Les thermes de Saint Gervais

03 février 2005
02m 24s
Réf. 00023

Notice

Résumé :

Reportage à propos de la balnéothérapie avec l'exemple des thermes de Saint Gervais, qui reçoivent à la fois des patients pour des problèmes dermatologiques ou respiratoires et une clientèle pour la remise en forme. La balnéothérapie de bien-être sauve le médical qui a tendance à stagner et représente 50% du chiffre d'affaires des thermes de Saint Gervais. Des tours operators vendent des "packages" qui proposent à la fois randonnée, raquettes et balnéothérapie.

Date de diffusion :
03 février 2005
Source :

Éclairage

A l'occasion du salon du thermalisme de Paris, l'objectif de ce reportage, diffusé en 2005 dans l'édition régionale du journal télévisé de France 3, est de promouvoir l'ensemble des activités liées à l'exploitation et à l'utilisation des eaux thermales. Marqué par une image attachée à son héritage sanitaire et hygiénique, le thermalisme s'est engagé dans une mutation pour attirer de nouveaux publics. Il s'agit de s'appuyer sur le culte du corps et le retour sur soi en promouvant son intérêt pour la remise en forme et l'entretien physique. Se positionnant sur un créneau assez proche des salles de remise en forme, les acteurs du thermalisme tentent de prouver la contribution de leur produit à l'amélioration des modes de vie. Comme au début du XXe siècle lorsqu'il s'agissait de lutter contre les grands fléaux du moment (tuberculose en particulier), en ce début de XXIe siècle, il est nécessaire de valoriser le bien-être corporel dont dépend le confort moral pour s'attaquer aux conséquences d'une vie urbaine. Cette posture renvoie à une nouvelle déclinaison de la santé, formalisée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dès 1946 mais rendue opérationnelle à la fin du XXe siècle. Sans renier la fonction médicale du thermalisme qui permet de légitimer les compétences des professionnels intervenant dans les centres de thermalisme, la balnéothérapie, qui regroupe l'ensemble des soins effectués par des bains, ainsi que les activités auxiliaires de traitement du corps dans l'eau, valorise le bien-être et l'esthétisme. Prodiguées dans un même espace, ces deux méthodes à partir d'un même milieu (l'eau) s'avèrent complémentaires en termes de soins et indissociables au niveau économique. Les soins de peau sont par exemple l'une des spécificités des thermes de Saint Gervais et sont appréhendés selon deux dimensions : la première s'inscrit dans le domaine de la dermatologie médicale en vue de traiter certaines pathologies (eczéma, psoriasis, etc.) ; la seconde valorise les soins de beauté.

Le thermalisme permet par ailleurs de faire face aux changements climatiques saisonniers en offrant à la station des débouchés assurant la pérennité des emplois liés non seulement au centre mais aussi aux activités qui en dépendent (immobilier, commerce, etc.). La vente de produits cosmétiques, dont la dénomination et la marque s'appuient sur l'image thermale, en accroît les bénéfices.

Le thermalisme se situe en effet dans une dynamique de diversification des stations de montagne qui ne peuvent plus se contenter uniquement d'un domaine skiable de qualité mais doivent développer une offre sur les quatre saisons. Visuellement absente du reportage, cette option témoigne d'une orientation de Saint Gervais qui repositionne son image de marque. Si les remontées mécaniques sont indispensables pour attirer les clients traditionnels, ceux-ci ne se contentent plus de glisser mais souhaitent également occuper le temps d'après-ski par des activités à forte valeur symbolique. Le témoignage d'une cliente anglo-saxonne permet de souligner l'adaptation de la station à l'ensemble des besoins. L'environnement illustre par ailleurs l'ancrage local avec une valorisation des matières naturelles tant au niveau architectural (bois, etc.) qu'au niveau des substances appliquées sur les corps (argile, pierre, etc.). Il augmente le capital symbolique des soins dont l'efficacité médicale fait l'objet d'une controverse au niveau scientifique. En effet pour certains experts, le thermalisme moderne excessivement porté vers la balnéothérapie, n'aurait qu'une portée limitée au plan médical pouvant s'apparenter chez certains publics à un effet placebo alors même que son coût pour la collectivité est considérable.

Michaël Attali

Transcription

Valérie Chasteland
Jusqu’à dimanche, Paris accueille le Salon du Thermalisme. Au cœur de l’hiver, les bienfaits de l’eau, 139 stations thermales représentées, une journée spéciale Rhône-Alpes avec la politique de remise en forme de nos établissements. La remise en forme, c’est de plus en plus l’atout développé par les stations qui allient désormais médical et confort. Ainsi, à Saint-Gervais, on peut venir profiter de l’eau soufrée, skis aux pieds ou presque. François Dom et Jean-Pierre Limone.
François Dom
A droite, le médical, dermatologie et voies respiratoires, 4000 patients par an, trois semaines chacun. A gauche, la balnéothérapie de montagne, entendez bien-être et esthétique, 17000 clients par an, la même eau donc, mais deux univers. Et l’un ne va pas sans l’autre, la balnéo sauve le médical.
Thierry Coffinet
La partie médicale aurait tendance à stagner un petit peu, mais représente 50 % de notre chiffre d’affaires, mais ce qui veut dire que cette nouvelle activité représente déjà 50 % de notre chiffre d’affaires au bout de 5 ans, ce qui est considérable.
François Dom
Jet tonifiant, bain remuant, pluie thermale, brumisation, on nage dans le cocooning. Et au même titre que le nombre de pistes et le débit des remontées, le thermalisme est au catalogue de la station.
Thierry Coffinet
On a actuellement des tours-opérateurs qui distribuent des produits qui sont randonnées, raquettes plus balnéo ; et toutes les semaines actuellement, nous avons entre 15 et 25 personnes qui viennent après leur randonnée raquette, faire de la balnéo, des massages, des bains et se sentir bien.
Catherine Claude
L’offre thermale est une offre sur les quatre saisons, donc là, économiquement, on arrive à des taux de remplissage de station, grâce en partie à l’offre des thermes, sur le printemps et l’automne, en complément bien sûr de l’hiver et de l’été. Donc économiquement, ça a un poids très important.
Inconnue
Mon mari skie et moi, je suis venue pour les soins.
François Dom
Aimez-vous le ski ?
Inconnue
Non, pas vraiment !
François Dom
Alors, face au succès, la balnéo ne risque-t-elle pas de chasser le médical ?
Thierry Coffinet
Surtout pas, parce que c’est le savoir-faire, le cœur de métier de, des thermes en général, et puis la qualité de l’eau et cette activité médicale sont très, très intimement liées et profitent d’ailleurs en termes de garantie pour le client qui vient faire du bien-être chez nous.
François Dom
Preuve de la solidité du concept, en 5 ans, on est passé ici de 9 à 45 emplois, tous permanents.