L'ouverture du funiculaire des Deux Alpes

02 août 1989
02m 48s
Réf. 00005

Notice

Résumé :

Le reportage présente le funiculaire du tunnel des Deux Alpes, entré en service en août 1989. Il permet de relier le sommet de la Loze, où le ski se pratique hiver comme été. La capacité horaire est 1500 passagers mais elle peut monter jusqu'à 3000. Le sujet donne différentes informations techniques et économiques liées à la mise en place de ce funiculaire.

Date de diffusion :
02 août 1989
Source :
FR3 (Collection: JT FR3 Alpes )
Personnalité(s) :

Éclairage

Ce reportage est à mettre en relation avec celui sur « La construction d'un nouvel altiport à Courchevel ». Là encore, le journaliste montre que les transports ont un rôle à jouer à plus de 3000 m d'altitude. De plus, la vidéo, tout en étant centrée sur les prouesses techniques du funiculaire, met en avant la station des Deux Alpes. La chronique est un mélange de mise en avant d'une réalisation innovante et d'une publicité pour une station. L'effet publicitaire est accentué par la mise en scène effectuée dans le film : on suit littéralement le trajet des touristes en caméra embarquée dans le funiculaire.

Dès le début du reportage, le journaliste fait le rapprochement entre le funiculaire et le métro pour montrer que le transport de « masse » s'invite aussi à la montagne. Le skieur ne veut plus attendre aux remontées pour profiter pleinement de sa journée de vacances, les transports sont alors vus comme un moyen de fluidifier le « trafic ».

L'aspect technique et pratique du funiculaire est largement mis en avant : 3400 m d'altitude ; 1,7 km de parcours souterrain ; quatre minutes de montée ; de 1500 à 3000 passagers... L'aspect sécurité est également souligné : le funiculaire passe « sous le glacier mais pas sous la glace ». Il faut dire que cette installation est la première depuis l'accident du téléphérique de Vaujany, alors présenté comme le plus grand et le plus rapide du monde, qui, rappelons-le, a fait 8 victimes en janvier 1989.

Le reportage mentionne également le nom de grandes entreprises locales qui ont participé à cette réalisation (Jean Pomagalski ; Philippe Neerman le designer belge du métro lyonnais et tramway grenoblois). Pour mémoire, Pomagalski, est une entreprise française (Iséroise) conceptrice de solutions de transport par câble ; elle fait aujourd'hui partie d'un groupe qui est l'un des deux leaders mondiaux du transport par câble. La majorité de ses systèmes sont implantés dans des stations de sports d'hiver et certains dans des parcs d'attractions ou dans des lieux panoramiques (exemple la grande roue London Eye à Londres).

Le coût bien qu'important (115 millions de francs soit environ 15 millions euros) est relativisé par le journaliste qui mentionne les avantages : le funiculaire permettra une augmentation du nombre de jours dans une saison, via notamment le ski d'été ; le coût n'est finalement pas si élevé car il correspond à une année de recette de la station !

Le funiculaire est donc présenté comme une innovation technologique qui vient compléter l'offre de transport des skieurs en toute sécurité. Quant à la station des Deux Alpes, qui porte cette innovation, elle est montrée (à travers ce reportage diffusé en début d'août) comme un symbole du ski d'été.

Véronique Favre-Bonté

Transcription

Henri Zaninetti
Un métro oui, mais ce n’est pas métro-boulot-dodo. La tenue de rigueur ici, combinaison, bonnet de laine et la paire de skis sur l’épaule. Le funiculaire des Deux-Alpes est le dernier-né des équipements de montagne. Il permet d’accéder jusqu’au sommet de la Loze, en plein coeur de l'Oisans, un glacier où le ski se pratique en hiver comme en été. Parti de la côte 3095, le funiculaire monte les skieurs jusqu’ à 3400 mètres après un parcours souterrain d’1,700 kilomètres. Le voyage dure quatre minutes, la capacité horaire est de 1500 passagers, elle pourra monter jusqu’à 3000. Le funiculaire passe sous le glacier mais pas dans la glace qui bouge en permanence. Il vient compléter tous les équipements de remontée, mis en place aux Deux Alpes les années précédentes. Le téléphérique débrayable, qui prend les skieurs au départ de la station pour les amener aux pieds du glacier, avait déjà amélioré la desserte des pistes ; mais les télésièges, pour accéder aux sommets du glacier, étaient, eux, insuffisants.
Henri Brac de la Perrière
Peu après la mise en service de ce gros appareil, on a étudié un certain nombre de solutions nous permettant d’accroître le nombre de jours de fonctionnement sur le domaine de très haute altitude, c’est-à-dire, au-delà de 3200 mètres ; et d’avoir un appareil qui permette en même temps de transporter les skieurs et les piétons. Sachant qu’en arrivant à la côte 3400 mètres d’altitude, on a un panoramique superbe sur les Alpes du Nord, les Alpes du Sud et jusqu’au Massif Central. Il n’est pas question de démonter les installations aériennes. Le funiculaire vient en appui de ce, de l’existant, permet un accroissement du nombre de jours d’exploitation dans une saison d’hiver ; mais les installations existantes restent et gardent tous leur intérêt en ce qui concerne l’exploitation.
Henri Zaninetti
L’investissement total pour cette opération est de 115 millions de francs, presque un an de recettes pour la station. La conception assez nouvelle de la rame est signée Neerman, le designer du métro de Lyon et du tramway de Grenoble. Côté sécurité, pour la partie ferroviaire, la société Pomagalski associée à l’autrichien Waagner Biro, n’ont rien laissé au hasard.
Henri Brac de la Perrière
C’est la première installation qui est mise en route après les problèmes de Vaujany. Donc, avec la nouvelle règlementation qui s’est mise en place, qui est une règlementation qui est plus rigoureuse qu’auparavant en ce qui concerne les normes de sécurité ; rien n’a été laissé au hasard avant l’ouverture de cet appareil.
Henri Zaninetti
Le funiculaire devait ouvrir à Noël, mais le chantier a souffert quelques retards. Le travail a été rendu particulièrement difficile par l’altitude, plus de 3000 mètres. Mais après tout, inaugurer un équipement de neige en plein mois d’août, c’est un peu un symbole pour les Deux Alpes, qui se veut la station du ski d’été.