Voyage de François Mitterrand, Ministre de l'Intérieur, en Algérie
21 octobre 1954
56s
Réf. 00130
Notice
Résumé :
François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, effectue une visite d'inspection en Algérie entre le 19 et le 23 octobre 1954. Avant de se rendre dans les environs d'Orléansville, ravagés par un séisme le 9 septembre, le cortège officiel passe par la ville portuaire d'Oran. A cette occasion, François Mitterrand et Roger Léonard, le gouverneur général, remettent en présence d'un public important, des insignes au bachaga Ben Chenane et aux nouveaux caïds, les auxiliaires algériens de l'administration française.
Type de média :
Date de diffusion :
21 octobre 1954
Source :
Actualités françaises
(Collection:
Les Actualités Françaises
)
Personnalité(s) :
Éclairage
En juin 1954, un gouvernement dirigé par Pierre Mendès France est investi par l'Assemblée Nationale. François Mitterrand se voit confier le ministère de l'Intérieur. A ce titre, il est en charge des départements d'Algérie, territoire colonisé depuis les conquêtes militaires des années 1830.
François Mitterrand débute un voyage d'inspection en Algérie le 19 octobre 1954 à Oran, grande ville portuaire de l'ouest algérien. Sur une vidéo des Actualités Françaises, un journal projeté au cinéma, François Mitterrand apparaît en costume sombre entouré d'officiels dont le gouverneur général Roger Léonard. Ensemble, ils remettent des insignes à un bachaga et à des caïds, les auxiliaires algériens de l'administration française. Il se rend ensuite à Orléansville, à l'est d'Oran, dont les environs ont été ravagés par un tremblement de terre le 9 septembre 1954.
En décrivant une situation extrêmement calme, ce reportage ne rend pas compte des véritables enjeux du déplacement de François Mitterrand. Ce dernier est familier de l'Algérie. Il y a déjà effectué un voyage officiel en 1947 lorsqu'il était ministre des Anciens Combattants et a séjourné à plusieurs reprises chez son ami et collaborateur Georges Dayan, originaire d'Oran. Par ailleurs, il s'est entretenu deux mois plus tôt, en août 1954, avec Ferhat Abbas, figure de proue du nationalisme modéré. François Mitterrand est donc conscient des inégalités économiques, sociales et politiques subies par les Algériens. Comme le président du Conseil, Pierre Mendès France, il est d'avis que des réformes doivent être engagées.
Son voyage d'inspection d'octobre 1954 est alors l'occasion d'annoncer devant l'Assemblée algérienne, malgré l'opposition du lobby colonial, une série de mesures dont l'amélioration de l'enseignement, des crédits pour pallier la sous-administration du territoire et la stricte application du statut de 1947 qui donne aux Algériens une représentation politique plus large, mais toujours minoritaire, dans les assemblées.
Le 24 octobre, il repart serein vers la métropole, faisant part aux journalistes de son optimisme. Pourtant, la semaine suivante, la guerre d'indépendance algérienne éclate.
François Mitterrand débute un voyage d'inspection en Algérie le 19 octobre 1954 à Oran, grande ville portuaire de l'ouest algérien. Sur une vidéo des Actualités Françaises, un journal projeté au cinéma, François Mitterrand apparaît en costume sombre entouré d'officiels dont le gouverneur général Roger Léonard. Ensemble, ils remettent des insignes à un bachaga et à des caïds, les auxiliaires algériens de l'administration française. Il se rend ensuite à Orléansville, à l'est d'Oran, dont les environs ont été ravagés par un tremblement de terre le 9 septembre 1954.
En décrivant une situation extrêmement calme, ce reportage ne rend pas compte des véritables enjeux du déplacement de François Mitterrand. Ce dernier est familier de l'Algérie. Il y a déjà effectué un voyage officiel en 1947 lorsqu'il était ministre des Anciens Combattants et a séjourné à plusieurs reprises chez son ami et collaborateur Georges Dayan, originaire d'Oran. Par ailleurs, il s'est entretenu deux mois plus tôt, en août 1954, avec Ferhat Abbas, figure de proue du nationalisme modéré. François Mitterrand est donc conscient des inégalités économiques, sociales et politiques subies par les Algériens. Comme le président du Conseil, Pierre Mendès France, il est d'avis que des réformes doivent être engagées.
Son voyage d'inspection d'octobre 1954 est alors l'occasion d'annoncer devant l'Assemblée algérienne, malgré l'opposition du lobby colonial, une série de mesures dont l'amélioration de l'enseignement, des crédits pour pallier la sous-administration du territoire et la stricte application du statut de 1947 qui donne aux Algériens une représentation politique plus large, mais toujours minoritaire, dans les assemblées.
Le 24 octobre, il repart serein vers la métropole, faisant part aux journalistes de son optimisme. Pourtant, la semaine suivante, la guerre d'indépendance algérienne éclate.
Victor Delaporte
Transcription
Journaliste
Oran a été la première étape du voyage d’inspection qu’a entrepris Monsieur Mitterrand, Ministre de l’Intérieur, en compagnie de Monsieur Léonard, Gouverneur Général, à travers les trois départements algériens. Au cours d’une cérémonie devant la préfecture, le ministre remettait au Bachagha Benchenane les insignes de commandeur de la légion d’honneur ; tandis que Monsieur Léonard remettait leur burnous aux nouveaux caïds de la région.(Musique)
Journaliste
D’Oran, le cortège ministériel se rendait ensuite à Orléansville pour une longue visite au milieu des abris provisoires. Visite qui se prolongeait à travers les autres cités suppliciées du Chelif où, de Flatters à Hanoteau, la colère de la terre a amoncelé tant de ruines et de douleurs.(Musique)