Opération de séduction touristique en Haute Savoie

05 juillet 2007
02m 45s
Réf. 00099

Notice

Résumé :

Le Massif des Aravis a accueilli 120 journalistes venus de 30 pays pour essayer les différentes activités que propose la montagne en été. Le but de ce projet est de convaincre les clientèles émergentes que la France regorge d'activités, et ainsi attirer de nouveaux touristes. Les journalistes ont pu s'essayer au parapente, ou encore à l'accrobranche.

Date de diffusion :
05 juillet 2007
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Thèmes :

Éclairage

Le 5 juillet 2007, le 19/20 édition Alpes de France 3 rend compte d'une « opération séduction » menée par tous les acteurs de l'économie du tourisme dans la région annécienne. Elle vise à promouvoir la destination auprès de la clientèle internationale. Le marché de la montagne est un marché mature depuis longtemps notamment aux yeux de la clientèle française, il faut trouver des moyens pour le renouveler. Le journaliste insiste sur les efforts inédits et colossaux – 120 journalistes venus de 30 pays qui représentent « le monde » – réalisés au sein d'un territoire qui dépasse le seul bassin annécien, puisqu'y est associé le Massif des Aravis. Il est aujourd'hui question de renommer les stations des Aravis le Lake Annecy Ski Resort pour promouvoir le massif des Aravis à l'international, preuve que cette association se veut durable. « Tout le monde s'est fédéré autour de ce projet que ce soit aussi bien les industriels de la région, que les offices de tourisme, donc les institutionnels et puis aussi le monde du sport, le monde du loisir », nous rappelle opportunément Edgar Grospiron, ancien champion du monde de ski de bosses, membre du ski-club de la Clusaz et Ancilevien (1). Il s'agit bien de mettre en avant l'ampleur des efforts consentis pour faire grandir encore le tourisme dans la région. Et le faire grandir c'est séduire les « clientèles de demain » pour Christophe Brunet, directeur de l'office du Tourisme de Talloires : depuis les années 1990, les économies émergentes de l'Inde ou encore de la Russie tirent la croissance économique mondiale mais aussi l'économie touristique. Les entretiens viennent appuyer ses propos. A l'exception d'une journaliste belge, la plupart des personnes interrogées viennent de pays plus lointains (Inde, Japon, Russie, Europe de l'Est) même s'il ne s'agit pas tous de pays émergents. Leurs réponses viennent confirmer la réussite d'une opération qui s'appuie sur la présentation des « nouveaux » loisirs sportifs de montagne. Si le journaliste mentionne un large éventail d'activités au début du sujet, trois seulement nous sont montrées – le temps du reportage est court tandis que le mauvais temps semble contre-productif. Après une traditionnelle promenade en bateau sur le lac mais sous la pluie, on nous présente le parcours aventure de Talloires dont on aperçoit aussi quelques images au début et sur lequel s'attarde beaucoup le reportage, alors même que cette activité n'est pas spécifiquement montagnarde. Le reportage se termine sur des images de parapente – le décollage s'opérant sur le site de Planfait, au même endroit que le parcours aventure. Si la journaliste belge semble découvrir ces activités et que « même les habitués ne connaissent pas l'étendue du catalogue sportif estival », il reste que ces dernières datent en réalité des années 1980-1990. Ces décennies voient déjà se renouveler les usages sportifs de la montagne. Devant l'atonie relative du marché des sports d'hiver, les responsables des stations touristiques, s'intéressent à nouveau à une montagne considérée l'été comme un « sous-espace touristique » . Pouvoirs publics et professionnels décident de réinvestir cet espace notamment par le développement de nouveaux loisirs sportifs (parapente, canyoning, rafting, escalade, VTT...). Ces loisirs s'inscrivent dans l'espace montagnard mais empruntent aussi d'autres espaces. Ils se transforment en produits touristiques destinés à un public large, davantage séduit par les sensations qu'ils procurent plus que par l'effort qu'ils peuvent éventuellement nécessiter. Dans ce reportage, la montagne est d'ailleurs présentée « comme un immense terrain de jeux », renforçant au-delà de la recherche de sensations la dimension ludique, et atténuant la notion de sport et d'effort.

(1) Habitant d'Annecy-le-Vieux

Bibliographie :

- Bourdeaux Philippe (1991) Prospective touristique et marchés porteurs. In : cahiers d'espaces, n°25. Paris : ed. ETE, p.64-70.

Isabelle Gaillard

Transcription

Yvan Avril
…visite internationale dans les Alpes. Du parapente à la voile en passant par le canyoning, la via ferrata, le VTT, 120 journalistes venus de 30 pays ont passé en revue les différentes activités à outdoor, que la montagne autorise l’été. Un programme qui en a surpris plus d’un, la montagne, c’est un immense terrain de jeu et elle le prouve. François Dom, Jean-Pierre Limone.
(Bruit)
François Dom
Ambiance commando pendant deux jours pour quelques 120 journalistes venus du monde entier découvrir Annecy, son lac et le massif des Aravis, mission tourisme.
Christophe Brunet
Je crois qu’on a nos clientèles internationales connues qui sont, euh, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, mais on a aussi des clientèles plus émergentes que sont la Chine, le Japon, l’Inde et la Russie, qui sont des clientèles de demain.
François Dom
Et la cible est large, car même les habitués ne connaissent pas l’étendue du catalogue sportif estival.
Nathalie
On vient ici pour faire des promenades, pour faire euh, pour manger bon, mais peut-être les aventures comme ça, ce n’est pas connu en Belgique.
Aporva
Les gens en Inde ont de l’argent pour voyager et voir le reste du monde et ce qui est populaire. Alors oui, cela va démarrer, les gens vont découvrir que c’est magnifique en France et ils vont venir plus nombreux.
Larrissa
Pour les touristes russes qui cherchent actuellement beaucoup de choses, beaucoup de neufs, je ne sais pas, mon français n’est pas bon, mais je pense que ça va servir beaucoup, parce que les skis, on a déjà essayé et on va chercher quelque chose d’autre, pas que le bord de la mer, quelque chose en montagne.
François Dom
En fait, tout se passe comme si le monde, excusez du peu, découvrait que notre région est un modèle du genre à regarder et peut-être même à copier.
Koki
Je veux découvrir et montrer les sports à la mode en France.
Stefanovic
Nous avons des lacs en Serbie, mais rien de plus que la natation et la voile pour s’amuser. Alors je veux dire qu’il y a d’autres possibilités.
François Dom
Pour le massif des Aravis, en fait, toute la région annecienne, cette opération était une première. 47 communes proposant 50 000 lits touristiques ont joué une véritable carte de visite.
Edgar Grospiron
Ce qui est impressionnant c’est que tout le monde a, s’est fédéré autour de ce projet, que ce soit aussi bien les industriels de la région que les offices de tourisme, donc les institutionnels et puis aussi, ben le monde du sport, le monde du loisir, il y a tout le monde.
François Dom
Maintenant patience, évaluation de l’impact peut-être dès l’été prochain.