L'essor des remontées mécaniques
Notice
Reportage sur les remontées mécaniques et l'accroissement de leur installation en station. Le développement des sports d'hiver a impulsé un grand mouvement d'équipement dans le domaine des remontées mécaniques. Le reportage fait le point à travers les installations de plusieurs stations de Val d'Isère à l'Aiguille du Midi en passant par Courchevel.
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Éclairage
Le ski de loisir fait une apparition remarquée dans les années 1930, après les premiers Jeux Olympiques d'hiver, en 1924, à Chamonix. Mais ce sont les années 1960 qui vont marquer le boum des sports d'hiver. Lors de ce reportage, extrait des Actualités Françaises (1) en date de 1962, nous ne sommes qu'au début de cet engouement pour le ski. Ce n'est qu'à partir de 1965 que, grâce au Plan neige, des stations de ski sortiront de terre par dizaines.
C'est ainsi que le journaliste commence sa chronique : le développement des sports d'hiver et du tourisme de haute montagne est « un des phénomènes sociaux les plus surprenants de notre époque ». L'objectif du reportage est de montrer que la montagne française (« terre d'élection du ski et du tourisme d'hiver ») est moderne, en avance sur son temps et que l'expérience française en matière d'installations sportives peut profiter à de nombreux pays étrangers. D'ailleurs, contrairement aux reportages plus récents, le journaliste ne se focalise pas sur une seule station ; plusieurs sont mises en avant (Val d'Isère, Courchevel, la Vallée blanche avec l'Aiguille du Midi) pour bien montrer que ce modernisme s'applique à l'ensemble des montagnes françaises. Aucune interview n'est réalisée : seul le journaliste fait les commentaires et les acteurs ne sont qu'en arrière-plan ; dans la tradition de la représentation du monde ouvrier de l'époque : les ouvriers des tréfileries comme les techniciens des remontées illustrent les propos journalistiques.
Ainsi, la totalité du reportage, sur fond de très hauts sommets enneigés, est consacrée à la technologie (« machinerie puissante », « tension de 290 tonnes »...) et à la maintenance (« résistance à la tension et à l'usure »). Le journaliste montre surtout la production des câbles dans les industries régionales (« câblerie de Bourg en Bresse ») mais il ne cite pas les concepteurs et réalisateurs de ces remontées (téléskis et télécabines où la concurrence est forte avec notamment Montaz et Pomagalski) ainsi le but n'est-il pas à la fois de rassurer et de donner confiance à de futurs acheteurs étrangers d'équipements ? Il est également intéressant de noter la référence en termes de technique à la télécabine de l'Aiguille du Midi : une des plus anciennes, des plus complexes et des plus célèbres installations de montagne.
Ce qui est également à souligner c'est le parallèle particulier que fait le journaliste avec les transports en ville : « fluidité du trafic, facilité d'accès aux guichets, gare centrale à plusieurs destinations ». Comme si, transporter les personnes en plaine et en montagne ne relevait au fond que de la même exigence : fluidité et rapidité.
Notons également qu'on ne parle actuellement plus du 2 places mais du 8 places pour les télésièges : en fait le « tire-fesses » qui est présenté ici comme un élément de modernité fait désormais partie de l'histoire ; il a été remplacé par des cabines qui mettent le skieur à l'abri des intempéries.
Enfin, tout ce qui est développé et mis en avant dans le reportage pour vanter la montagne relève du back-office (2), or dans les reportages des années 2000 l'accent est mis sur le confort et l'expérience client. C'est une différence notoire, car actuellement, le back-office (même si il reste important) n'est qu'un moyen parmi d'autres de satisfaire le client. Ce n'est plus un avantage concurrentiel pour la station, bien d'autres éléments (notamment les services complémentaires) entrent en ligne de compte.
(1) Les « Actualités Françaises » font partie des collections d'archives d'actualités cinématographiques conservées par l'INA. L'ensemble de ces documents a fait l'objet d'une restauration de l'image et du son opérée par les équipes de l'INA. Ces films étaient diffusés dans les salles de cinéma sous les dénominations suivantes :
- Les « Actualités mondiales » (août 1940 – août 1942), version pour la France du journal allemand de l'UFA, seul journal cinématographique visible dans la zone occupée. En « zone libre » un journal cinématographique est édité d'octobre 1940 à août 1942 sous le contrôle étroit du régime de Vichy : le journal de France–Actualités Pathé.
- « France Actualités » (août 1942 – août 1944) : ces actualités du régime de Vichy sont diffusées sur tout le territoire et, à capitaux français et allemands, elles marquent l'engagement plus profond du gouvernement de Vichy dans la collaboration.
- « France Libre Actualités » (septembre 1944 – décembre 1944), journal cinématographique fondé en coopérative par plusieurs comités de Résistance.
- Ce journal d'actualités prend le nom « d'Actualités Françaises » à partir de janvier 1945 et sera diffusé dans les salles de cinéma jusqu'en février 1969.
(2) Partie non visible et non accessible aux utilisateurs finaux et qui sert de support pour l'offre.