Le tourisme d'affaire à Annecy
Notice
Avant la saison touristique, Annecy accueille une clientèle d'affaire, majoritairement étrangère, qui vient travailler et se détendre dans la ville au lac. Ce tourisme d'affaire fait le bonheur des hôteliers qui évitent les creux d'avant-saison. En plus de ces séjours professionnels, les hôteliers peuvent maintenir leurs taux de réservations notamment grâce aux week-end prolongés, de plus en plus fréquents.
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Éclairage
C'est dans un contexte de timide reprise de l'essor du tourisme, après une mauvaise année 2003, que ce reportage du journal télévisé Alpes Midi interroge les nouvelles possibilités de développement du tourisme dans le bassin annécien et plus particulièrement à Talloires, commune du bout du lac d'Annecy. S'il choisit le prisme du tourisme d'affaires, pour lequel la France est alors la deuxième destination au monde après les Etats-Unis, le reportage s'intéresse aussi à la nécessité de promouvoir – notamment auprès des acteurs locaux – le tourisme d'avant-saison dans un bassin annécien dont les dynamiques touristiques sont saisonnières, avec un pic plus important de fréquentation l'été. Classiquement et sans doute en jetant un regard de connivence avec le téléspectateur, le reportage s'ouvre sur un entretien avec une touriste anglaise d'un certain âge qui explique les raisons de sa venue à Annecy – le ski et la beauté du site vantés par ses amis anglais – nous donnant indirectement à voir la manière dont se constituent les réseaux du tourisme. Premiers touristes étrangers l'hiver et seconds l'été, les Anglais se classent effectivement au « hit-parade ». Ils sont aussi ceux qui, en France, en 2004, rapportent à eux seuls 15% des recettes du tourisme étranger devant les Américains, information que signale le directeur général de l'hôtel Impérial, Jean-Luc Lovato dans le reportage. Ces mentions d'une clientèle étrangère qui rapporte – un touriste étranger dépense plus par jour qu'un touriste français – montrent bien que le reportage traite plus globalement de la nécessité de développer un tourisme qui dure toute l'année. C'est sans doute ce qui explique aussi que Matthieu Favrot, directeur de l'auberge Père Bise à Talloires, indique également les possibilités offertes par le tourisme de week-end des Français et « la RTT » (Réduction du Temps de Travail). Ces séjours de fin de semaine que le journaliste ne s'attache guère à mettre en avant sont effectivement plus nombreux au mois de mai, en région Rhône-Alpes et plus particulièrement en montagne (1). Ce qui intéresse davantage le journaliste – c'est aussi le principal objet du reportage – c'est une autre manne financière : le tourisme d'affaires. Plus longuement évoqué, ce tourisme est paradoxalement abordé de manière plutôt schématique. « Ressource non négligeable », gisement d'emplois qui fait travailler les « prestataires », il n'est montré brièvement qu'à travers les images de séminaires de travail logés au cœur d'un cadre idyllique « entre lac et montagne », avec « le soleil, les fleurs et les petits oiseaux », le journaliste sachant faire preuve d'auto-dérision. L'objectif est davantage d'exposer les retombées économiques du tourisme d'affaires et d'inciter les acteurs locaux du tourisme à s'impliquer (« reste à mobiliser les acteurs économiques ») que de décrire le phénomène en lui-même. Le reportage s'achève sur une présentation très convenue de la « Venise des Alpes » et de son lac « romantique comme les lacs italiens », où s'agitent des pédalos.
(1) Statistiques INSEE.