La route Napoléon, un outil de promotion touristique
Notice
Le reportage présente les différents produits réalisés autour de la route Napoléon : l'édition d'un guide ; la fabrication de souvenirs à l'effigie de Napoléon ; l'organisation de Journées Napoléoniennes. Ces initiatives sont des outils de promotion qui permettent d'augmenter la venue de touristes et de faire connaître toujours plus la région. Selon les élus des Alpes de Haute Provence, la route Napoléon n'est pas assez mise en valeur.
Éclairage
Voie mythique et touristique, la Nationale 85 dite « Route Napoléon » fait l'objet de ce reportage, diffusé en mars 2000 lors de l'édition régionale Corse de France 3. Goudronnée en 1927 et baptisée « Route Napoléon » en 1932, elle reprend en grande partie l'itinéraire de Napoléon 1er au début des 100 jours. Condamné à l'exil sur l'île d'Elbe, il débarque au printemps 1815 dans le Golfe de Juan, accompagné de la troupe impériale, et traverse les Alpes jusqu'à Grenoble.
Cette route de plus de 300 km parcourt deux régions (Rhône-Alpes et PACA) ainsi que quatre départements (Isère, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes). Elle est un axe de communication majeur du cœur des Alpes jusqu'à la Côte d'Azur, praticable toute l'année. Le reportage s'attache ici à présenter la ville de Digne-les-Bains, une des communes des Alpes de Haute Provence traversées par la route Napoléon. Le présentateur du JT précise que la route est un « atout important pour le tourisme dans ce département » et que le comité du tourisme et les artisans de la région se mobilisent, trouvant qu'elle n'est pas assez mise en valeur et exploitée.
Si le reportage s'ouvre sur une « invitation au voyage et à la découverte », très rapidement, l'orientation économique ne laisse pas de doute : la caméra zoome sur l'un des nombreux panneaux de bienvenue à usage commercial qui jalonnent les entrées de communes telles que Malijai : « Napoléon s'y est arrêté pourquoi pas vous ? ». En effet, l'ANERM (Action Nationale des Elus pour la Route Napoléon) qui « soutient ces initiatives », voire les initient, est une association créée en 1969 qui regroupe 42 communes situées sur la RN85. Si dans un premier temps elle s'occupe principalement de l'entretien et de la réfection de la route, elle lui assure, à partir de 1995, une promotion touristique. L'objectif majeur étant de contribuer à l'essor économique des petites communes traversées par la route qui disposent de faibles ressources, grâce au développement de l'attractivité de l'itinéraire.
Pour illustrer les éventuelles retombées en termes d'emploi et la possible transformation de cet héritage en véritable atout économique, le reportage consacre une interview à Benoit de Souza, sculpteur et plasticien. On le voit dans son atelier en train de réaliser des assiettes « d'information » qui reprennent chacune l'itinéraire de Napoléon commune par commune. La journaliste évoque également la diversité des initiatives mises en œuvre autour de la figure de Napoléon : un site dédié à l'histoire de la route, un recensement du patrimoine historique, des expositions et l'organisation de journées « napoléonniennes ».
La deuxième interview du reportage est consacrée à Jean-Pierre Martinetti. Elle semble se dérouler dans un musée à la gloire de Napoléon, on voit ainsi en arrière-plan une statue représentant l'empereur sur son cheval devant des panneaux qui s'apparentent à ceux figurant dans les expositions avec textes et images. Ce cadre, a priori plus « scientifique », semble être posé comme gage de sérieux pour le téléspectateur. Le reportage présente d'ailleurs Jean-Pierre Martinetti comme « historien amateur », malgré son discours orienté « je pense que c'est un excellent produit touristique ». En réalité, Jean Pierre Martinetti est à cette époque administrateur territorial à Digne-les-Bains au conseil général des Alpes de Haute Provence, et ce à la direction du tourisme.
A la fin du reportage, tout en cadrant à nouveau sur la route et le paysage environnant, la journaliste précise qu'en 2001 un guide spécial sur la route Napoléon sera édité. Les traces laissées par le passage de Napoléon, entretenues et mythifiées au cours du XXe siècle, continuent ainsi d'être vecteurs d'enjeux culturels et touristiques.