Le Louvre-Lens un an après l'ouverture

04 décembre 2013
04m 11s
Réf. 02020

Notice

Résumé :
Un an après l'ouverture du Louvre à Lens, la fréquentation est au rendez-vous. Les élèves de la région bénéficient par exemple de cet accès privilégié à la culture.
Date de diffusion :
04 décembre 2013
Source :
A2 (Collection: 13 heures )

Transcription

Présentatrice
Et l’éducation, ça passe aussi par la culture. À Lens, on en est persuadés et pour cause, l’ouverture de l’antenne du Louvre a changé beaucoup de choses. Les lycéens profitent du musée avec leurs enseignants, ils ne sont pas les seuls. Les prévisions de fréquentation ont été dépassées et évidemment, ça dope l’économie de la région. Bref, il y a l’art et la manière. Christophe Airaud, Régis Mathé.
Journaliste
Dans le Nord de la France, à Lens, il y a toujours les terrils et les corons, mais depuis un an, un musée détrône le passé minier. Le Louvre-Lens, 900000 visiteurs, un succès indéniable. 35 heures par jour, des lensois, des lillois, des parisiens, des belges, partent à l’assaut du musée. Juste en face, c’est chez Cathy, historique bistrot de mineurs tenu par Mathieu. 35 couverts par jour, les frites sont maison et sa vie a changé.
(Bruit)
Mathieu Debas
Ce qui a changé, c’est la création de deux emplois, et puis de voir autant de touristes, de personnes que je n’aurais jamais vu auparavant. Donc, c’est formidable, quoi, de découvrir d’autres régions dans ma région, et voilà.
Journaliste
Ce que découvrent les touristes, ce sont 205 chefs d’oeuvres, Raphaël, Rembrandt, Fragonard, Rubens, que des stars. En un an, 100000 lensois ont visité le musée. Parmi eux, Michel Denis, 62 ans, fils de mineur, retraité de l’industrie automobile, il vient trois, quatre fois par semaine.
Michel Denis
Dès mon enfance, j’aimais bien, après, ça n’a plus été possible, et là maintenant, depuis trois, quatre ans, j’y suis revenu. Je ne travaille plus, retraité, et là maintenant, je suis à fond dedans ; et puis même au début, j’ai été trop vite, trop vite, trop vite et je finissais par un peu tout mélanger, les noms, les situations, et maintenant…
Journaliste
Michel révise son histoire de l’art au milieu des touristes qui, maintenant, connaissent l’existence de la ville de Lens.
Michel Denis
Dans le sud, il y a des gens qui ne savaient même pas où c’était, la ville de Lens, maintenant, Lens est connu dans tout le monde. Même au Japon, vous parlez de Lens, ils savent où c’est. En Australie, ils savent où c’est, aux Etats-Unis, ils savent. Vous vous rendez compte, une ville... Ça va être bientôt la deuxième ville la plus connue de France à cause de ça.
Journaliste
La fierté ne suffirait pas si les retombées économiques étaient absentes. 400 emplois créés, 15 à 20% de chiffre d’affaires en plus dans les restaurants, et les hôtels affichent complets. Pour que la ville tire des bénéfices du musée, il faut retenir le touriste. Marc Meurin, chef étoilé et fervent défenseur du Nord a décidé de s’installer à côté du musée.
Marc Meurin
Ah, il a l’air d’être magnifique ton chou là.
Journaliste
C’est 35 emplois créés, et pour lui, le Louvre chasse un tant soit peu les images de grisaille, de chômage et de crise.
Marc Meurin
C’est vrai que bon, on a souffert, nous, c’était Germinal, c’était ensuite le textile, les mines, tout ça. Mais à chaque fois, il y a une force de caractère, c’est qu’on arrive toujours à se relever. Et ça, je pense que c’est une leçon un petit peu qui est dans les moeurs, c'est qu’on n’est jamais abattus. Et je pense que le pari qu’on est en train, qui est en train de se réaliser, on va le gagner.
Journaliste
Cette vitalité irrigue jusqu’aux écoles. Classe de terminal,
Géraldine Wayolle
Bon, vous vous installez rapidement, s’il vous plaît ?
Journaliste
Au programme, un tableau exposé au Louvre Lens.
Géraldine Wayolle
Je vous propose de travailler sur un tableau, donc, qui concerne l’ailleurs et qui concerne aussi un peintre qui est au Louvre Lens, qui s’appelle Corot. Donc, actuellement…
Journaliste
Les élèves sont attentifs, mais ils ont aussi un avis sur cet élan économique.
Dylan
Il faut attendre plusieurs années pour qu’on voie les changements dans la ville de Lens, et comme si voilà, vous êtes malade, vous prenez un médicament, il faut attendre deux, trois heures. Ici, c’est pareil, il faut attendre en années.
Géraldine Wayolle
Je crois que c’est plus en termes d’image qu’il faut travailler, après, on sait très bien que ce n’est pas la solution miracle qui va donner de l’emploi quand on sait que la majorité des emplois qui ont disparus étaient des emplois industriels.
Journaliste
Prochainement, les réserves du Louvre parisien vont être transférées à Lens. Des grands hôtels devraient sortir de terre et des entreprises venir s’installer, avec un espoir, imiter la réussite de Bilbao, de son musée Guggenheim, pour que le Louvre à Lens aide à sortir la région de la crise.