La construction d'un nouvel altiport à Courchevel
Notice
Présentation du nouvel altiport à Courchevel. La piste a été portée à 550 m, et la largeur a été doublée. Un moyen porteur nommé "Dash 7" d'une compagnie Autrichienne, La Tyrolean, a permis de relier Innsbruck à Courchevel. L'ensemble des travaux aura coûté 35 millions de francs. De nombreux aménagements ont dû être effectués afin de rendre la construction possible. Celle-ci doit faciliter l'accès à la station.
- Europe > France > Rhône-Alpes > Savoie > Courchevel
Éclairage
En France, les années 1980 sont marquées par des innovations dans les transports et notamment le lancement réussi du train à grande vitesse.
Ce reportage, diffusé en octobre 1989 sur France 3 Alpes, montre que les transports ont également un rôle à jouer à plus de 2 000 m d'altitude. La vidéo, tout en étant centrée sur les prouesses techniques du réaménagement d'un altiport, met en avant la station de Courchevel. Le reportage est donc à mi-chemin entre la mise en avant d'une réalisation innovante et une publicité pour une station.
Dès le début le journaliste donne le ton : il compare l'altiport de Courchevel avec de grands aéroports français (Roissy et Lyon-Satolas, aujourd'hui appelé Saint Exupéry). Le journaliste va ainsi construire sa chronique de façon à montrer que cet altiport est unique en France.
La grande majorité de la vidéo est focalisée sur les détails techniques : tout d'abord, les dimensions (la largeur et la longueur de la piste ont été multipliées par deux), les configurations de la pente (18%), balises radioélectriques de sécurité (lorsque la météo est défavorable, ou pour des conditions de nuit), 400 000 m3 de terre et roches déplacées. Ces détails techniques sont mis en avant par des comparaisons au niveau mondial afin de bien faire apparaître les prouesses techniques de cette réalisation (« travaux colossaux » ; « pour la 1ère fois au monde » ; « seule piste de montagne entièrement déneigée » ; « très belle réalisation technique »).
La dépense annoncée (35 millions de francs soit environ 5 millions d'euros) est expliquée et relativisée (« seule critique » au projet) par le journaliste qui fait le choix d'interviewer une personne, dont le nom n'est pas cité (il s'agit en fait de Roger Toussaint, président de l'office du tourisme de Courchevel), qui va tenter d'argumenter en faveur de cette dépense colossale. Roger Toussaint mentionne que le coût est à relativiser face aux nombreux avantages de cet altiport : le trafic lié au business d'affaires et le nombre de touristes (notamment clientèle autrichienne) vont s'intensifier. Ces considérations économiques valent bien un tel budget ! D'ailleurs, le journaliste termine par « Courchevel signe une très belle réalisation technique qui conforte sa position de grande station mondiale ».
Ce reportage est intéressant car il est typique des années 1980 : il met l'accent sur la technicité de la construction de cet altiport, il appuie sur le fait que la construction d'une centrale à enrobée à plus de 2000 m d'altitude est une première mondiale, mais à aucun moment il n'aborde l'aspect écologique et la dénaturation du paysage (quid du goudron déposé ? des allers-retours incessants des avions ? de la pollution sonore et écologique ?