Centre de Formation des Apprentis semble surtout déranger les entraîneurs qui préfèrent former eux-même les jeunes jockeys. Par ailleurs, la formation de 1978 est limitée au CAP. Le directeur paraît penser qu’il serait bon de pousser les études plus loin. La conclusion du reportage se fait de nouveau sur le centre d’entraînement avec un long plan séquence (au ralenti) sur le parcours d’un groupe de sulkys. Il ne manque qu’une chose à cette vidéo par ailleurs très complète… des sous-titres : on n’a ni les noms des intervenants ni les lieux de tournage !
Les formations dispensées ont connu de grandes évolutions depuis 1978. Elles font suite à la mécanisation (curage des box, manèges automatiques, tapis roulants) et aux progrès de la recherche scientifique (alimentation, pathologies, test à l’effort du cheval, généralisation de l’insémination artificielle) dans les années 1980. Ainsi, sont fondés le BPH (brevet professionnel hippique) et le BEPA. Dans les années 1990, trois modifications interviennent : le statut de l’entraîneur (formation spécifique obligatoire), les techniques de soins (ex : balnéothérapie pour le cheval) et l’élévation des niveaux de formation (ex : BP REA pour « responsable d’entreprise agricole »). Depuis les années 2000, l’entreprise hippique (élevage, entraînement ou sport équestre) devient une entreprise agricole et bénéficie d’une TVA au taux agricole. En contrepartie, les installations nécessitent des diplômes tels que le BP REA ou le Bac Pro. En même temps, des conseils régionaux du cheval sont créés permettant de rassembler tous les métiers du cheval et de parler d’une même voix. Parallèlement, les techniques de transfert d’embryons apparaissent, ainsi que les prémices du clonage… Dans les années 2010, la formation s’adapte aux questions d’environnement : production d’énergie photovoltaïque, méthanisation, compostage, lombriculture… Enfin, la filière et les études équines se féminisent (dès 2014 : 50 % de femmes dans la filière).
En 2022, si l’on entre dans le site internet de l’AgriCampus (nouvelle appellation du Lycée agricole) de Laval, on trouve cinq icônes représentant les cinq filières enseignées : « agriculture », « équin », « agroalimentaire », « santé animale » et « vente directe ». Si l’on ouvre l’icône « équin », on découvre pas moins de 20 formations diplômantes ! Ces formations sont variées : en apprentissage, en alternance, en classe, à distance, pour adultes… et à différents niveaux : brevet professionnel, bac professionnel, CAPA, BTSA, licence professionnelle… Il y en a vraiment pour tous les goûts, toutes les ambitions, tous les besoins, toutes les situations et tous les âges !
Bibliographie
- Maryvonne Oger, « L’évolution de la filière cheval durant les 50 dernières années », 2014 (Conférence)
Journaux :
- « Future ouverture du collège agricole de Laval », Ouest-France, 30 janvier 1964
Sites Internet :
- epllaval.paysdelaloire.e-lyco.fr
- agricampus-laval.fr
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Bruit)
Paul Gautier
Bonjour.Vous l’avez vu, les courses c’est quelque chose d’assez important qui, dans notre région, trouve un certain écho.En effet, vous savez qu’il y a beaucoup d’entraineurs, qu’il y a beaucoup de jockeys et le sujet que je vous présente ce soir aura trait aux apprentis, c’est-à-dire les apprentis jockeys.Jusqu’ici, il existait 2 écoles, l’une à Chantilly l’autre à Graignes dans la Manche et puis depuis quelque temps, quelque chose de très officiel vient de se créer au lycée agricole de Laval.Comment peut-on devenir apprenti ?Apprenti, est-ce vraiment un métier de sport ?Et bien c’est ce que je vous propose de regarder maintenant.
(Bruit)
Inconnu 1
Ben c’est un métier assez sportif quand même parce qu’on a le contact des chevaux quand même, il faut être alerte, il faut avoir ses capacités physiques assez complètes quand même.
Paul Gautier
Justement, c’est difficile ?
Inconnu 1
Bof.Au début, ça paraît difficile mais avec l’expérience, c’est somme toute assez simple.
Paul Gautier
Qu’est-ce que vous faites dans une journée, par exemple ?
Inconnu 1
Ben le matin disons, on se lève de bonne heure.Au début, avant de déjeuner vers 6 heures et demie on cure les boxes, de 06 heures et demie à 07 heures et demie.A 7 heures et demie, on arrête pour aller déjeuner, on a une demi-heure de pause.A 8 heures on reprend l’entraînement.Alors on commence à trotter les chevaux, soit on trotte soit on sort à la promenade, ça dépend du cycle de travail des chevaux, quoi.Et puis on est occupé jusqu’à midi et demie, une heure quoi, disons.Et à midi et demie, on commence à soigner.
Paul Gautier
Vous continuez l’après-midi, quoi ?
Inconnu 1
Et l’après-midi, c’est beaucoup de pansage, quoi.On s’occupe des poulains en ce moment, c’est la saison des poulains.Disons que toute la journée, c’est les chevaux quoi, c’est le contact des chevaux.
(Bruit)
Paul Gautier
On s’arrête à un certain âge comme tous les sportifs ?
Inconnu 2
Ben c’est-à-dire… on s’arrête.Tout dépend de la façon dont on termine quoi, dont on finit.Si on reste lad, on s’arrête à la retraite, à 65 ans.C’est l’âge normal…
Paul Gautier
Si on devient jockey ?
Inconnu 2
Si on devient jockey, ben… quand on ne se sent plus capable de mener correctement ou de se servir correctement de chevaux, ben je pense que c’est là qu’il faut arrêter.
Paul Gautier
Alors qu’est-ce qu’on devient justement ?C’est la question.
Inconnu 2
Alors, ce qu’on devient ?Je crois qu’il faut prévoir quelque chose avant d’arrêter !
(Bruit)
Inconnu 3
Ben, j’ai choisi le métier de jockey pour l’amour du cheval.J’aime beaucoup le cheval.
Paul Gautier
Vous êtes à Graignes, non ?
Inconnu 3
Non, je n’ai pas été à Graignes.Je suis venu directement chez monsieur Roger Baudron.A l’âge de 18 ans.
Paul Gautier
Alors comment ça s’est passé pour suivre vos études, enfin votre classe, etc.Vous aviez fini votre scolarité à 18 ans ?
Inconnu 3
Oui oui, j’avais fini, oui.Et puis après je suis venu chez monsieur Baudron.Et puis après j’ai obtenu ma licence.Et puis après j’ai amené ma [inaudible] comme ça quoi.
Inconnu 4
Bon alors, Jean-Pierre tu vas venir avec moi, tu vas m’accompagner.Et puis Christophe, hein !Ou Christophe plutôt, tu vas m’accompagner.Comme tu as une pouliche comme moi, tu en as une de 2 ans.On va mettre les 2 poulains devant et puis vous mettez les vieux derrière, hein !
Paul Gautier
Vous avez été à Graignes ?
Inconnu 4
Oui, 3 ans.
Paul Gautier
Alors est-ce que vous pensez que c’est une formation rationnelle et intéressante ?
Inconnu 4
Oh oui !
Paul Gautier
Comment ça se passe à Graignes ?
Inconnu 4
Ben c’est… la première année, on est à l’école complète, quoi.On est tout le temps à l’école.La deuxième année, on fait un stage.On y est 1 mois sur 2 et la troisième année aussi.
Paul Gautier
Qu’est-ce que vous pensez de ce qui est fait à Laval pour accueillir les apprentis ?
Inconnu 5
Euh… à Laval, il y a le lycée agricole, je pense ?
Paul Gautier
C’est ça, oui.
Inconnu 5
Enfin… Et qu’est-ce qu’ils font exactement ?Je ne suis pas trop au courant.
Paul Gautier
Ils apprennent leur métier.
Inconnu 5
Ils apprennent leur métier ?
Paul Gautier
Une sorte de centre de formation.
Inconnu 5
Comme Graignes ?
Paul Gautier
Oui.
Inconnu 5
Comme Graignes ?Ben, ça me semble une bonne chose quand même parce qu’au point de vue théorie, on n’apprend pas grand-ch… on n’apprend pas… Vous savez, ici dans une écurie on apprend la pratique.Bon, c’est une bonne chose mais ce qui est au point hippologie, enfin soins du cheval, on apprend des soins.L’hippologie, anatomie du cheval, tout ça, on n’apprend pas tellement, oui.Les gars qui n’étudient pas par des livres, ils n’apprennent pas hein, c’est certain.
Paul Gautier
Vous êtes jockey de quoi ?
Inconnu 6
De plat.
Paul Gautier
De plat ?
Inconnu 6
Oui.
Paul Gautier
Galopeur ?
Inconnu 6
Oui.
Paul Gautier
Pas de trot.
Inconnu 6
Non non.Je n’aime pas le trot.
Paul Gautier
Et vous, je crois que vous êtes…
Inconnu 7
Jockey d’obstacles.
Paul Gautier
D’obstacles.Pourquoi l’obstacle ?
Inconnu 7
Parce que j’aime le risque, de sauter c’est toujours ça qui m’a attiré.
Paul Gautier
Pas le plat ?
Inconnu 7
Pour moi, le plat c’est trop facile.
Paul Gautier
Aldo et Patrice sont élèves au centre de formation du lycée de Laval.Ils suivent un enseignement alterné avec des travaux pratiques.8 jours d’internat ici et 15 jours chez leur entraîneur.Actuellement, ils sont 60 apprentis inscrits et répartis en 2 groupes.Ce centre fonctionne depuis plus de 2 ans mais on ne peut dire que c’est simplement cette année qu’il a vraiment démarré.Son but, c’est bien sûr de compléter l’enseignement pratique reçu sur le tas.
Inconnu 8
Ecrasé par le poids du cheval.Et comprimé en bas.Et comprimé en bas.
Inconnu 9
Disons que la formation des apprentis doit comprendre 2 choses :une formation pratique qui est dispensée par les entraîneurs et une formation dite théorique qui est dispensée au centre de formation d’apprentis.Alors, elle comprend en fait 2 grandes parties : une formation générale, français et mathématiques, épreuves que ces jeunes rencontreront à l’examen du CAP plus une formation théorique en hippologie, et y compris quelques travaux d’ailleurs, travaux pratiques de maréchalerie qui vont être mis en place.
Inconnu 8
Votre coussinet plantaire, imaginons que ce soit la gomme, en fait c’est beaucoup plus gros que ça mais c’est un petit peu cette texture élastique, hein.Elle est située juste ici.Alors vous avez maintenant une idée très précise du rôle de l’os naviculaire.Vous voyez, l’os naviculaire qui est là ?
Paul Gautier
Vous pensez que c’est suffisant ?
Inconnu 9
Alors écoutez, il ne faut pas ambitionner une formation d’un niveau excessivement élevé, il faut voir que les apprentis ne se préparent qu’à un CAP qui est le premier niveau du point de vue qualification professionnelle.
Paul Gautier
Ca fait combien de temps que vous faites… ?
Inconnu 6
Un an et demi.Je fais ce métier depuis 1 an et demi.
Paul Gautier
Vous étiez où avant ?
Inconnu 6
A Maisons-Laffitte.
Paul Gautier
Et vous ne faisiez pas du tout de cours ?
Inconnu 6
Euh non.Je n’ai pas été à l’école, parce que mon patron m’avait déclaré ouvrier et je n’étais pas apprenti donc je ne pouvais pas suivre l’école.
Paul Gautier
Alors vous êtes revenu dans la région.
Inconnu 6
Oui.
Paul Gautier
Et vous suivez les cours, alors qu’est-ce que vous pensez de ces cours alternatifs entre votre entraîneur et le lycée agricole ?
Inconnu 6
Ben je trouve que c’est bien parce que quant même, ça nous instruit un petit peu.Ca nous apprend comment est fait le métier, le cheval.
Paul Gautier
Ca complète un petit peu les travaux pratiques ?
Inconnu 6
Oui, voilà.
Paul Gautier
Qu’est-ce que pense, votre entraîneur ?
Inconnu 6
Il pense, c’est bien d’une certaine façon comme ce n’est pas bien d’une autre.Ca ne l’arrange pas pour le travail.
Inconnu 7
Il est d’accord pour les cours mais ça fait un problème pour le travail, ça fait un gars en moins à l’écurie.
Paul Gautier
Et c’est… ça lui fait beaucoup de… choses en moins, beaucoup de temps en moins ?
Inconnu 7
Disons que ça fait beaucoup plus de travail pour les autres personnes de l’écurie.
Paul Gautier
La présence de ces apprentis au lycée et l’utilité même de l’enseignement qu’ils reçoivent n’est pas encore très bien perçue par les entraîneurs.En effet, jusqu’ici il n’y avait que 2 formes de cours.A temps plein à Graignes où on reste 1 an et par correspondance à Chantilly.Avec ce système à mi-temps, il en est tout autrement.
(Bruit)
Inconnu 10
Ben vous savez, c’est un travail d’instinct, hein.Et je pense que ça ne s’apprend pas tellement.C’est difficile de… On ne peut pas apprendre ça à l’école par exemple, vous voyez.
Paul Gautier
Alors ce qu’on a fait à Graignes par exemple ?Ou ce qu’on essaie de faire à Laval…
Inconnu 10
A Graignes et à Laval, on va donner des bases, c’est-à-dire hein.On va donner un minimum mais après c’est un très long apprentissage qui commence justement quand ils ont fini celui-là.Il faut beaucoup d’années après pour vraiment…
Paul Gautier
Vous croyez que tout s’apprend sur le tas ?
Inconnu 10
Une partie, oui.En grande partie, oui.
Paul Gautier
Pourquoi ?
Inconnu 10
Pourquoi ?Parce que vous savez, on ne connait jamais un cheval vraiment et on ne peut pas prévoir ses réactions et c’est à force de vivre avec jour et nuit que vous arrivez à le comprendre.
Paul Gautier
Oui mais la personnalité des chevaux diffère l’une de l’autre alors il faut s’adapter à chaque fois.
Inconnu 10
Oui justement, justement.Alors à chaque fois… je ne dis pas… Certainement, il y a des bases, il y a des données d’ensemble mais à chaque fois c’est un éternel recommencement, quoi.
(Bruit)
Paul Gautier
Ce n’est pas trop difficile comme métier ?
Inconnu 11
Ah !Au début un peu, si.
Paul Gautier
Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Inconnu 11
Oh, c’est quand on arrive, quoi !
Paul Gautier
C’est le matin, de se lever ?
Inconnu 11
Oh oui, ça !
Paul Gautier
Bon, je crois que vous allez à Laval.
Inconnu 11
Oui.
Paul Gautier
Au lycée agricole.Alors qu’est-ce que vous pensez de, justement… que vous soyez parti, que vous reveniez, est-ce que c’est un bien pour vous ?
Inconnu 11
Ben oui parce que ça nous permet d’apprendre.L’école c’est théorique, ici c’est pratique.
Paul Gautier
Disons qu’il y a une concordance entre les 2 enseignements ?
Inconnu 11
Ah oui parce qu’on fait surtout le cheval là-bas.
Paul Gautier
Surtout le cheval ?
Inconnu 11
Et puis c’est bien comme école.
Inconnu 12
Jusqu’à présent, les apprentis de toute la région travaillaient par correspondance avec l’école de Chantilly mais pour des raisons directement pédagogiques, on a pensé qu’il était plus souhaitable qu’ils travaillent disons régionalement.
Paul Gautier
Vous pensez faire ici, par exemple… dispenser un enseignement qui leur permettra non seulement de rester dans les métiers du cheval mais aussi d’aller un petit peu plus loin, à savoir retrouver certaines situations plus tard.
Inconnu 12
C’est-à-dire que l’une des raisons pour lesquelles on insiste lourdement sur l’hippologie et c’est la raison pour laquelle un tiers du temps des élèves est dispensé par l’hippologie, c’est justement pour faire en sorte que passant un certain âge, les jockeys surtout de galop auront peut-être des problèmes pour monter en course et il faudra qu’ils pensent à ce moment-là à se reconvertir dans des métiers tels que l’élevage ou même en temps qu’entraîneur et cette base théorique sera alors extrêmement importante donc c’est un investissement pour l’avenir.
Paul Gautier
L’aspect pyramidal qui caractérise l’organisation des fédérations sportives françaises n’existe pas dans les courses et dans les domaines des professions qui s’y rattachent.Il n’existe pas de statut unique permettant de définir les caractéristiques de la profession notamment en ce qui concerne le facteur temps de travail.C’est une lacune car toute base de structure passe par là.
(Bruit)
Inconnu 13
Les apprentis et salariés des centres d’entrainement de chevaux de courses sont couverts par plusieurs textes.D’abord le Code du Travail pour certaines législations qui concernent notamment les congés payés, les salaires par exemple.Par le Code Rural pour ce qui concerne les accidents du travail, par des arrêtés préfectoraux pour ce qui est de la durée du travail des jeunes, pour le logement des employés et des apprentis et la seule chose qu’on puisse regretter actuellement, c’est l’absence d’une convention collective qui regrouperait ces différentes matières en un seul texte.Convention collective qui serait départementale, régionale ou nationale, peu importe.Je pense qu’il y en a une actuellement en élaboration mais enfin, il serait bon qu’elle aboutisse.
Paul Gautier
Trotteurs, galopeurs, etc. ?Equitation aussi ?
Inconnu 13
Ah non !L’équitation, c’est autre chose, l’équitation c’est autre chose.Nous parlons actuellement des centres de dressage et d’entraînement uniquement.Des centres de randonnées, etc.C’est différent, ça.Et d’ailleurs il y a une convention collective qui le prouve.
Paul Gautier
Devenir jockey est quelque chose d’empirique, d’attractif et qui suscite beaucoup de vocations.Mais s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus car c’est un métier qui ressemble fort à une vocation.
Inconnu 10
C’est leur période expérimentale.Alors il y en a beaucoup qui viennent dans ce métier-là ne sachant pas trop où ils vont.Alors on sait très bien que les premiers temps, les apprentis, on ne compte pas tellement sur eux, quoi.
Paul Gautier
Est-ce que c’est un métier difficile ?
Inconnu 14
Difficile, non.Ca demande beaucoup de sacrifices pour un jeune, au départ.Parce que pas de petites sorties avec les copains et beaucoup d’heures de présence c’est-à-dire, surtout ça.Difficile, je ne pense pas que ce soit difficile.
Paul Gautier
Et vous courez pratiquement tous les week-ends ?
Inconnu 14
Ah ben oui !J’ai couru… Ah oui, tous les week-ends et je viens de passer 10 ans à Paris et je courais 2 ou 3 fois par semaine en plus des week-ends.
Paul Gautier
Quand vous montez un cheval par exemple qui va remporter une somme fabuleuse… ?
Inconnu 10
Mais on ne pense pas du tout à la somme, hein !
Paul Gautier
Vous n’y pensez pas du tout ?
Inconnu 10
Ah non, non, non !Ca vous savez, ça n’a… naturellement, après qu’on l’ait gagnée, on peut s’en servir pour faire progresser son affaire mais avant, il ne faut pas y penser.
Paul Gautier
Vous l’avez vu, pour devenir jockey, il faut apprendre, il faut devenir un apprenti, un apprenti avec un bon entraîneur, bien sûr il faut de bons chevaux mais aussi, il faut une certaine connaissance du métier.Et à travers cette structure qui se met en place pour devenir donc un jockey, un professionnel des courses, et bien c’est peut-être l’ensemble des courses en France qui se trouvera un petit peu amélioré et à travers cela bien sûr, le climat que l’on connait maintenant, un climat bien sûr qui est à regretter, et bien se trouvera peut-être lui aussi amélioré.Voilà, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau magazine compétition qui lui sera consacré disons à d’autres sujets.
(Musique)
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