Les victimes de la tempête en Vendée
28 février 2010
02m 19s
Réf. 00206
Notice
Résumé :
Le littoral vendéen est sinistré après le passage de la tempête Xynthia. Les vents violents et la forte marée ont contribué à détruire une digue qui protégeait la Faute-sur-Mer et l'Aiguillon-sur-Mer, causant plusieurs morts. Les pompiers s'activent à évacuer les sinistrés prisonniers des eaux et les habitants témoignent de la vitesse avec laquelle l'eau est montée dans les maisons.
Type de média :
Date de diffusion :
28 février 2010
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Les submersions marines sont des phénomènes ponctuels et aléatoires qui ont rythmé la première moitié du XXe siècle (1924, 1937, 1940, 1941, 1957) et se sont raréfiés ensuite. Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, une marée haute de coefficient 102 était attendue vers 4h20 du matin. Les données astronomiques laissaient prévoir un niveau de pleine mer calculé à +3,00 m (repère IGN). A 4 heures du matin, l’eau est montée à la cote +4,50 m. Les causes de cette élévation anormale découlent de facteurs météo. Les cartes de l’atmosphère montrent ainsi qu’en début de nuit, Xynthia était dans sa phase de creusement maximum (environ 969 hPa). C’est alors que la tempête est passée sur les côtes du golfe de Gascogne, accompagnée de vents violents (160 km/h), ainsi que de trains de houle (phénomène hydrodynamique) et de vagues (phénomène éolien). Ces facteurs ont cumulé leurs effets pour générer une surcote de +1,50 m.
Cette concomitance précise de phénomènes intenses (pression, vent, houle et vagues) a conduit à la submersion des ouvrages de défense. La plupart de ces ouvrages étaient en mauvais état. Construits avant 1939, ils n’avaient souvent subi que quelques réparations minimes, après les tempêtes de 1957 et 1999. Dans leur grande majorité, il s’agit de digues en terre, destinées à gagner du foncier agricole sur la mer. Elles sont implantées sur des substrats très meubles (sables et vases) qui limitent les possibilités de les renforcer (hauteur, largeur) sous peine de les voir s’enfoncer. C’est pourquoi elles ont été conçues comme submersibles, dans le cas de surcotes ou de tempêtes importantes, et c’était un risque connu et assumé par les usagers qui les ont financées : les exploitants agricoles. Le demi-siècle qui sépare les tempêtes de 1957 et 2010 a abrité une perte de conscience de ces repères fondamentaux de la vie sur les littoraux.
La Faute comptait 331 parcelles bâties en 1950 et 2208 en 2010 (un rapport de 1 à 7 !). Au soir du 28 février, les secours dépêchés sur place ont identifié 29 victimes dans les maisons submergées. Le lotissement des Doris, polder situé sous la cote + 2,00 m NGF, seulement séparé du cours du Lay par la digue de l’est, a concentré à lui seul 9 victimes. Ce polder avait été le dernier mis en chantier, sur la pression insistante de la municipalité, alors même que les services de l’Etat n’avaient eu de cesse de souligner la dangerosité des lieux. Pourtant, sitôt le drame connu, les élus sont venus devant les médias pour dire leur surprise. Dans les mois qui ont suivi, l’Etat a procédé au rachat des bâtiments, les lotissements fautais submergés ont été détruits, et un mémorial érigé grâce à la ténacité du collectif des sinistrés. En attente de réponses à ses questions, une centaine de parties civiles a engagé une procédure contre le maire de La Faute sur mer. Le jugement en appel de sa condamnation en première instance est attendu pour le 4 avril 2016.
Cette concomitance précise de phénomènes intenses (pression, vent, houle et vagues) a conduit à la submersion des ouvrages de défense. La plupart de ces ouvrages étaient en mauvais état. Construits avant 1939, ils n’avaient souvent subi que quelques réparations minimes, après les tempêtes de 1957 et 1999. Dans leur grande majorité, il s’agit de digues en terre, destinées à gagner du foncier agricole sur la mer. Elles sont implantées sur des substrats très meubles (sables et vases) qui limitent les possibilités de les renforcer (hauteur, largeur) sous peine de les voir s’enfoncer. C’est pourquoi elles ont été conçues comme submersibles, dans le cas de surcotes ou de tempêtes importantes, et c’était un risque connu et assumé par les usagers qui les ont financées : les exploitants agricoles. Le demi-siècle qui sépare les tempêtes de 1957 et 2010 a abrité une perte de conscience de ces repères fondamentaux de la vie sur les littoraux.
La Faute comptait 331 parcelles bâties en 1950 et 2208 en 2010 (un rapport de 1 à 7 !). Au soir du 28 février, les secours dépêchés sur place ont identifié 29 victimes dans les maisons submergées. Le lotissement des Doris, polder situé sous la cote + 2,00 m NGF, seulement séparé du cours du Lay par la digue de l’est, a concentré à lui seul 9 victimes. Ce polder avait été le dernier mis en chantier, sur la pression insistante de la municipalité, alors même que les services de l’Etat n’avaient eu de cesse de souligner la dangerosité des lieux. Pourtant, sitôt le drame connu, les élus sont venus devant les médias pour dire leur surprise. Dans les mois qui ont suivi, l’Etat a procédé au rachat des bâtiments, les lotissements fautais submergés ont été détruits, et un mémorial érigé grâce à la ténacité du collectif des sinistrés. En attente de réponses à ses questions, une centaine de parties civiles a engagé une procédure contre le maire de La Faute sur mer. Le jugement en appel de sa condamnation en première instance est attendu pour le 4 avril 2016.
Thierry Sauzeau