André Stil à Marles-les-Mines

26 octobre 1979
01m 27s
Réf. 00016

Notice

Résumé :

André Stil est membre de l'Académie Goncourt. C'est à Hergnies, son village natal, qu'il parle de son enfance, pauvre mais imprégnée de tendresse et de liberté. Les fenêtres de sa chambre s'ouvraient sur l'étang qui, dit-il, a marqué toute sa jeunesse, c'est de là que lui viennent l'envie d'écrire. L'étang est l'élément présent dans tous ses livres. Et autour il y a le coron.

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Date de diffusion :
26 octobre 1979
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Personnalité(s) :

Éclairage

Originaire d'une famille ouvrière d'Hergnies (Nord), André Stil fut très fortement marqué par son enfance dans ce village de la région minière. Après un début de carrière dans l'enseignement, puis des études de lettres, il s'engage dans la Résistance, avant de se lancer dans l'écriture à la Libération. Son tout premier livre – qui entame une très longue série d'ouvrages – Le mot mineur, camarades (1949), est le fruit d'une histoire originale. En effet, Fernand Leriche, rédacteur-en-chef de la revue de la Confédération Générale du Travail (CGT) La Vie ouvrière, à la recherche d'une"accroche" pour un article qu'il veut consacrer à la grande grève des mineurs d'octobre 1948, se souvient alors du poème Au rendez-vous allemand écrit, en 1944, par Paul Eluard en hommage à Gabriel Péri, journaliste membre du Parti Communiste Français (PCF), assassiné par les Allemands, dans lequel il décide de puiser quelques vers qui deviendront la première phrase de son texte : "Le mot mineur, camarades, est un mot qui fait vivre... ".

En 1945, encore tout jeune écrivain, André Stil a accompagné Louis Aragon dans sa visite des mines de Dourges. Cette expérience, allié à son passé d'enfant de la région, seront à l'origine d'une série de nouvelles sur les mineurs, parmi lesquelles : "Le soleil, l'air, l'eau, les rêves et les dimanches entrent dans la Bataille du charbon". Il décide de les regrouper dans un recueil qu'il choisit d'intituler, lui aussi, Le Mot "mineur", camarades. Ces textes seront publiés à Paris, en 1949, par la Librairie française. Proche des Surréalistes, Paul Eluard et Pablo Picasso, André Stil adhère au PCF. Il sera membre de son Comité Central pendant vingt ans et rédacteur-en-chef de son journal quotidien L'Humanité de 1950 à 1960. Sa carrière d'homme de lettres sera féconde (1), puisqu'elle le conduira au jury de l'Académie Goncourt, dont il sera membre de 1977 jusqu'à sa mort en 2004. André Stil, en dépit de son succès, est toujours demeuré fidèle au milieu minier qui l'avait vu naître. En 1971, il participe avec Jacques Krier à l'écriture du téléfilm Le Petit Boxeur (1) en allant enquêter dans les clubs de boxe amateur du Bassin.

(1) Il a écrit de nombreux ouvrages dont le roman Le Foudroyage"en 1960 sur la guerre d'Algérie, Berlines fleuries en 1981, J'étais enfant au pays minier (1997 )et bien d'autres encore.

(2) André Stil : Le petit boxeur. Téléroman, Temps Actuels , 1984.

Diana Cooper-Richet

Transcription

Journaliste
André Stil, membre de l’Académie Goncourt a écrit en 30 ans une vingtaine de romans et signé plusieurs dramatiques pour la télévision. Le trait dominant de son œuvre est sans conteste une générosité absolue faite d’entraides et d’amitiés. Ce portrait, le chemin de vie d’un homme chaleureux et d’un ami fidèle ; les souvenirs d’enfance de ce gamin de 58 ans, ainsi qu’il aime à s’appeler, lui colle toujours au cœur. Il en a gardé le regard clair et l’éclat de rire généreux.
André Stil
C’est ici que ça commence, c’est-à-dire que devant cette fenêtre, quand j’ai 10 ans, j’ai ma table et c’est là que viennent les premières envies d’écrire avec le stimulant devant ; c’est-à-dire ce grand et bel étang qui va se retrouver comme le personnage le plus présent dans tous mes livres ; parce que c’est vraiment le seul personnage qui soit dans tous mes livres et parfois au centre des livres. Et autour de notre maison, il y a ce que nous appelons le coron qui n’est pas vraiment un coron ; parce que un coron au sens propre du mot, c’est une cité minière avec les maisons alignées comme on connaît. Ici, il s’agit de maisons fort diverses et pas du tout groupées en coron mais on appelait, tout groupe de maisons s’appelait ainsi, le coron.