Le petit Train du Mont Blanc
Notice
Le reportage présente le Train du Mont Blanc, qui est une attraction pour les touristes et un gain de temps pour les alpinistes. Le déneigement des rails représente un travail important pour les ouvriers afin que le train puisse ouvrir fin juin. Il permet à la compagnie de fonctionner en juillet et de transporter 30 000 passagers sur un trafic annuel de 100 000 passagers. Le TMB fait les 3/4 de son chiffre d'affaires durant les 2 mois d'été.
Éclairage
Diffusé en 1991 sur l'antenne régionale du JT de FR3 quelques jours avant le début des vacances scolaires estivales, ce reportage vise à promouvoir une attraction touristique dans un territoire traversé par de nombreux mythes sur lesquels il s'agit de s'appuyer tout en soulignant son accessibilité.
Provoquant la fascination, le Mont Blanc est longtemps resté un sommet inaccessible pour le grand public. Si les voies alpines sont difficilement franchissables par les néophytes, la voie ferrée paraît plus adaptée pour convoyer plusieurs dizaines de milliers d'individus vers un sommet attractif. Si Chamonix a son téléphérique, Saint Gervais a son petit train pour attirer les touristes. Les différents moyens de transport pour gravir le Mont Blanc sont ainsi l'objet de controverses entre les deux communes de Haute-Savoie qui se disputent la propriété du toit de l'Europe. Si le TMB paraît modeste, sa filiation avec d'illustres moyens de transports comme le TGV, en fonctionnement depuis 1981, ou le PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), exploité depuis le milieu du XIXe siècle, permet de rehausser sa valeur symbolique. Initié au début du XXe siècle lorsque l'on envisageait de relier tous les territoires par le train, le TMB, inauguré en 1909, est l'héritier d'un projet industriel tout autant que d'une volonté d'aménagement. C'est essentiellement par l'intermédiaire de la résolution des difficultés techniques et naturelles que sa promotion est assurée. Dédié aux touristes et aux alpinistes désireux de réduire le temps de marche, le TMB parcourt un itinéraire de moyenne montagne dont le dénivelé est conséquent. Les paysages et la neige sont là pour caractériser un environnement susceptible de provoquer l'intérêt d'une clientèle à la recherche d'authenticité. Les plans larges de panorama à différentes saisons permettent de percevoir l'étendue et la diversité du territoire. Les contraintes naturelles sont particulièrement importantes et permettent de vanter le courage des hommes tout autant que leur inventivité. La présence d'une pelleteuse à cette altitude et le rappel d'une distance journalière de progression très limitée soulignent la tâche à accomplir qui mobilise des moyens importants. La métaphore culinaire rappelle la fragilité technique tout autant que le subtil mélange entre la force de la machine et l'habileté de l'homme. Héritage d'une période (début du XXe siècle) où la conquête de nouveaux espaces par l'intermédiaire de la technologie était incessante (les airs par le développement de l'aviation ou la réduction des distances par l'automobile), le TMB avait pour objectif d'accéder au sommet dans le confort d'un wagon ferroviaire. Les obstacles technologiques ainsi que le déclenchement de la Première Guerre mondiale ont réduit l'ambition initiale. La diminution du parcours pour atteindre les 2372 mètres n'a pas entamé sa réputation, et permet au plus grand nombre d'accéder à un territoire autorisant la pratique de la randonnée, de l'escalade et de l'alpinisme dans une ambiance festive que relate l'accompagnement musical à la fin du reportage. La mise en évidence de l'accessibilité de ces territoires constitue une priorité comme en témoigne la diversité des profils de touristes dont certaines tenues rappellent que même les néophytes sont invités à s'y rendre.