Fontenay-le-Comte
26 mai 1966
04m 24s
Réf. 00006
Notice
Résumé :
Le maire de Fontenay-le-Comte, André Forens, parle de la ville qu'il dirige et de ses perspectives d'avenir, dans les domaines économique et social. Il préconise le regroupement des communes qui forment le district de Fontenay.
Type de média :
Date de diffusion :
26 mai 1966
Source :
ORTF
(Collection:
Poitou Charentes actualités
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Elu conseiller général en 1964 puis maire de Fontenay-le-Comte en 1965, André Forens entend faire de cet enracinement local un tremplin en vue des élections sénatoriales de 1968 en tournant résolument sa gestion municipale vers la modernisation de Fontenay-le-Comte et de ses environs. Avocat inscrit au barreau de la Roche-sur-Yon depuis 1948, il a déjà un long passé de militant gaulliste lorsqu’il devient premier magistrat de la sous-préfecture du sud-Vendée puisqu’il a présidé aux destinées du RPF puis des Républicains d’action sociale du département sous la IVe République. Ses ambitions politiques ont toutefois été déçues à deux reprises lors des élections législatives de 1956 et 1958 et il a dû céder l’investiture de l’UNR au pharmacien de Luçon Marcel Bousseau en 1962 qui a alors battu Henri Caillemer, député MRP sortant de la 2e circonscription de la Vendée.
Outre ce premier entretien télévisé de 1966, André Forens aura par la suite, d’autres occasions d’expliquer ses projets et ambitions pour Fontenay-le-Comte devant la caméra de la télévision qui ne paraît nullement l’intimider, son éloquence naturelle s’est manifestement renforcée en fréquentant les prétoires et constitue un atout pour cet homme politique plein d’avenir politique en 1966 puisqu’il n’est alors âgé que de 42 ans.
André Forens s’appuie sur l’essor démographique du bassin de population de Fontenay-le-Comte et des treize communes environnantes qui se sont unies en 1965 sous sa houlette en adoptant une forme expérimentale d’intercommunalité, le « district urbain et rural ». La finalité de ce regroupement de forces vise à faire évoluer l’économie locale essentiellement tournée vers les fonctions commerciales traditionnelles et de soutien logistique à l’environnement agricole vers un développement industriel en lien avec les secteurs porteurs d’avenir. Comme à La Roche-sur-Yon à la même époque, Fontenay-le-Comte doit relever deux défis majeurs. Il s’agit tout d’abord de l’enjeu de l’éducation et de la formation de sa nombreuse jeunesse jusque là destinée à servir dans les petites et moyennes exploitations familiales vers des métiers nouveaux et, d’autre part, d’anticiper la possible crise d’accès au logement pour les jeunes ménages dans une petite ville dont le patrimoine architectural historique d’époque Renaissance est certes exceptionnel mais inadapté aux attentes de la jeune génération pour le « confort moderne ». Fier de l’instauration du district qu’il préside depuis l’année précédente, André Forens cite en exemple la mise sur pied d’un service commun aux communes adhérentes d’une collecte et d’un stockage contrôlé des ordures ménagères et des déchets qui répondent à une problématique environnementale alors peu en vogue comme en témoignera chaque mois l’émission La France défigurée quelques années plus tard. Il convient de préciser qu’André Forens va demeurer à la tête du district urbain et rural de Fonteny-le-Comte et de ses environs jusqu’en 1981 et que son intérêt pour les questions environnementales le conduira à présider le Parc naturel régional du Marais poitevin de sa création en 1979 jusque 1981.
Au cours de l’entretien télévisé, André Forens explique, carte à l’appui, que les 22 600 habitants qu’englobe le district de Fontenay-le-Comte attendent avec impatience les industriels qui seront prêts à venir s’implanter dans un environnement calme et accueillant, tant d’un point de vue social que pour son cadre de vie avec le massif forestier voisin de Mervent-Vouvant. Afin de montrer que le mouvement vers l’industrialisation nouvelle est enclenché, André Forens évoque le dossier en bonne voie d’installation d’une usine de bobinage électrique sur la nouvelle zone industrielle qui permettra d’embaucher des jeunes gens des deux sexes de la région.
En dépit de ce volontarisme municipal typique du gaullisme modernisateur de la décennie 1960, André Forens ne parviendra pas à se faire élire sénateur en 1968. Il lui faudra attendre les législatives de 1973 pour entrer dans un des hémicycles parlementaires nationaux en battant Marcel Bousseau qui avait été réélu en 1967 et 1968 et en prenant le risque de se présenter sans l’investiture de son parti devenu entre temps l’UDR. Passé chez les Réformateurs et démocrates-sociaux, André Forens sera réélu au Palais Bourbon en 1978 sous l’étiquette UDF mais est battu par le socialiste Pierre Métais lors de la vague rose des élections législatives anticipées de juin 1981 qui suivent l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Se sentant désavoué par ses électeurs, il démissionne alors de ses mandats de maire de Fontenay, de président du district et de président du syndicat mixte du parc naturel régional mais pas de son mandat de conseiller général qu’il conserve jusqu’aux cantonales de 1982. En 1989, il opère son retour en se faisant réélire maire de Fontenay-le-Comte après avoir désavoué la ligne politique conduite par son dauphin et ancien adjoint RPR Francis Bloch. André Lorens est définitivement écarté de la scène politique fontenaisienne en 1995 au profit de Joël Sarlot qui incarne une nouvelle génération politique. André Forens décède en 2009.
Outre ce premier entretien télévisé de 1966, André Forens aura par la suite, d’autres occasions d’expliquer ses projets et ambitions pour Fontenay-le-Comte devant la caméra de la télévision qui ne paraît nullement l’intimider, son éloquence naturelle s’est manifestement renforcée en fréquentant les prétoires et constitue un atout pour cet homme politique plein d’avenir politique en 1966 puisqu’il n’est alors âgé que de 42 ans.
André Forens s’appuie sur l’essor démographique du bassin de population de Fontenay-le-Comte et des treize communes environnantes qui se sont unies en 1965 sous sa houlette en adoptant une forme expérimentale d’intercommunalité, le « district urbain et rural ». La finalité de ce regroupement de forces vise à faire évoluer l’économie locale essentiellement tournée vers les fonctions commerciales traditionnelles et de soutien logistique à l’environnement agricole vers un développement industriel en lien avec les secteurs porteurs d’avenir. Comme à La Roche-sur-Yon à la même époque, Fontenay-le-Comte doit relever deux défis majeurs. Il s’agit tout d’abord de l’enjeu de l’éducation et de la formation de sa nombreuse jeunesse jusque là destinée à servir dans les petites et moyennes exploitations familiales vers des métiers nouveaux et, d’autre part, d’anticiper la possible crise d’accès au logement pour les jeunes ménages dans une petite ville dont le patrimoine architectural historique d’époque Renaissance est certes exceptionnel mais inadapté aux attentes de la jeune génération pour le « confort moderne ». Fier de l’instauration du district qu’il préside depuis l’année précédente, André Forens cite en exemple la mise sur pied d’un service commun aux communes adhérentes d’une collecte et d’un stockage contrôlé des ordures ménagères et des déchets qui répondent à une problématique environnementale alors peu en vogue comme en témoignera chaque mois l’émission La France défigurée quelques années plus tard. Il convient de préciser qu’André Forens va demeurer à la tête du district urbain et rural de Fonteny-le-Comte et de ses environs jusqu’en 1981 et que son intérêt pour les questions environnementales le conduira à présider le Parc naturel régional du Marais poitevin de sa création en 1979 jusque 1981.
Au cours de l’entretien télévisé, André Forens explique, carte à l’appui, que les 22 600 habitants qu’englobe le district de Fontenay-le-Comte attendent avec impatience les industriels qui seront prêts à venir s’implanter dans un environnement calme et accueillant, tant d’un point de vue social que pour son cadre de vie avec le massif forestier voisin de Mervent-Vouvant. Afin de montrer que le mouvement vers l’industrialisation nouvelle est enclenché, André Forens évoque le dossier en bonne voie d’installation d’une usine de bobinage électrique sur la nouvelle zone industrielle qui permettra d’embaucher des jeunes gens des deux sexes de la région.
En dépit de ce volontarisme municipal typique du gaullisme modernisateur de la décennie 1960, André Forens ne parviendra pas à se faire élire sénateur en 1968. Il lui faudra attendre les législatives de 1973 pour entrer dans un des hémicycles parlementaires nationaux en battant Marcel Bousseau qui avait été réélu en 1967 et 1968 et en prenant le risque de se présenter sans l’investiture de son parti devenu entre temps l’UDR. Passé chez les Réformateurs et démocrates-sociaux, André Forens sera réélu au Palais Bourbon en 1978 sous l’étiquette UDF mais est battu par le socialiste Pierre Métais lors de la vague rose des élections législatives anticipées de juin 1981 qui suivent l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Se sentant désavoué par ses électeurs, il démissionne alors de ses mandats de maire de Fontenay, de président du district et de président du syndicat mixte du parc naturel régional mais pas de son mandat de conseiller général qu’il conserve jusqu’aux cantonales de 1982. En 1989, il opère son retour en se faisant réélire maire de Fontenay-le-Comte après avoir désavoué la ligne politique conduite par son dauphin et ancien adjoint RPR Francis Bloch. André Lorens est définitivement écarté de la scène politique fontenaisienne en 1995 au profit de Joël Sarlot qui incarne une nouvelle génération politique. André Forens décède en 2009.
Eric Kocher-Marboeuf