La criée de L'ile d'Yeu
16 avril 1987
02m 10s
Réf. 00218
Notice
Résumé :
A l'Île d'Yeu, la pêche représente 50% de l'activité économique et la criée de Port-Joinville voit ses ventes augmenter depuis sa création en 1984. Pour renforcer cette activité, en complément de la pêche côtière aux espèces nobles, et rendre ce port plus compétitif, la criée cherche à attirer de plus en plus de bateaux de pêche au large.
Type de média :
Date de diffusion :
16 avril 1987
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Éclairage
A la différence du reste du littoral vendéen, le modèle résidentiel n’a pas pris sur l’île d’Yeu. La population oscille entre 4.500 et 4.800 habitants depuis 1950 et la croissance du parc de résidences secondaires est restée modeste, au regard des situations rencontrées sur le continent : 1.500 unités en 1980, 2.000 en 1990, 3.000 depuis 2000, chiffre qui reste stable. Cette limitation bénéficie à la partie sud de l’île, préservée par les plans d’urbanisme, et qui offre au tourisme sa côte de granit en forme de balcon sur l’Atlantique. A la fin des années 1980, Port Joinville et sa filière pêche représentaient 50% de la richesse produite sur l’île. Avec une centaine de bateaux en 1990, une soixantaine en 2000 et une quarantaine en 2010, la flotte de l’île d’Yeu a subi d’importantes restructurations mais continue d’animer l’économie locale même si les pêcheurs sont de moins en moins nombreux : 500 en 1990, 350 en 2000 et 150 en 2010.
L’île d’Yeu possède une riche histoire maritime. Elle abritait dès le XVIIe siècle une population occupée à poursuivre le thon dans le golfe de Gascogne et était par ailleurs une véritable plaque tournante du commerce le long des côtes, le cabotage. De ce passé, subsiste l’immatriculation maritime « YE » dont les lettres s’affichent sur les coques des navires attachés à Port-Joinville. C’est la dernière île de l’Atlantique à conserver cette particularité. Dans les années 1970, le duo pêche au thon – conserverie qui animait les ports vendéens marquait aussi le quotidien des gens de mer de l’île d’Yeu mais les marins pêcheurs de l’île étaient contraints de débarquer les autres produits à Saint-Gilles ou aux Sables d’Olonne : Port- Joinville ne possédait pas de marché de gros. C’est ainsi qu’est né le projet de criée, indissociable de l’amélioration des liaisons avec le continent, par mer depuis Saint-Gilles ou Fromentine, ou par voie aérienne avec l’héliport et l’aérodrome, modernisés en 1988.
Quand la criée s’est ouverte, en 1984, la structure de la flotte de pêche était dominée par la marine en bois dont les petits bateaux colorés, longs de 12 à 15 mètres, réalisaient des sorties à la journée. Spécialisée dans la pêche côtière des espèces nobles (sole, bar, crustacés) cette flottille polyvalente (filets, lignes, casiers) rassemble toujours un capital humain et des savoir-faire qui permettent une adaptation souple aux évolutions de pêches de plus en plus réglementées. En revanche, le segment des gros chalutiers (20 mètres et plus) actuellement au nombre d’une douzaine, est marqué par la monoactivité. Ils ont fait de Port-Joinville le premier port de pêche du merlu. Ces gros bateaux partent pour des campagnes de plusieurs jours. Sur cette flotte étroite, le chalut pélagique – calibré pour une pêche entre la surface et les fonds – a d’abord été concurrent des filets maillants dérivants (prohibés en 2001), ces deux techniques ayant elles mêmes pris le relais à la fin de la pêche du thon aux lignes (1978).
Trois ans après l’ouverture de la criée de Port-Joinville (1987), Bernard Groisard, président du Comité des Pêches pouvait évoquer la fierté des marins-pêcheurs de faire vivre leur île en y débarquant leur poisson et en donnant aussi du travail aux 40 employés de la criée. Ce marché de gros venait alors d’enregistrer une hausse de son chiffre d’affaire de + 18%, l’année précédente. Le développement du port était en cours, avec la mise en chantier d’un bassin à flot, destiné à l’accueil des gros navires du golfe de Gascogne. On voulait rapatrier ces pêches à Port-Joinville, dont la criée offrait l’avantage de sa grande proximité avec les zones de pêche. Temporairement gagné, ce pari a été largement remis en cause par les plan de réduction des flottes de pêche des années 1990. La valeur des débarquements n’a en effet cessé de chuter passant de 10 millions d’€ en 1999 à 7,5 en 2009 et 6 en 2015. Aujourd’hui, 50% du merlu pêché par les Islais eux-mêmes est débarqué aux Sables.
L’île d’Yeu possède une riche histoire maritime. Elle abritait dès le XVIIe siècle une population occupée à poursuivre le thon dans le golfe de Gascogne et était par ailleurs une véritable plaque tournante du commerce le long des côtes, le cabotage. De ce passé, subsiste l’immatriculation maritime « YE » dont les lettres s’affichent sur les coques des navires attachés à Port-Joinville. C’est la dernière île de l’Atlantique à conserver cette particularité. Dans les années 1970, le duo pêche au thon – conserverie qui animait les ports vendéens marquait aussi le quotidien des gens de mer de l’île d’Yeu mais les marins pêcheurs de l’île étaient contraints de débarquer les autres produits à Saint-Gilles ou aux Sables d’Olonne : Port- Joinville ne possédait pas de marché de gros. C’est ainsi qu’est né le projet de criée, indissociable de l’amélioration des liaisons avec le continent, par mer depuis Saint-Gilles ou Fromentine, ou par voie aérienne avec l’héliport et l’aérodrome, modernisés en 1988.
Quand la criée s’est ouverte, en 1984, la structure de la flotte de pêche était dominée par la marine en bois dont les petits bateaux colorés, longs de 12 à 15 mètres, réalisaient des sorties à la journée. Spécialisée dans la pêche côtière des espèces nobles (sole, bar, crustacés) cette flottille polyvalente (filets, lignes, casiers) rassemble toujours un capital humain et des savoir-faire qui permettent une adaptation souple aux évolutions de pêches de plus en plus réglementées. En revanche, le segment des gros chalutiers (20 mètres et plus) actuellement au nombre d’une douzaine, est marqué par la monoactivité. Ils ont fait de Port-Joinville le premier port de pêche du merlu. Ces gros bateaux partent pour des campagnes de plusieurs jours. Sur cette flotte étroite, le chalut pélagique – calibré pour une pêche entre la surface et les fonds – a d’abord été concurrent des filets maillants dérivants (prohibés en 2001), ces deux techniques ayant elles mêmes pris le relais à la fin de la pêche du thon aux lignes (1978).
Trois ans après l’ouverture de la criée de Port-Joinville (1987), Bernard Groisard, président du Comité des Pêches pouvait évoquer la fierté des marins-pêcheurs de faire vivre leur île en y débarquant leur poisson et en donnant aussi du travail aux 40 employés de la criée. Ce marché de gros venait alors d’enregistrer une hausse de son chiffre d’affaire de + 18%, l’année précédente. Le développement du port était en cours, avec la mise en chantier d’un bassin à flot, destiné à l’accueil des gros navires du golfe de Gascogne. On voulait rapatrier ces pêches à Port-Joinville, dont la criée offrait l’avantage de sa grande proximité avec les zones de pêche. Temporairement gagné, ce pari a été largement remis en cause par les plan de réduction des flottes de pêche des années 1990. La valeur des débarquements n’a en effet cessé de chuter passant de 10 millions d’€ en 1999 à 7,5 en 2009 et 6 en 2015. Aujourd’hui, 50% du merlu pêché par les Islais eux-mêmes est débarqué aux Sables.
Thierry Sauzeau