Projets immobiliers dans le Vieux Lille
20 mai 1980
11m 28s
Réf. 00092
Notice
Résumé :
Avec la vétusté et l’insalubrité des habitations, petit à petit, les habitants du Vieux Lille sont partis. Aujourd’hui seul dans son atelier, l’artiste céramiste Jean Brisy, qui avait trouvé refuge dans les années 50 avec un groupe d’artistes au 61 de la rue de la Monnaie, témoigne de cette évolution. Les quelques rares habitants qui restent Place aux Oignons se souviennent de la vie du quartier.
Date de diffusion :
20 mai 1980
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Lieux :
Éclairage
En 1980, que devient le Vieux Lille ? Après la destruction du quartier Saint-Sauveur dans les années 1960 et les éventrations de Lille-centre qui se sont succédées depuis le XIXe siècle (rue Faidherbe, Boulevard Carnot, rue Nationale...), le Vieux Lille subsiste encore mais dans quel état ? Catherine Claeys nous entraîne dans les caves voûtées, les rues et ruelles, les intérieurs d’îlots de ce quartier si caractéristique de l’ancienne ville flamande. Des habitants témoignent de ce que fut et ce que devient la vie du quartier.
La première rencontre se fait dans la cave-atelier du céramiste Jean Brisy. Sortant de l’école des Beaux-Arts alors Place du Concert, il a découvert le lieu en 1957 et avec ses amis peintres et sculpteurs dont Roger Frézin, Pierre Olivier, Claude Vallois, Lyse Oudoire, Jean Parsy, Jean-Pierre Dutour. Il y fonde une ruche artistique connue sous le nom d’ "Atelier de la Monnaie" qui introduira l’art contemporain à Lille, (une exposition sera consacrée à ce mouvement au Musée des Beaux-Arts de Lille en 2007). C’est que le 61, rue de la Monnaie était sous Louis XV l’Hôtel du juge-garde de la Monnaie à Lille. La date de son classement au titre des monuments historiques en 1970 mettra fin à la présence de la bande des jeunes artistes turbulents et provocants, hormis Jean Brisy, Vulcain en sa cave. Et quand celui-ci sort de son atelier, c’est pour rejoindre son habitation Place aux Oignons. C’est dire s’il connaît le Vieux Lille et sa vie quotidienne ! En 25 ans, il a vu le quartier se transformer : départ des commerces de proximité au profit de décorateurs et d’antiquaires, fermetures des ateliers d’artisans, et départ de toute une population modeste vers des logements sociaux plus confortables mais en périphérie, laissant ainsi la place aux promoteurs. Pour contrer le mouvement d’expulsion, un atelier populaire d’urbanisme se crée en 1979 qui sera ensuite officialisé par la mairie.
Si dans les années 70, la restructuration de l’îlot Comtesse répond davantage à des préoccupations patrimoniales qu’à des considérations sociales, le concours organisé en 1983 pour remodeler le contour de Notre Dame de la Treille fait la part belle aux logements sociaux. C’est qu’entre temps, le quartier, laissé à l’abandon par les propriétaires, s’est dégradé et paupérisé : "Il n’y a plus de voix d’enfants ni de cris de la rue... ". Pour revitaliser le quartier, on va donc acter une politique urbaine nouvelle basée sur le patrimoine.
Déjà dans les années 60, des associations s’étaient émues de la détérioration du bâti : en 1964, naît l’association Renaissance de Lille Ancien en accord avec la loi Malraux du 4 Août 1962 sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France. Lille va donc bénéficier de la délimitation d’un Secteur Sauvegardé concernant le Vieux Lille et d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé en 1980. Etienne Poncelet, architecte des monuments historiques, nous fait part de ses espoirs et de ses inquiétudes face à une restauration de façade qui ne prend pas en compte l’intérieur des îlots et fait donc perdre la véritable identité du quartier. Pour autant, il existe des restaurations exemplaires par de vrais amateurs dans le secteur privé : ainsi, le 15 Place du Lion d’Or, classé monument historique en 1927 est sauvé de la dégradation par Olivier Desforges qui installe son magasin de textile d’abord dans la cave voûtée puis dans tout l’édifice ; Guy Montpellier, à partir de son magasin "La boîte aux Disques", s’est engagé à la restauration d’un rang de maisons rue de la Monnaie ; malgré de fâcheuses démolitions, une partie de l’ancien refuge de l’abbaye de Loos est transformé en habitat.
Sous l’égide de la société civile et des institutions, on assiste en une trentaine d’années à la mutation totale du Vieux Lille, passant du statut de quartier à celui de pôle culturel et commerçant de la métropole.
La première rencontre se fait dans la cave-atelier du céramiste Jean Brisy. Sortant de l’école des Beaux-Arts alors Place du Concert, il a découvert le lieu en 1957 et avec ses amis peintres et sculpteurs dont Roger Frézin, Pierre Olivier, Claude Vallois, Lyse Oudoire, Jean Parsy, Jean-Pierre Dutour. Il y fonde une ruche artistique connue sous le nom d’ "Atelier de la Monnaie" qui introduira l’art contemporain à Lille, (une exposition sera consacrée à ce mouvement au Musée des Beaux-Arts de Lille en 2007). C’est que le 61, rue de la Monnaie était sous Louis XV l’Hôtel du juge-garde de la Monnaie à Lille. La date de son classement au titre des monuments historiques en 1970 mettra fin à la présence de la bande des jeunes artistes turbulents et provocants, hormis Jean Brisy, Vulcain en sa cave. Et quand celui-ci sort de son atelier, c’est pour rejoindre son habitation Place aux Oignons. C’est dire s’il connaît le Vieux Lille et sa vie quotidienne ! En 25 ans, il a vu le quartier se transformer : départ des commerces de proximité au profit de décorateurs et d’antiquaires, fermetures des ateliers d’artisans, et départ de toute une population modeste vers des logements sociaux plus confortables mais en périphérie, laissant ainsi la place aux promoteurs. Pour contrer le mouvement d’expulsion, un atelier populaire d’urbanisme se crée en 1979 qui sera ensuite officialisé par la mairie.
Si dans les années 70, la restructuration de l’îlot Comtesse répond davantage à des préoccupations patrimoniales qu’à des considérations sociales, le concours organisé en 1983 pour remodeler le contour de Notre Dame de la Treille fait la part belle aux logements sociaux. C’est qu’entre temps, le quartier, laissé à l’abandon par les propriétaires, s’est dégradé et paupérisé : "Il n’y a plus de voix d’enfants ni de cris de la rue... ". Pour revitaliser le quartier, on va donc acter une politique urbaine nouvelle basée sur le patrimoine.
Déjà dans les années 60, des associations s’étaient émues de la détérioration du bâti : en 1964, naît l’association Renaissance de Lille Ancien en accord avec la loi Malraux du 4 Août 1962 sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France. Lille va donc bénéficier de la délimitation d’un Secteur Sauvegardé concernant le Vieux Lille et d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé en 1980. Etienne Poncelet, architecte des monuments historiques, nous fait part de ses espoirs et de ses inquiétudes face à une restauration de façade qui ne prend pas en compte l’intérieur des îlots et fait donc perdre la véritable identité du quartier. Pour autant, il existe des restaurations exemplaires par de vrais amateurs dans le secteur privé : ainsi, le 15 Place du Lion d’Or, classé monument historique en 1927 est sauvé de la dégradation par Olivier Desforges qui installe son magasin de textile d’abord dans la cave voûtée puis dans tout l’édifice ; Guy Montpellier, à partir de son magasin "La boîte aux Disques", s’est engagé à la restauration d’un rang de maisons rue de la Monnaie ; malgré de fâcheuses démolitions, une partie de l’ancien refuge de l’abbaye de Loos est transformé en habitat.
Sous l’égide de la société civile et des institutions, on assiste en une trentaine d’années à la mutation totale du Vieux Lille, passant du statut de quartier à celui de pôle culturel et commerçant de la métropole.
Dominique Mons
Transcription
Catherine Claeys
Alors, Jean Brisy, ça fait plus de 25 ans que vous êtes dans ce quartier. Est-ce que vous pouvez nous parler de l’ambiance du quartier il y a 25 ans, de ce que c’est devenu maintenant, et comment vous voyez dans les années qui vont venir ?Jean Brisy
Oui, je suis arrivé à peu près en effet il y a 25 ans, exactement quand, je ne peux pas vous le dire, mais environ 25 ans. J’ai trouvé cette cave par hasard, trouvé que c’était un lieu idéal pour faire de la céramique, et puis je m’y suis installé petit à petit. Bon, vous me dites, évidemment, le quartier, ben, il n’était pas comme ça, le quartier, c’est bien sûr ! C’était plus petits commerçants, petits artisans, puis des artistes. Il y avait ici même d’ailleurs, tout un groupe d’artistes, nous étions plusieurs dans les greniers d’ailleurs de cet immeuble. Ils ont été chassés, eux, on n’était pas sages. Evidemment, ça a diminué la, une certaine faune qu’il y avait dans le quartier. Petit à petit, il s’est trouvé un peu abandonné par les gens, parce que les gens s’en allaient, les commerçants. Certains s’en allaient de leur gré, certains comme dans l'Hospice Comtesse, c’était une mise en demeure de s’en aller, de quitter leur petite épicerie, leur petit commerce. Puis après, ça a été, de nouveaux arrivants sont venus, qui ont racheté, restauré, comme vous le voyez maintenant. Alors on a évidemment des décorateurs, des antiquaires, ça a quand même bien changé, quoi.Catherine Claeys
Un peu partout dans le Vieux-Lille, j’ai vu de très belles caves restaurées dont certaines servaient de magasins ou de restaurants.(musique)
Catherine Claeys
Alors, Monsieur Desforges, pourquoi vous êtes vous installé dans ce quartier du Lille Ancien, et quelle a été votre rencontre, comment avez-vous rencontré cette maison qui est devenue maintenant votre commerce ?Olivier Desforges
Alors cette maison, je la connaissais depuis des années, j’ai travaillé 30 ans dans ce quartier, je passais devant tous les jours. Et je souffrais de la voir se démolir, se dégrader progressivement. Et j’ai pu m’y installer parce que il y a 5 ans, j’ai eu un problème professionnel, je me suis retrouvé obligé de repartir à zéro et dans le plan que j’ai fait à l’époque, il fallait que j’exploite un magasin de détail. Et de préférence avec une cave. Je savais qu’il y avait cette très belle cave ici, je savais que la maison partait doucement, tranquillement vers la démolition définitive ; et j’ai été voir le propriétaire pour lui demander si nous pouvions faire quelque chose ensemble. Nous avons commencé par les caves, puis le rez-de-chaussée, et puis nous montons maintenant dans les étages et nous terminerons par le toit. C’est une chance que j’ai eue de trouver cette maison parce que ce commerce a tout de suite prospéré et je crois que je dois ce résultat à l’intérêt que nous avons trouvé immédiatement dans le public lillois, et même dans la métropole pour ce quartier du Vieux-Lille. Le fait de voir une initiative qui était du reste simultanée avec d’autres initiatives, la municipalité avait commencé les travaux de l’Îlot Comtesse dans le même temps ; ce démarrage simultané a provoqué, ce que l’on peut considérer comme un certain engouement, une curiosité en tout cas. Et je pense que les Lillois qui ont toujours eu, pour beaucoup d’entre eux, un certain complexe de leur ville ou de l’opinion qu’on a de leur ville dans le reste du pays, se sont rendus compte que ce complexe n’était pas justifié. Et ils se sont rendus compte qu’il y avait tout lieu d’être fiers de ce que nous possédons à Lille ; et ils sont venus par leur présence, dans une certaine mesure, apporter un réconfort, un encouragement à ceux qui prenaient des initiatives.(musique)
Catherine Claeys
Je pense qu’il faudra insister dans le rapport sur le fait que alors que la restauration des maisons anciennes peut être parfaitement rentable, on a très souvent l’impression qu’on a tout laissé à l’abandon par indifférence. Le refuge de l’Abbaye de Loos en témoigne et bien sûr aussi la Place aux Oignons.(musique)
Catherine Claeys
Madame Raymonde, vous habitiez ici dans le quartier Place aux Oignons depuis très longtemps, comment ça se passait ?Raymonde
Ça se passait que c’était toutes des familles de, c’était toute la famille, tout le monde se connaissait à ce moment-là.Catherine Claeys
Oui, vous teniez un café ?Raymonde
J’ai tenu un café dans ce coin.Catherine Claeys
Oui ?Raymonde
Oui, j’ai, j’étais combien d’années là, le café, c’était longtemps, hein !Inconnue
Ben, tu es rentrée là en 36.Raymonde
Oui.Inconnue
En 36.Catherine Claeys
Il y avait d’autres commerces sur la place ?Raymonde
Oui, il y avait, sur le coin, c’était un bar, après il y avait une marchande de charbon laquelle vendait des légumes.Catherine Claeys
Ah bon ?Raymonde
Elle vendait du charbon, elle vendait du bois, voilà. Et alors après, comme là au coin là, c’était une épicerie dans le temps aussi, mais après, c’était, là où je suis restée, c’était une épicerie, mais alors après moi. Et moi, on a fait, ça a été un café.Catherine Claeys
Et qu’est-ce que vous pensez de la Place aux Oignons maintenant, comment elle est ?Raymonde
Ah, elle est triste, hein, ce n’est plus comme ça a été, hein ! Parce que c'était vivant, vous savez, il y avait beaucoup d’enfants aussi, beaucoup de familles, hein ! C’est malheureux, c'était vivant, maintenant, c’est mort, c’est tout, c’est fini, hein ! Qu’est-ce que vous voulez, vous, comment que ça va maintenant ?Catherine Claeys
Et vous croyez que ça va redevenir aussi vivant qu’autrefois ?Raymonde
Oh, je ne crois pas, vous savez, je ne sais pas mais ça dépend des bâtiments qu’ils vont faire aussi, hein, ça, vous savez hein ! Ils n’auraient pas dû défaire les vieilles maisons, hein, c’était les plus beaux, mais ils ont tout démoli et tout.Jean Brisy
Il n’y a plus de voix d’enfant, il n’y a plus non plus les crieurs, c’est fini, avant, il y avait le type qui passait, qui criait Au lait ! Il y avait le marchand de charbon. C’est fini les cris, hein, les marchands de charbons qui criaient Charbon ! Alors, c’est toute une vie et ça, aussi, petit à petit, les gens sont partis. Les maisons ne se restauraient pas, parce que ou les gens n’avaient pas de sou, ou n’avaient aussi plus tellement confiance, il y a tellement de bruits, tout va être abattu, encore dernièrement, encore maintenant ! Donc, ou les propriétaires ne faisaient pas les frais de leurs maisons parce que ils se disaient ce n’est pas la peine, alors petit à petit, elles devenaient un peu insalubres, les gens s’en allaient. Puis après, il y a eu aussi un exode un peu, un peu organisé, quoi, par les services officiels. Si bien que maintenant, je suis tout seul.(bruit)
Journaliste 2
Ce bâtiment est en train d’être démoli devant nos yeux, alors Monsieur l’Architecte en chef des monuments historiques, expliquez-nous ce qui se passe, pourquoi une telle démolition dans le Vieux-Lille ?Etienne Poncelet
Eh bien, écoutez, nous avons là, devant nous, l’illustration de la complexité des problèmes juridiques et des difficultés que nous avons pour appréhender ce genre de problème. Nous avons, en effet, dans le fond de ce Couvent des Madelonnettes, qui date du XVème siècle, un édifice inscrit sur la rue de la Barre, et le reste de l’édifice, c’est-à-dire les deux cours qui suivent ne sont pas protégées. Or, cet ensemble est le noeud de tout cet îlot, donc vous voyez que nous avons un édifice inscrit, donc protégé, qui a un impact sur tout un îlot et sur tout le devenir d’un quartier. Il est évident que le rôle de ces protections est d’abord de tenter d’être un partenaire dans le cadre des grands projets d’urbanisme et d’animation de la ville. Il ne s’agit pas de protéger des décors, des décors de théâtre dans nos villes, mais bien le coeur de nos îlots et d’y garder l’animation qu’ils ont et notamment les habitants, les activités. Il se peut que l’on arrive à une solution intéressante dès l’instant où l’édifice inscrit aura repris une part dans l’ensemble de l’aménagement. Mais nous vivons d’espoir et je ne sais pas ce qui se passera sur un tel chantier, un tel terrain vague. Maintenant qu’on a vidé le homard de sa substance, que faire ? Et la question, il est peut-être trop tard pour se la poser.(musique)
Catherine Claeys
Pour moi, ce que je retiendrai de mes promenades dans les rues du Lille Ancien, c’est la bonne volonté des habitants et l’imagination qui leur fait suppléer quelquefois au manque de moyens financiers. J’ai été très frappée par l’exemple de Monsieur Calligaris, ouvrier du bâtiment, qui a restauré lui-même sa maison. Ou d’ailleurs, moi aussi, j’ai vu Monsieur Ardi, un enseignant, qui a refait complètement sa maison de façon remarquable.(musique)
Intervenant 2
En fait, c’est ça qu’il faudrait montrer, c’est que le patrimoine doit être l’affaire de tous les habitants du quartier.(musique)
Journaliste 2
Bon, et puis il faut éviter de faire des centres anciens des quartiers exclusivement résidentiels, mais aussi essayer de faire qu’ils revivent avec des artisans, avec des entreprises ou des administrations, de façon à ce qu’ils soient, qu’ils restent des centres de vie ou…Etienne Poncelet
Si vous voulez, on s’est bien rendu compte de, un peu la vanité de cette protection si elle n’était pas rattachée à la vie. Or, c’est l’objectif premier du service en 1980, année du patrimoine. Je crois que c’est essentiellement à cela que nous devons nous attacher. Et il faut que les partenaires que nous avons en face de nous, la commune, les propriétaires privés, les promoteurs, etc , soient conscients que nous sommes là en tant que partenaire pour préserver un certain nombre de valeurs véhiculées par le tissu ancien mais non pas pour protéger exclusivement la moulure, le décor, etc.Journaliste 2
En tant que puristes, donc.Etienne Poncelet
Nous réclamons le droit de nous insérer dans la création de la ville de demain, et c’est ça cet aspect des monuments historiques que nous entendons mettre en valeur à partir de, tout au moins de cette année du patrimoine qui est un peu un point de départ dans ce domaine-là.Raymonde
J’aime bien, que voulez-vous, j’aime bien, ah oui, moi j’aime bien mon quartier.Inconnue
C’est pour ça qu’elle reste ici, elle pourrait partir ailleurs malgré…Raymonde
Il ne faut pas me mettre nulle part, hein ! Je pourrai partir, oui, je pourrai aller dans des HLM, je peux aller mais je n’y vais pas, j’aime rester, ici à ma maison.(bruit)