L'équipement des stations alpines

03 novembre 1979
03m 24s
Réf. 00004

Notice

Résumé :

Le salon "Neige et Montagne" présente les modifications que les stations apporteront pour répondre aux besoins de la clientèle. La station des Sept Laux est prise comme exemple. Les innovations en matière de gestion des remontées mécaniques et d'immobilier sont exposées. De nouveaux produits seront vendus dans les stations afin d'attirer toujours plus de touristes.

Date de diffusion :
03 novembre 1979
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

La date de diffusion du reportage, le 3 novembre 1979, est intéressante pour deux raisons : premièrement, le salon de la neige vient de s'achever, salon qui se tient d'ailleurs à Paris, principale provenance de la clientèle hivernale. Deuxièmement, nous sommes dans une période où les stations commencent à faire parler d'elles pour lancer les réservations et faire venir cette clientèle. Le fait de choisir une station peu connue à cette époque en dehors de la clientèle grenobloise et lyonnaise (Prapoutel dans le massif de Belledonne, domaine des 7 Laux), s'inscrit bien dans cette dimension de concurrence exacerbée dans un développement continu du tourisme hivernal depuis les années 1960 (ralenti par la crise de 1973 qui produit ses effets à la fin des années 1970). Le reportage a d'ailleurs choisi des stations destinées à cette clientèle de classes moyennes que ciblent les promoteurs et les directeurs des stations. Cette fin des années 1970 marque donc un tournant dans la commercialisation des offres liées à la montagne ; les acteurs touristiques commencent en effet à connaître des difficultés pour vendre la montagne.

Le reportage, sur fond de musique et d'images de montagne idyllique, très enneigée et ensoleillée, nous décrit une situation difficile ; le journaliste dresse un bilan assez catastrophique : hausse des prix des remontées mécaniques, hausse du prix de l'immobilier, difficultés financières des stations, difficultés de commercialisation de l'offre car le touriste est volatile (il est même qualifié de « touriste insatiable, qui en demande toujours plus »). On passe un peu sous silence les difficultés de la station, qui ne sont pas qu'économiques, mais qui sont également liées à la mauvaise conception et implantation de l'immobilier (génération de stations datant des années 1973 que l'on a appelées Merlin ou Ribourel du nom du promoteur national).

Face à ces difficultés, le reportage met l'accent sur un territoire (l'Isère) qui s'organise de façon individuelle : multiplication des offres de ski ; proposition de produits nouveaux liés au ski (« ski à l'heure », raquettes...) ou au sport (parachutisme). Il nous montre également un autre territoire, la Haute-Savoie, qui commence à se structurer de façon collective : regroupement d'acteurs (exemple du Groupement d'Intérêt Économique (GIE) « Destination Savoie Mont-Blanc Léman ») pour aider les professionnels du tourisme (hôteliers, restaurateurs, voyagistes, transporteurs, accompagnateurs...) à mieux commercialiser leurs produits.

Le reportage montre la montagne non plus comme une destination vacances mais comme une véritable industrie avec ses difficultés et son lot de réponses (regroupement des acteurs face à une industrie en mutation). Il montre la différence de perception entre d'un côté le touriste (qui perçoit la montagne comme un lieu de nature et bien-être) et de l'autre le promoteur et directeur de station (qui voit, dans la montagne et le touriste, un produit).

Véronique Favre-Bonté

Transcription

(Musique)
Bernard Lagarrigue
Les trois coups de la saison d’hiver ont été frappés à Paris, où le salon Neige et Montagne a fermé ses portes sur un succès évident, 57729 visiteurs. A l’entrée de cette saison où le prix des remontées mécaniques augmentera dans une proportion de 9 à 11 %, on dresse ici et là des inventaires. Par exemple, dans l’équipement immobilier, que les stations poursuivent activement un peu partout, et où les prix du mètre carré plancher ne cesse de grimper allègrement. Dans l’Isère, la grande affaire reste l’équipement du Massif des Sept Laux, qui après maints avatars, se poursuit. Mais il a fallu, pour mener le programme à son terme, faire appel à un célèbre promoteur immobilier. Encore trois ou quatre ans et les Sept Laux offriront toutes les possibilités à la clientèle, notamment en ski nordique, mais pour l’instant, on avance à pas comptés.
Gustave Raffin
Vous savez que les Sept Laux, c’est une station qui a eu des problèmes. C’était naturel parce que c’était les problèmes dans une période de lancement. Je ne pense pas que les soucis soient terminés, mais je pense que nous allons aborder maintenant un régime de croisière. Nous avons décidé, en effet, avec l’accord du département, que le syndicat mixte reprendrait les remontées mécaniques, ce qui est fait. Et nous avons, en ce qui concerne l’immobilier, trouvé une solution, satisfaisante, je crois ; nous le voyons maintenant sur le terrain, avec un promoteur national. Je pense donc que nous allons aborder une période dans laquelle la station rendra entièrement les services qu’on en attend, aussi bien au niveau de l’accueil qu’au niveau de la fréquentation à la journée ; puisque, un troisième site, celui de Pipay, sur la commune de Theys, sera aménagé en stade de neige ; et les équipements de remontées mécaniques, sont complétés dès cette année, et le seront encore dans les années qui viennent.
(Musique)
Bernard Lagarrigue
Une autre préoccupation des responsables des stations et non des moindres, c’est la commercialisation. Il y a seulement 10 ans, il suffisait de vendre la neige, mais aujourd’hui, le touriste, cet insatiable, demande toujours plus. Aussi, assiste-t-on chaque année à l’apparition de produits nouveaux. Aux Carroz-d’Arâches, en Haute Savoie, on skiera à l’heure, par exemple. Tandis qu’à Thône, on pourra faire des randonnées à raquettes. Ailleurs, aux Saisies, ce sera du parachutisme. Et cela pour le sport uniquement, parce qu’il y aura aussi une demande culturelle. Commercialiser, c’est le grand problème de l’heure. On s’est regroupé entre stations pour être plus efficaces, plus présents. En Haute Savoie, par exemple, c’est le département qui, cette année, a mis en place une structure unique de commercialisation, appelée destination Mont-Blanc Léman.
Intervenant
Il s’agit d’un groupement d’intérêts économiques du département de la Haute Savoie pour aider les professionnels du tourisme à mieux commercialiser leurs produits. C’est une initiative qui a été prise par l’Association Touristique Départementale, et qui est soutenue par la majorité des professionnels du tourisme. Le tourisme savoyard, fort heureusement, ne se vend pas encore mal, mais nous voyons apparaître sur le marché des sports d’hiver des concurrents très, très puissants. Et pour l’été, nous avons senti une évolution de notre clientèle. Je crois que tout cela appelle, dans ces moments, la mise en place d’un organisme de commercialisation efficace.
(Musique)
Bernard Lagarrigue
Tout est en place, on graisse les dernières poulies, on reçoit les dernières réservations, la vie des stations s’anime. Il ne reste qu’à attendre qu’elle vienne. Qui ? Mais la neige !
(Musique)