Simenon

14 juin 1999
03m 18s
Réf. 00409

Notice

Résumé :
Un Festival Simenon se tient aux Sables d'Olonne à l'occasion du 10ème anniversaire de la mort de l'écrivain. L'occasion de revisiter les lieux qui ont conservé sa mémoire en compagnie des personnes qui l'ont rencontré, au Château de Terre Neuve, à Saint Mesmin et à l'hôtel Roche noire des Sables, au début des années 40.
Date de diffusion :
14 juin 1999
Source :

Éclairage

Le célèbre romancier, père de l’inspecteur Maigret, est certes né à Liège en 1903 et mort à Lausanne en 1989, mais son lien personnel avec la Vendée, et plus précisément avec les Sables d’Olonne et Fontenay le Comte, a été profond.
Au début de la deuxième guerre mondiale, alors que l’écrivain est chargé d’assurer l’accueil dans l’Ouest des réfugiés belges, il s’installe, avec sa famille, en forêt de Vouvant, puis à l’automne 1940, à Fontenay-le-Comte, au château de Terre-Neuve, où il vit… une vie de château pendant deux ans, recevant amis, peintres, producteurs de films… En 1942, il réside à Saint-Mesmin, toujours en Vendée et enfin à l’automne 1944 à l’hôtel des Roches noires, aux Sables d’Olonne. Il y soigne une pleurésie et doit faire face à des accusations sur sa conduite pendant la guerre – accusation qui se conclut par un non-lieu. En 1945, il quitte la région, puis la France pour dix ans. C’est dans le château de Terre-Neuve, qu’il commença sa première œuvre autobiographique, Pedigree, qui sera publié en 1948. Les visiteurs peuvent y voir le très beau bureau du XVIIIe siècle sur lequel il travaillait. Pendant ces années, Simenon, connu pour écrire très rapidement ses romans, en écrit une quinzaine comme L'Aîné des Ferchaux ou L'inspecteur Cadavre. C’est aux Sables d’Olonne que l’action du Fils Cardinaud en 1942 puis de Les vacances de Maigret en 1948 se déroule. L’intrigue de Maigret a peur, paru en 1953, se déroule à Fontenay le Comte.
On comprend que le souvenir de Simenon demeure accroché à la Vendée. Des manuscrits, parfois annotés ou dédicacés à des proches ou des voisins vendéens, demeurent toujours dans la région. La rétrospective qui lui fut consacrée par l’Historial en 2006 a récemment rappelé cet épisode.
Jean-Clément Martin

Transcription

Journaliste
Tout ce week-end à part ça, aux Sables-d’Olonne, d’où nous sommes en direct depuis le début de ce 12/13 Ouest, donc se déroule le festival Simenon, c’est la première édition Simenon. C’est l’auteur de ces fameux Maigret, romans populaires, série populaire aussi à la télévision. Simenon est mort il y a 10 ans et vous allez voir qu’aux Sables-d’Olonne comme dans l’ensemble du département, eh bien, certains lieux ont conservé cette mémoire. C’est un reportage de François Clapeau et Pierre-Yves Philippeaux.
Henri (de) Fontenioux
Là où s’est assis Georges Simenon, pour rédiger ses différents romans, entre 40 et 42, donc à cette place.
Journaliste
Henri de Fontenioux est âgé de quelques mois quand Georges Simenon arrive en Vendée. Nous sommes en 1940, pendant la guerre, Simenon recherche avant tout la tranquillité pour écrire, pendant deux ans il s’installe au château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte.
Dominique Michoneau
C’est une petite ville à la dimension du personnage qui lui plaît bien, les bistrots, les copains, les parties de cartes, il a tout pour pouvoir s’inspirer, pour écrire ses romans. Si la Vendée a marqué son oeuvre, Terre-Neuve sont probablement ses plus belles années ; sur le plan privé et aussi sur le plan littéraire parce qu’il va écrire Le Voyageur de la Toussaint , il va écrire d’autres, Le Fils Cardinaud etc. Mais, c’est aussi le début de ses mémoires, donc, et son virage littéraire, son virage littéraire de grand romancier.
Journaliste
Mais en 1942, les allemands soupçonnent Simenon d’avoir des origines israélites. De plus, la guerre se rapproche, Simenon décide de s’enfoncer encore plus dans la campagne vendéenne, il trouvera la paix dans cette maison, entre la Vendée et les Deux-Sèvres à Saint-Mesmin.
Micheline Liboureau
En souvenir de Mademoiselle Micheline [Soulard], qui fût un instant ma collaboratrice, en respectueux et amical hommage. Georges Simenon, Saint-Mesmin, 44, c’était en août ou septembre. Il allait, vous savez, dans les bistrots du coin, les cafés, et il trinquait un verre de rouge avec les fermiers, les, et les clients. Il aimait bien, puis il en profitait, vous comprenez, pour interroger, puisque ces gens-là disaient, oh, il nous fait parler, puis après, il l’écrit.
Journaliste
Dans les années 44, 45, Simenon a des problèmes de santé, il se retire aux Sables-d’Olonne. Raphaëlle Collin travaillait alors à l’hôtel des Roches Noires, l’hôtel où descendait Simenon.
Raphaëlle Collin
Tous les matins, il partait chapeau, pipe, le trench-coat, il partait chercher, ben peut-être une inspiration. Et il revenait assez vite et il traversait les salles très vite pour rejoindre l’escalier, et on l’entendait taper, taper, sa machine à écrire était toujours, était toujours en mouvement. Il tapait toujours, et, et après, ma foi, il se détendait, il descendait nous voir en bas, au salon, et, ben, il nous racontait, au fait, les rencontres qu’il avait faites dans la matinée.
Journaliste
Les vendéens qui ont rencontré Georges Simenon ont donc été marqués, mais l’écrivain a lui aussi été touché par la région. Le commissaire Maigret passe d’ailleurs souvent ses vacances aux Sables-d’Olonne, il descend à l’hôtel des Roches Noires.