Le tourisme vert en Vendée

22 juin 1978
02m 44s
Réf. 00605

Notice

Résumé :
L'avenir du tourisme en Vendée est à chercher dans l'arrière-pays, la bande littoral étant déjà saturée. Selon le directeur du tourisme, le département a cette chance d'avoir à la fois le tourisme traditionnel, ou balnéaire, et le tourisme vert dans son bocage, complémentaire du premier et auquel les vacanciers, français et étrangers, prêtent un vif intérêt.
Type de média :
Date de diffusion :
22 juin 1978
Source :
FR3 (Collection: Reflets )
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Éclairage

A compter des années 1960, à grand renfort d’opérations planifiées, la côte de Monts connaît une métamorphose importante de son littoral. Les opérations d’urbanisme font surgir des sables le front de mer de Saint-Jean ou La Barre-de-Monts ainsi que le mur urbain des résidences de vacances. Parallèlement, les cités portuaires des Sables-d’Olonne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie poursuivent leur croissance balnéaire, entamée depuis le début du XXe siècle. A la fin des années 1970, ce mode de développement conduit à une saturation problématique, si bien qu’une piste suivie consiste à soutenir l’effort en direction du tourisme vert et de loisir, dans l’intérieur des terres. C’est alors la position soutenue par le comité départemental du tourisme.
Hors du littoral, les paysages vendéens possèdent des atouts. C’est le cas pour le bocage, qui occupe un bon quart nord-est du département, et offre au visiteur son relief vallonné, la fraîcheur des ombrages que lui procurent ses haies et ses étangs qui parsèment la campagne. Concept né dans les Alpes en 1951, et structuré par une Fédération Nationale des Gîtes Ruraux (FNGR) dès 1954, le gîte rural bénéficie d’un nouvel élan avec la création de la Maison du Tourisme Vert à Paris (1974). En Vendée, en 1978, plus de 400 gîtes ruraux mettent à la portée des visiteurs les aménités de la campagne où l’on ne comptait pas 20 établissements de ce type, 20 ans plus tôt.
A l’échelle de la Vendée, il s’agit alors d’une chance pour les territoires ruraux qui mettent en avant le caractère alternatif des vacances à la campagne, moins coûteuses, plus reposantes et plus saines. C’est une nouvelle clientèle, qui choisit délibérément la campagne, et se détourne de la côte, qui fait son apparition. Cette économie saisonnière vient par ailleurs diversifier l’activité des agriculteurs, dont les épouses ou les enfants devenus adultes sont souvent les acteurs. Moins artificielle que le séjour en bord de mer, dont l’accueil professionnalisé crée finalement une barrière entre hôtes et estivants, la formule du gîte rural séduit aussi ses adeptes par son caractère d’authenticité. Les contacts noués dans le cadre d’un séjour à la campagne apparaissent finalement très riches, comme en atteste l’accueil de Vendéens chez leurs vacanciers, hors saison. Cette formule de vacances, véritable curiosité dans les années 1970, est désormais devenue une réalité forte, dans une Vendée qui a su diversifier son offre touristique en ouvrant son intérieur rural à ses visiteurs.
Thierry Sauzeau

Transcription

Journaliste
Quoi qu’il arrive, le tourisme poursuivra son développement de façon régulière et contrôlée, car aujourd’hui, la bande étroite du littoral se révèle quasiment saturée. L’avenir du tourisme vendéen se tient donc dans l’arrière-pays. Là, gîtes ruraux et tourisme vert sont en pleine expansion et devraient, en principe, dans un avenir relativement proche, égaliser, et pourquoi pas, supplanter le tourisme balnéaire.
(Bruit)
Pierre Schoettel
C’est justement une chance de la Vendée, d’être, de ne pas être monolithique, et le tourisme vendéen comporte plusieurs visages. Nous avons à la fois un tourisme que je qualifierais de traditionnel, c’est le tourisme balnéaire, avec les stations en renom que vous connaissez, que sont Saint-Jean-de-Monts, les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Et un tourisme également moins connu mais également très attachant, qui est le tourisme vert, qui se situe dans la partie touristique du département de la Vendée, le Bocage. Ce tourisme vert, je considère qu’il est complémentaire du tourisme balnéaire. Et je l’ai dit tout à l’heure, c’est précisément une chance du département de la Vendée de posséder à la fois un tourisme vert et le tourisme balnéaire qui, il faut bien le reconnaître, constitue la partie la plus attractive.
Journaliste
18 gîtes ruraux en Vendée il y a 10 ans, 421 aujourd’hui, c’est dire l’intérêt porté par les vacanciers pour ce mode de tourisme. Cette formule est très prisée des Français mais aussi des touristes étrangers. Anglais, Belges et Allemands n’hésitent pas à louer, même hors saison. Nos voisins affectionnent particulièrement ces logements à la campagne. De plus, les locations sont souples puisque les gîtes peuvent être loués à la semaine, ou bien encore à la quinzaine. Et puis, les gîtes ruraux et les villages de vacances permettent également de nouer des contacts avec l’habitant.
(Musique)
Mademoiselle Cimier
Les gens qui choisissent les gîtes ruraux et qui viennent en campagne sont motivés par la campagne. On s’aperçoit très bien dans les demandes, dans le courrier qu’on peut recevoir pour des personnes qui nous demandent le littoral, si on leur propose des hébergements à 15, 20 kilomètres de la côte, cela ne les intéresse pas. Donc, les gens sont très motivés, ceux qui demandent les gîtes désirent venir en campagne.
(Bruit)
Mademoiselle Cimier
Ils viennent beaucoup chercher, je pense, les contacts avec les personnes, la découverte d’un autre mode de vie, et beaucoup de contacts avec les personnes. Vous avez beaucoup de propriétaires aujourd’hui, des propriétaires de gîtes, qui partent en vacances chez des vacanciers qu’ils ont reçus, ils sont vraiment devenus des amis.