Algue toxique à Noirmoutier
12 juillet 1995
01m 55s
Réf. 00596
Notice
Résumé :
Le phytoplancton gymnodinium a provoqué en quelques jours la perte de 800 tonnes de coquillages sur les côtes de l'île de Noirmoutier, une catastrophe pour les conchyliculteurs. Selon les services vétérinaires de la DDASS, l'inquiétude véritable sur cette algue toxique pour la faune marine ne concernerait que les coquillages de la pêche à pied, issus d'eaux troubles ou odorantes.
Type de média :
Date de diffusion :
12 juillet 1995
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
En Vendée comme sur tout le littoral français, depuis les années 1960, on assiste à une densification des usages du littoral. Suite à la concentration des entreprises conchylicoles, les effectifs des paysans de la mer ont régressé, mais pas la productivité qui est passée notamment par une tendance à « charger » d’avantage les parcs d’élevage des moules et des huîtres. L’agriculture littorale a, dans le même temps, connu une mutation accélérée. Les paysages côtiers de Vendée, constitués de polders gagnés sur la mer dans les siècles derniers, ont été bousculés par la mécanisation, avec la dégradation de nombreuses digues de retrait (anciennes digues à la mer) facteur d’accélération du ruissellement des eaux continentales jusqu’à la mer. Les pratiques agricoles se sont éloignées du modèle extensif, pour passer à une production intensive, dont les résidus (produits phytosanitaires, engrais) marquent désormais les eaux douces accueillies dans les baies comme celle de Bourgneuf, qui sépare Noirmoutier du continent. Enfin, les progrès du tourisme balnéaire tout comme la littoralisation des modes de vie ont accru le nombre d’habitants du littoral et accentué l’artificialisation des sols (maisons, parkings, réseaux routiers).
La qualité de l’eau est devenu un enjeu de santé publique, mais sa mesure est souvent renvoyée à la détection d’un unique polluant ou d’un micro-organisme isolé. Ce sont là les manifestations partielles d’une crise systémique qui n’est quant à elle pas ou peu analysée : comme pour la santé humaine, la qualité de l’eau dépend d’un cocktail de molécules et de bactéries. La prise de conscience progresse mais la crainte de devoir remettre en cause un mode de développement dans une grande diversité de secteurs retarde les actions coordonnées qui pourraient être lancées. En 1995, sur les côtes de l'île de Noirmoutier, le phytoplancton gymnodinium a ainsi provoqué la perte de 800 tonnes de coquillages en quelques jours seulement, une catastrophe pour les conchyliculteurs. Présent, comme le confirme l’institut Ifremer, à l’état naturel dans les eaux côtières, le micro organisme incriminé se multiplie en été quand les conditions lui sont favorables. L’analyse des services vétérinaires est précise mais limitée : cette algue n’est déclarée toxique que pour les coquillages et implique des restrictions de consommation.
Pour les professionnels, ce type d’épisode est une catastrophe. Outre la perte de deux années de travail (le temps nécessaire à l’élevage d’un produit commercialisable), une telle crise survient souvent au pire moment, celui où le littoral est le plus fréquenté, en pleine époque de pic pour les ventes à emporter mais aussi de fréquentation de l’estran par les pêcheurs à pied. L’image du produit et du littoral en est écornée, et les pertes commerciales directes et indirectes (l’essentiel des ventes est réalisé à Noël) fâcheuses. Ces crises dites environnementales mettent souvent en danger les entreprises les plus fragiles et sont à l’origine de plans d’aide essentiels pour des conchyliculteurs bien démunis. A l’image de Christophe Thibaud, qui déclare "Il faut attendre et espérer", ils paraissent résignés et de plus en plus convaincus d’être le maillon faible d’un système qui dépasse les enjeux de leur métier et de leur littoral, et nécessiterait des réponses intégrées.
La qualité de l’eau est devenu un enjeu de santé publique, mais sa mesure est souvent renvoyée à la détection d’un unique polluant ou d’un micro-organisme isolé. Ce sont là les manifestations partielles d’une crise systémique qui n’est quant à elle pas ou peu analysée : comme pour la santé humaine, la qualité de l’eau dépend d’un cocktail de molécules et de bactéries. La prise de conscience progresse mais la crainte de devoir remettre en cause un mode de développement dans une grande diversité de secteurs retarde les actions coordonnées qui pourraient être lancées. En 1995, sur les côtes de l'île de Noirmoutier, le phytoplancton gymnodinium a ainsi provoqué la perte de 800 tonnes de coquillages en quelques jours seulement, une catastrophe pour les conchyliculteurs. Présent, comme le confirme l’institut Ifremer, à l’état naturel dans les eaux côtières, le micro organisme incriminé se multiplie en été quand les conditions lui sont favorables. L’analyse des services vétérinaires est précise mais limitée : cette algue n’est déclarée toxique que pour les coquillages et implique des restrictions de consommation.
Pour les professionnels, ce type d’épisode est une catastrophe. Outre la perte de deux années de travail (le temps nécessaire à l’élevage d’un produit commercialisable), une telle crise survient souvent au pire moment, celui où le littoral est le plus fréquenté, en pleine époque de pic pour les ventes à emporter mais aussi de fréquentation de l’estran par les pêcheurs à pied. L’image du produit et du littoral en est écornée, et les pertes commerciales directes et indirectes (l’essentiel des ventes est réalisé à Noël) fâcheuses. Ces crises dites environnementales mettent souvent en danger les entreprises les plus fragiles et sont à l’origine de plans d’aide essentiels pour des conchyliculteurs bien démunis. A l’image de Christophe Thibaud, qui déclare "Il faut attendre et espérer", ils paraissent résignés et de plus en plus convaincus d’être le maillon faible d’un système qui dépasse les enjeux de leur métier et de leur littoral, et nécessiterait des réponses intégrées.
Thierry Sauzeau