L'ouverture du musée de la Grande Chartreuse
Notice
Le musée du monastère de la Grande Chartreuse vient de rouvrir ses portes. Ce musée présente la vie des moines Chartreux, pas toujours connue des visiteurs. En 2007, le musée a connu un grand succès avec 4000 visiteurs en 1 mois. Certaines personnes viennent pour découvrir l'histoire et la vie des moines, d'autres pour profiter du calme des lieux.
Éclairage
Ce reportage du Journal des Alpes, diffusé le 10 février 2008, annonce la réouverture du musée de la Grande Chartreuse pendant les vacances d'hiver. Il est une invitation à découvrir ou à redécouvrir l'histoire de ces moines, plus connus par le grand public et notamment les touristes pour la fabrication des fameuses liqueurs vertes et jaunes. Il propose une alternative de sortie pour ceux qui, lassés des sports d'hiver, auraient envie de se distraire autrement.
Sous le son des cloches, le reportage s'ouvre sur un plan d'une statue de Saint Bruno, fondateur en 1084 du célèbre monastère situé au cœur du massif de la Chartreuse et maison mère de l'ordre. Saint Bruno a mené une existence d'ermite, de solitaire combinée à une vie tournée vers la communauté. Les moines actuels vivent toujours selon cette règle qui leur impose le silence et la solitude. L'ordre des Chartreux n'étant pas un ordre mendiant, les moines doivent subvenir à leurs besoins sans jamais tendre la main. Au fil de l'histoire, ils occupent différentes activités telles qu'éleveurs, agriculteurs, maîtres de forge...et depuis 1605 liquoristes.
Ce retrait volontaire des moines (une trentaine y vit actuellement) empêche d'accueillir les visiteurs et de pénétrer dans le monastère. Un musée a donc été créé afin de permettre au public de mieux comprendre les mystères de l'Ordre des Chartreux, leur histoire et leur mode de vie. La caméra ne pouvant filmer le monastère et ses occupants (1), elle montre aux téléspectateurs les allées et bâtiments extérieurs de la correrie, maison basse du monastère et ancien lieu de vie des frères qui a été transformée en musée en 1957.
De nombreux plans s'attardent sur les symboles religieux (croix, clochers) avec, en arrière-plan, les montagnes enneigées du massif. La lumière est également très importante dans ce reportage où l'on veut faire passer l'idée de « sérénité, silence, recueillement » maîtres mots de cette chronique et énoncés en introduction par la présentatrice du JT. La caméra filme ensuite les différentes salles du musée : on y voit des visiteurs, différents objets de l'exposition.
Nicolas Diederichs, responsable du musée, insiste sur l'aspect pédagogique de l'exposition « c'est une visite que l'on peut faire en famille, riche au niveau des découvertes et de l'apprentissage ». Ce discours se trouve renforcé par la mise en scène des explications qu'il fournit à une fillette visitant le musée. Une courte interview donne également la parole à Francis Fèvre, historien. Ce dernier, par son statut, peut être considéré comme la caution scientifique du reportage et invite les passionnés d'histoire à se rendre au musée. En fin de reportage, Nicolas Diederichs souligne la diversité du public venu visiter le musée. Outre les passionnés (qui cherchent à comprendre ces 900 ans d'histoire) et les familles (qui viennent passer un moment de détente dans un cadre exceptionnel), il y a également ceux qui sont en quête spirituelle et qui souhaitent connaître un témoignage de la vie contemplative de ces moines.
Aujourd'hui le musée n'ouvre plus ses portes pendant la saison hivernale (le musée n'étant pas chauffé, la température dans les salles était parfois négative, ce qui s'ajoutait aux difficultés d'accès au site en hiver). Fermé pendant quelques temps à la suite d'un réaménagement complet de ses espaces dont la mise en place d'une nouvelle scénographie et la mise à disposition pour le public de nouveaux films et témoignages inédits, le musée ouvre à nouveau en 2011.
Depuis sa création en 1957, le musée de la Grande Chartreuse a accueilli plus de de 5, 5 millions de visiteurs et a obtenu le label « Musée de France ».
(1) A l'exception du film de Philip Gröning Le grand silence (2006).