Peuton : ferme pilote en développement durable
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
Rencontre avec Dominique et Béatrice Bordeau qui nous font visiter leur ferme convertie aux énergies renouvelables. Ils expliquent qu’elle repose sur l’utilisation des ressources disponibles : l’herbe pour nourrir les vaches, le bois provenant de leurs haies bocagères pour la chaudière et l’huile de colza pour le tracteur.
Date de diffusion :
30 mai 2006
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00127
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Ce court reportage (1’49) des journalistes Nicolas Lemarignier et Eric Maizy a été diffusé dans le JT soir Pays de la Loire du mardi 30 mai 2006. Il présente le travail d’un couple d’agriculteurs, Dominique et Béatrice Bordeau, sans doute au Gast de Peuton, dans le sud de la Mayenne. Depuis 1988, ils pratiquent une agriculture raisonnée s’appuyant sur le concept de développement durable. Ainsi, le bétail ne s’alimente que d’herbe (pas de maïs, réduisant ainsi la dépense en eau), l’exploitation fonctionne avec 70 % d’énergie renouvelable (ballons d’eau chaude de la maison et de la salle de traite, radiateurs du logement, poulailler) ce qui permet des dépenses allégées de 6.500 euros par an. Des haies bocagères ont été plantées pour servir de petit bois pour la chaudière. Ici le but recherché est de faire des économies. Enfin, le tracteur roule à l’huile de colza. En 2006, on estime à 1 % seulement les agriculteurs essayant de pratiquer le développement durable en France.
Mais, qu’est-ce que le développement durable ? La toute première définition est formulée par la Première Ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland en 1987 : un développement qui correspond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs
. Puis les choses se sont précisées lors du sommet de la Terre à Rio en juin 1992. Le développement durable tient en 3 points ou repose sur 3 piliers : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable
. Au Québec (Canada) par exemple, les actions à entreprendre s’appuient sur 7 principes : prévention, précaution, protection du patrimoine culturel, préservation de la biodiversité, respect de la capacité de support des écosystèmes, production et consommation responsables, pollueur payeur et internalisation des coûts. Le développement durable appliqué à l’agriculture, c’est ce que l’on appelle l’agriculture durable. Celle-ci s’appuie sur notre définition générale : être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement saine. Ainsi se dégagent quelques pratiques pour une agriculture plus durable : sortir de la monoculture (diversifier les plantations et éviter les sols nus), arrêter la surutilisation des pesticides, des herbicides et des engrais azotés, ne plus retourner la terre avec des machines (elles tuent toutes les formes de vies à la surface), adopter une meilleure gestion de l’eau, limiter l’utilisation des machines agricoles alimentées par de l’énergie fossile (non renouvelable), s’écarter d’une agriculture intensive…
En janvier 2023, les exploitations certifiées HVE (Haute valeur environnementale) représentent 9,3 % des exploitations agricoles françaises et couvrent environ 8 % de la surface agricole utile (SAU) française. Les principales régions en avance dans ce domaine sont l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et le Grand-Est. La Haute valeur environnementale correspond au niveau le plus élevé de la certification suivant 4 thématiques : la protection de la biodiversité, la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau. La même année en Mayenne 46 exploitations sont certifiées HVE. Par comparaison, on en trouve 24 dans l’Orne, 755 dans le Maine-et-Loire, mais 3.079 en Gironde !
Alors que devient la ferme du Gast à Peuton ? En janvier 2012, un dépliant sur les « fermes pédagogiques », dont le Gast, est publié par la Chambre d’agriculture. En Mayenne, 7 exploitations agricoles sont ainsi labellisées et accueillent des groupes d’élèves. Dans l’un de ses articles d’avril 2014, le quotidien Ouest-France parle de l’opération « Bienvenue à la ferme » à laquelle participe la ferme pédagogique du Gast avec légumes de saison, plants de légumes, plantes à massif, fleurs, plantes en pots, visite des serres, vente des produits de saison… Pierre Côme et Claire Bordeau s’installent en 2019. Ils travaillent dans un GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun) intitulé « La Ferme de Peuton » et pratiquent le maraîchage et la vente à la ferme de fruits et de légumes, mais aussi le yoga doux, la méditation et le yoga dynamique (grâce à l’association YogaNaturo) en 2023.
Bibliographie
Sites Internet :
- insee.fr, hellocarbo.com, agriculture.gouv.fr, bienvenue-a-la-ferme.com et fermedepeuton.com
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Virginie Charbonneau
Et chez les époux Bordeau, en Mayenne, on fait du développement durable tout au long de l’année.Depuis longtemps, ce couple d’agriculteurs s’est converti aux énergies renouvelables.Un choix de vie qui, en plus, leur permet de faire des économies.Nicolas Lemarignier et Eric Mézy.
Nicolas Lemarignier
Comme tous les matins, Dominique Bordeau sort ses vaches, jusque-là c’est normal.Pourtant cet agriculteur mayennais, depuis 18 ans, ne fait rien comme tout le monde.Ici, par exemple, plus du tout de maïs dans l’alimentation du bétail, on est revenu à l’herbe verte.
Dominique Bordeau
C’est une alimentation très équilibrée et c’est une plante aussi qui a besoin de beaucoup moins d’eau que le maïs.
Nicolas Lemarignier
Mieux encore, l’exploitation fonctionne avec 70 % d’énergie renouvelable.Exemple, les haies bocagères servent de combustibles pour la chaudière.
Dominique Bordeau
Cette haie, nous l’avons plantée il y a cinq ans.Dans six ans nous allons l’exploiter, la couper à blanc qu’on appelle.Et ensuite, nous allons stocker le bois.Et ici, vous avez un stockage pour l’équivalent d’une maison pour une année.
Nicolas Lemarignier
Le bois déchiqueté alimente la chaudière à bois qui chauffe toute la ferme, précisions avec madame.
Dominique Bordeau
Cette chaudière sert à alimenter à la fois les ballons d’eau chaude de la maison et de la salle de traite, à la fois les radiateurs du logement et à la fois le poulailler.
Nicolas Lemarignier
Plus besoin de fuel, soit une économie de 6 500 euros par an.Plus besoin non plus de gasoil, le tracteur roule à l’huile de colza.Des économies substantielles, la chaudière a été remboursée en trois ans seulement et Dominique Bordeau ne compte pas s’arrêter là.
Dominique Bordeau
On peut encore améliorer avec des économies sur les moteurs, sur les consommations et aussi peut-être des nouveautés d’ici quelques années.Et aussi des nouvelles sources de chaleur qui existent sur l’exploitation qui ne sont pas utilisées.
Nicolas Lemarignier
Le couple Bordeau aimerait convaincre les autres agriculteurs mayennais de passer eux aussi aux énergies renouvelables.Le chemin sera long, à peine 1 % des exploitants ont franchi le pas.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 18 mars 1987
Durée de la vidéo: 04M 35S
Jumelage Maison de l'industrie - Cité des sciences
Date de la vidéo: 15 nov. 1985
Durée de la vidéo: 04M 26S
Première usine au monde à fabriquer des disques compacts
Date de la vidéo: 24 oct. 1967
Durée de la vidéo: 02M 39S