L'entreprise de sous-traitance Defontaine

22 avril 1986
02m 56s
Réf. 00518

Notice

Résumé :
L'entreprise Defontaine, installée à la Bruffière, sous-traite pour l'industrie automobile et pour l'aéronautique, avec une spécialisation dans la fabrication de pièces mécaniques. Si l'entreprise s'est déjà diversifiée et modernisée, il reste encore de nombreux investissements à réaliser, selon son PDG André Blandin.
Date de diffusion :
22 avril 1986
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Éclairage

Fondée en 1946, la société Defontaine présentée dans le reportage de 1986 comme un exemple d’entreprise vendéenne de sous-traitance mérite incontestablement trente années plus tard d’être considérée comme un industriel de première importance dans ses domaines de compétence avec près d’un millier de salariés et plus de 150 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires. Defontaine Rings est en effet leader dans la technique de forge par étincelage qui lui permet de produire des couronnes de démarreur pour l'industrie automobile, des couronnes d'orientation aux applications les plus variées (boggie ferroviaire, engins de travaux publics, rotation des radars, machines de conditionnement des softs-drinks) ou encore des anneaux de stators des réacteurs aéronautiques. L’entreprise basée à La Bruffière en Vendée, non loin de Montaigu, dispose d’unités de production en Espagne et Tunisie et de filiales commerciales en Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis.
Il convient de noter que rien ne prédisposait à l’origine cette société vendéenne à accéder à un tel niveau de compétence dans des industries connues pour la sévérité du respect des cahiers des charges imposés à leurs fournisseurs. Defontaine appartient à ces entreprises métallurgiques et mécaniques de la région Pays-de-la-Loire dont la réputation s’est bâtie non pas à partir d’un substrat d’industrie lourde comme en Alsace, Lorraine, Nord, Normandie ou d’un environnement technologique et scientifique de pointe comme en Ile de France, mais d’une main-d’œuvre d’origine rurale très minutieuse et habituée à travailler les outils et les machines agricoles. Il s’agit d’une originalité un peu comparable à celle observée en Italie du nord dans la région de Brescia ou bien en Suisse, Autriche et Allemagne du sud qui sont aussi des régions disposant d’entreprises mécaniques de pointe.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Présentateur
Un autre salon, celui de la sous-traitance, ouvre demain, également au parc d’exposition de la Beaugeoire. Le salon de la sous-traitance est une occasion de rencontre entre les grandes et les petites entreprises, les unes ayant besoin des autres. Sous-traitance n’est pas pour autant synonyme de dépendance. De plus en plus, c’est en termes de diversification et de partenariat que se nouent les relations entre les entreprises sous-traitantes et leurs commanditaires. Un exemple de cette évolution, la Société Defontaine en Vendée.
Alain Garabiol
La soudure par étincelage était la base du travail de mécanique, de précision chez Defontaine. Defontaine, c’était il y a 40 ans, lors de sa création à la Bruffière en Vendée, une PME de 13 salariés qui sous-traitaient les couronnes de démarreur pour l’industrie automobile. Ses couronnes étaient d’une telle qualité que les patrons de l’automobile confièrent leur fabrication à Defontaine, c’était la prospérité. Mais les dirigeants de l’entreprise vendéenne, dans les années 60, diversifièrent leurs activités pour se mettre à l’abri d’une baisse des commandes. Dès lors, celle-ci travailla pour d’autres secteurs, tel l’aéronautique, mais elle ne cessa pas pour autant d’investir, comme par exemple, dans cette machine qui décelle tous les défauts des pièces.
André Blandin
Nous avons de gros investissements à faire, notamment sur le plan de la couronne de démarreur. Nous devons moderniser cet, l’ensemble de cette chaîne, si vous voulez, qui n’est pas vétuste du tout, non. Mais enfin, qui a besoin de se mettre au courant du jour, au goût du jour. Nous avons également des investissements à faire encore un petit peu en matière d’aéronautique, et nous voudrions introduire certains automatismes, certaines robotisations même de certaines fabrications, comme la couronne de démarreur. Et introduire une méthode générale de gestion et d’usage de l’appareil industriel, c’est-à-dire, la conception, fabrication assistée par ordinateur et dessin assisté par ordinateurs. Ce sont des choses que nous avons déjà commencé à introduire dans l’entreprise, mais il est bien évident que nous irons beaucoup plus loin dans les années qui viennent.
Alain Garabiol
Le développement se fait au prix d’une modernisation croissante qui est déjà le fait de Rollix, une filiale de l’entreprise spécialisée dans les couronnes d’orientation pour radars, robots ou blindés. Une filiale saturée de commandes. Pour poursuivre la modernisation, Defontaine, coté en bourse, va procéder à une augmentation de capital en faisant appel à l’épargne publique. Quant aux 680 salariés, ils se perfectionnent grâce à une formation interne. Diversification des tâches et modernisation, tels sont les deux impératifs des sous-traitants pour survivre. Mais peut-on encore parler de sous-traitance pour Defontaine ? Soit l’entreprise conçoit elle-même des pièces standards, mais alors, elle n’est plus sous-traitante, soit elle travaille avec des donneurs d’ordre mais en donnant son avis technique, elle devient alors partenaire. Quoi qu’il en soit, c’est une affaire qui marche.