Manque de soutien financier à l'agriculture biologique

17 novembre 1997
01m 50s
Réf. 00036

Notice

Résumé :
Un éleveur de Saint-Mesmin s'est reconverti dans l'agriculture biologique et a procédé à une mise aux normes de ses bâtiments. Ces aménagements sont financés par une aide du Conseil général mais l'aide de la Commission Départementale d'Orientation lui a été refusée, preuve, selon lui, de l'inertie locale envers l'agriculture biologique.
Date de diffusion :
17 novembre 1997
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Éclairage

En 2013, la Vendée comptait 351 exploitations agricoles pratiquant l’agriculture biologique (4,2 % du total) sur une superficie de 17 369 ha et près de 2 000 ha en cours de conversion, ce qui représentait environ 4 % de la surface agricole utile. Ces chiffres classent la Vendée au 3e rang des départements les plus engagés dans l’agriculture certifiée biologique dans la région des Pays de la Loire après la Loire Atlantique et le Maine et Loire.
Regroupés au sein du Groupement des agriculteurs biologiques vendéens (GAB 85) fondé en 1987, les agriculteurs s’inscrivant dans la pratique de l’agriculture biologique, qui sont chaque année de plus en plus nombreux et qui apparaissent de plus en plus comme ceux qui répondent le mieux aux aspirations des consommateurs et aux défis de l’agriculture du XXIe siècle soucieuse de l’avenir de la planète, ont dû par le passé surmonter bien des réticences. Il est évident que dans l’esprit des élus habitués à discuter des questions agricoles avec les responsables de la FDSEA, l’agriculture biologique apparaissait comme un « caillou dans la chaussure » de l’agriculture intensive qui était promue depuis l’avènement de la PAC au début des années 1960. Le soupçon d’un engagement politique à la frontière de l’extrême gauche collait également au bio qui était plus ou moins assimilé aux hippies du Larzac, de Lozère ou des Alpes-de-Haute-Provence qui avaient tenté des communautés de vie et de culture dans la culture post-1968. On peut facilement comprendre au visionnage du reportage tourné en 1997 chez un exploitant agricole de Saint-Mesmin adhérent de la Confédération paysanne qu’on est loin des clichés véhiculés dans les Babas cool, comédie de François Leterrier de 1981. L’exploitant agricole affirme regretter le manque de soutien du conseil général de Vendée pour l’aider à convertir son exploitation aux normes de l’agriculture biologique.
On mesure le chemin parcouru en une génération car les logos du conseil général de Vendée et de la région Pays-de-la-Loire figurent aujourd’hui en bonne place sur le site du GAB 85 et l’agriculture biologique est au contraire encouragée par tous les acteurs politiques départementaux, présentée comme un atout pour la démarche d’économie participant au développement durable associée désormais à l’ensemble des productions vendéennes. Il est évident que des produits gastronomiques et du terroir vendéens ont tout intérêt à afficher le label AB sur leur emballage pour séduire les touristes et les consommateurs de l’ensemble du territoire national et de l’étranger.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Présentateur
Place maintenant à un coup de colère. Un éleveur vendéen de vaches laitières a décidé depuis septembre de se reconvertir dans l’agriculture biologique. Pour cela, il doit engager une mise aux normes pour les bâtiments de son exploitation. Aujourd’hui, appuyé par la confédération paysanne, l’éleveur se plaint de ne pas être assez soutenu financièrement, Agnès Gardet et Catherine Sani.
Journaliste
Laurent Pacheteau est exploitant agricole sur la petite commune de Saint-Mesmin, aux confins de la Vendée. Il vient de réaliser 210000 Francs de travaux pour la mise aux normes de ses bâtiments, une nouvelle toiture et une fosse à lisier. 60000 Francs, c’est le montant alloué par le Conseil Général de la Vendée, le reste, il souhaitait le financer grâce à un prêt spécial bonifié ; un prêt qui lui a été refusé sur décision de la CDO, la Commission Départementale d’Orientation, ni plus ni moins que les représentants directs de l’agriculture locale.
Laurent Pacheteau
Cette attitude mesquine, dans ce département, de nous refuser un PSE, un Prêt Spécial Elevage, mais c’est intolérable quand on sait les dizaines de millions qui sont mis dans des projets qui n’ont aucun respect de l’environnement.
Journaliste
Et pour Laurent Pacheteau, l’environnement c’est sacré. Il s’est lancé le 1er septembre, dans le pari de la reconversion vers l’agriculture biologique. Dans deux ans, il devrait pouvoir obtenir le label BIO pour la viande et le lait. Un tournant dans la vie de cette exploitation, une prise de conscience que Laurent Pacheteau voudrait voir se généraliser.
Laurent Pacheteau
La part de marché de l’agriculture biologique dans ce pays s’est complètement cassée la figure depuis dix ans. Nous allons chercher à l’extérieur ce que nous avions avant. Nous n’avons pas suivi, parce que la profession a globalement fermé les yeux devant l’attente des consommateurs, elle a fermé les yeux sur les, sur aussi les dégâts qui sont commis par cette agriculture conventionnelle.
Journaliste
Décidé à obtenir gain de cause, il tente un recours auprès du Ministre de l’Agriculture pour son exploitation et au-delà, pour le respect de la nature.