La SICOPAL filiale de transformation du plastique
Notice
La plasturgie tient une place importante dans le processus de reconversion des Houillères. Cinq sociétés transformatrices de plastique filiales des Charbonnages de France et des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, ont fusionné dans la SICOPAL. Son président, Monsieur Vanderputten, présente les avantages de cette fusion et les cinq unités de production qui en découlent.
Éclairage
Si la reconversion du Bassin minier au-delà du charbon s'est notamment réalisée par le développement très visible de grandes usines automobiles, il a aussi concerné le secteur chimique. Traditionnellement, les Houillères se sont intéressées depuis longtemps à la mise en valeur des résidus de l'exploitation charbonnière. L'usine de Mazingarbe, ouverte à la fin du XIXe, témoigne de cette complémentarité entre l'activité primaire de collecte de la houille, et l'activité chimique d'aval.
Dans les années 1960, cette diversification s'accélère et s'étend à de nouveaux secteurs afin de compenser le déclin charbonnier. L'industrie plastique est par ailleurs complémentaire du secteur automobile, qui se développe massivement dans la région à cette époque, dans la mesure où elle peut lui servir de sous-traitant. Comme l'illustre cette émission, c'est souvent le groupe Charbonnages de France (CdF), à travers sa filiale locale, les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, qui prend l'initiative de tels développements. CdF possède en effet le monopole de l'exploitation charbonnière dans la région. Le groupe peut s'appuyer sur de vastes terrains, des infrastructures de transports propres, et une ingénierie efficace. L'entreprise structure ses activités chimiques de manière plus efficace à la fin des années 1960 avec la création de CdF-chimie en 1967. Elle exploite de nombreuses filiales chimiques, notamment l'usine d'ammoniac de Mazingarbe. Elle crée aussi la Sicca pour produire des matières plastiques et des unités préfabriquées pour le logement. Ces créations suscitent cependant des inquiétudes des syndicats dans la mesure où les nouveaux employés ne relèveront pas du statut du mineur de 1946. Par ailleurs, la chimie est un secteur à forte valeur ajoutée mais à faible intensité de main d'œuvre, les emplois créés sont donc relativement faibles.
Enfin, en 1972, l'émission évoque le groupement de cinq filiales de CdF en une seule entreprise, Sicopal. Ce regroupement témoigne d'une volonté de concentration des Trente Glorieuses. Il s'agit de gagner en taille pour obtenir des facilités de financement, optimiser l'outil de production et mettre en commun des fonctions coûteuses (design, recherche et développement). Au-delà, l'organisation adoptée par la nouvelle entreprise est calquée sur la commercialisation, avec une segmentation par type de clientèle, plus que sur les moyens. Plus généralement, l'enjeu pour CdF est de maximiser l'efficacité de ses multiples filiales, en rationalisant sa structure conglomérale, et ce alors que certaines des filiales créées ne parviennent pas à être bénéficiaires.
Si l'interview du dirigeant de la nouvelle entreprise est dense et informative, elle se déroule sur un fond plus ludique, où sont décrites les diverses étapes de production d'assiettes et de bols en plastique. Les motifs comme la musique de fond sont typiques des années 1970, celles d'une consommation de masse plus diversifiée que dans les années 1960, les besoins essentiels ayant été couverts. L'époque n'est pas encore à la crise économique, qui viendra en 1973 assombrir ces perspectives.