L'équipement des stations alpines
Notice
Le salon "Neige et Montagne" présente les modifications que les stations apporteront pour répondre aux besoins de la clientèle. La station des Sept Laux est prise comme exemple. Les innovations en matière de gestion des remontées mécaniques et d'immobilier sont exposées. De nouveaux produits seront vendus dans les stations afin d'attirer toujours plus de touristes.
- Europe > France > Rhône-Alpes > Isère > Les Sept Laux
Éclairage
La date de diffusion du reportage, le 3 novembre 1979, est intéressante pour deux raisons : premièrement, le salon de la neige vient de s'achever, salon qui se tient d'ailleurs à Paris, principale provenance de la clientèle hivernale. Deuxièmement, nous sommes dans une période où les stations commencent à faire parler d'elles pour lancer les réservations et faire venir cette clientèle. Le fait de choisir une station peu connue à cette époque en dehors de la clientèle grenobloise et lyonnaise (Prapoutel dans le massif de Belledonne, domaine des 7 Laux), s'inscrit bien dans cette dimension de concurrence exacerbée dans un développement continu du tourisme hivernal depuis les années 1960 (ralenti par la crise de 1973 qui produit ses effets à la fin des années 1970). Le reportage a d'ailleurs choisi des stations destinées à cette clientèle de classes moyennes que ciblent les promoteurs et les directeurs des stations. Cette fin des années 1970 marque donc un tournant dans la commercialisation des offres liées à la montagne ; les acteurs touristiques commencent en effet à connaître des difficultés pour vendre la montagne.
Le reportage, sur fond de musique et d'images de montagne idyllique, très enneigée et ensoleillée, nous décrit une situation difficile ; le journaliste dresse un bilan assez catastrophique : hausse des prix des remontées mécaniques, hausse du prix de l'immobilier, difficultés financières des stations, difficultés de commercialisation de l'offre car le touriste est volatile (il est même qualifié de « touriste insatiable, qui en demande toujours plus »). On passe un peu sous silence les difficultés de la station, qui ne sont pas qu'économiques, mais qui sont également liées à la mauvaise conception et implantation de l'immobilier (génération de stations datant des années 1973 que l'on a appelées Merlin ou Ribourel du nom du promoteur national).
Face à ces difficultés, le reportage met l'accent sur un territoire (l'Isère) qui s'organise de façon individuelle : multiplication des offres de ski ; proposition de produits nouveaux liés au ski (« ski à l'heure », raquettes...) ou au sport (parachutisme). Il nous montre également un autre territoire, la Haute-Savoie, qui commence à se structurer de façon collective : regroupement d'acteurs (exemple du Groupement d'Intérêt Économique (GIE) « Destination Savoie Mont-Blanc Léman ») pour aider les professionnels du tourisme (hôteliers, restaurateurs, voyagistes, transporteurs, accompagnateurs...) à mieux commercialiser leurs produits.
Le reportage montre la montagne non plus comme une destination vacances mais comme une véritable industrie avec ses difficultés et son lot de réponses (regroupement des acteurs face à une industrie en mutation). Il montre la différence de perception entre d'un côté le touriste (qui perçoit la montagne comme un lieu de nature et bien-être) et de l'autre le promoteur et directeur de station (qui voit, dans la montagne et le touriste, un produit).