Présentation de la plaquette industrielle Vendéenne

25 avril 1967
02m 44s
Réf. 00011

Notice

Résumé :
De nombreux organismes locaux, dont notamment une équipe de la préfecture, ont contribué à la réalisation d'une plaquette de promotion de l'économie vendéenne. Le préfet Jean Reiller et le président du Conseil général de Vendée Auguste Durand sont fiers d'en faire la présentation.
Date de diffusion :
25 avril 1967
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Éclairage

Contrairement à l’idée ancrée dans les esprits, qui s’explique par la fréquente apparition dans les média des années 1960 d’Olivier Guichard en sa qualité de premier responsable de la DATAR, la prise de conscience de la nécessité de faire bouger la traditionnelle ligne de partage Caen-Marseille séparant la France urbaine et industrielle de l’est de la France rurale et sous-industrialisée de l’ouest est bien antérieure à l’avènement de la Cinquième République. C’est en effet au lendemain de la Première guerre mondiale que les pouvoirs publics décident l’implantation des nouvelles activités industrielles stratégique dans des villes éloignées des frontières du nord-est. Au cours de l’entre-deux-guerres, des universitaires, des ingénieurs des corps techniques de l’Etat ainsi que des responsables politiques provinciaux réclament une impulsion gouvernementale plus franche en faveur de l’industrialisation de la façade occidentale du pays. Ils prônent une politique volontariste qui contribuerait aussi à faire sortir le pays de la crise économique et sociale structurelle dans laquelle il s’enferre au cours de la décennie 1930, à la différence des Etats-Unis et du Royaume-Uni où le New Deal et le Town and planning act favorisent le dynamisme de nouvelles régions grâce à de grands travaux et à l’établissement de nouvelles industries. En France, cette politique n’a quasiment pas été entamée lorsqu’éclate le second conflit mondial en 1939, ce qui a sans doute permis d’éviter le bombardement de sites à peine achevés...
En 1948, Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU), publie un « Plan national d’aménagement du territoire » dont les axes reprennent nombre de réflexions qu’il a nourries sur ce thème depuis l’avant-guerre ; passant à l’action, il décide de créer une direction à l’aménagement du territoire au sein du MRU. La démarche de Claudius-Petit suit la parution de Paris et le désert français du géographe Jean-François Gravier qui devient immédiatement une référence pour les étudiants de Sciences Po et de la nouvelle ENA. L’ambition portée par Claudius-Petit retombe dès 1950 du fait de l’instabilité gouvernementale mais est reprise par Pierre Mendès France en 1954 qui crée un service de l’expansion industrielle dans le giron du ministère de l’Industrie. Cette petite structure s’appuie sur le FDES (Fonds de développement économique et social) et sur un décret créant des zones critiques. Il s’agit alors d’aide à la reconversion d’industries traditionnelles (textiles, métallurgie) dans des bassins d’emplois peu attractifs.
 1959, Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l’Industrie du gouvernement Debré, érige le service en une direction de l’expansion industrielle à laquelle il désire adjoindre un Bureau du développement industriel, doté de ressources propres pour contribuer au financement de projets de créations ou de reconversions industrielles. Cette perspective n’agrée pas au ministre des Finances Antoine Pinay et aux inspecteurs des finances de la rue de Rivoli qui préfèrent voir les banquiers d’affaires continuer à proposer leur ingénierie financière à intérêts privés. Une nouvelle étape est franchie avec l’arrivée de Georges Pompidou à Matignon en 1962 car le nouveau chef du gouvernement vient de quitter la banque d’affaires Rothschild pour rejoindre la vie politique et entend favoriser l’essor industriel. Il encourage la création début 1963 de la DATAR (délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) dont il confie les rênes à Olivier Guichard. Il s’agit d’une administration de mission, employant de jeunes énarques, mais dénuée de moyens matériels propres. En quelques mois, la DATAR se targue d’avoir enclenché le cercle vertueux de la décentralisation industrielle en faisant relocaliser en province des usines de la région parisienne et d’avoir commencé à combler la sous-industrialisation de l’ouest du pays. De nombreuses sociétés françaises et étrangères cherchent à implanter en province leurs nouvelles installations industrielles car l’Etat a décidé de bloquer tout nouveau projet d’envergure dans un rayon de 80 km autour de la capitale.
En présentant en 1967 une plaquette d’information destinée à séduire les industriels à la recherche d’un terrain pour y implanter leurs nouvelles unités de production, le conseil général et la préfecture de Vendée font preuve d’audace et d’initiative. En effet, la communication institutionnelle dans ce domaine est verrouillée par la DATAR qui privilégie les bassins d’emplois déjà industrialisés comme la vallée de la Seine entre Rouen et Le Havre ou encore la ville de Saint-Nazaire pour lesquelles existent de remarquables plaquettes. Le cas de la Vendée est plutôt à ranger dans la catégorie des supports de communication des départements bretons qui bénéficient d’un soutien dans le cadre du plan Breton de 1961, même si la Vendée se garde d’apparaître comme un département cumulant autant de difficultés que ses voisins. Il s’agit de mettre en avant sa main-d’œuvre jeune, abondante et pleine de bonne volonté, la disponibilité des terrains dans les différentes zones industrielles aménagées en périphéries des villes vendéennes à commencer par La Roche-sur-Yon. Le savoir-faire de la communication institutionnelle départementale du département de la Vendée tire en partie ses origines de ce document et le reportage constitue une forme d’hommage aux deux hommes qui ont l’initié, le préfet Jean Reiller et le président Auguste Durand.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Auguste Durand
Dans les dernières années, les pouvoirs publics et les organismes responsables du département, la chambre de commerce, chambre des métiers, comité d’expansion économique et le conseil général se sont penchés sur ce problème et je dois dire que les premiers résultats sont assez satisfaisants.
Jean Reiller
Pourquoi, demandez-vous, tant de solennité autour de la sortie de cette modeste plaquette, La Vendée industrielle ? Il y a à cela plusieurs raisons dont nous nous sommes convenus avec Monsieur le Président du conseil général et tous ceux, maires et présidents d’organismes, chambre de commerce, chambre de métiers, qui ont bien voulu aider le département à sortir cet opuscule, cette plaquette. C’est tout d’abord qu’il s’agit pour nous d’affirmer la volonté qu’a le département de promouvoir son économie. C’est ensuite, et peut-être davantage pour moi, mais je suis persuadé d’être l’interprète de tous ceux qui m’entourent, pour témoigner de la continuité, de la solidarité de l’administration. Cette plaquette a été, en effet, pensée, imaginée par mon prédécesseur, je suis arrivé, j’ai repris le flambeau, il fallait la concevoir, la parachever, la publier, c’est chose faite. Troisième raison, c’est également l’affirmation de l’unité de vue dans ce département de tous ceux qui ont une part quelconque dans les responsabilités de l’expansion de son économie. A la première page, à la page de garde, vous en trouverez le témoignage, ainsi qu’à la dernière, pour ceux qui offrent leur service à l’économie vendéenne. Je voudrais donc tous les remercier sans pour autant les nommer, Monsieur le Président du conseil général, je le citerai tout de même, et à travers lui, tous les élus départementaux, je voudrais donc remercier tous ceux qui ont collaboré financièrement et qui ont permis la sortie de cette plaquette. Et je voudrais également y associer tous ceux, et je pense surtout à une équipe modeste dont je ne peux donner les noms ici, bien qu’ils soient peu nombreux ; une équipe modeste de la préfecture, qui a vraiment travaillé, qui a vraiment conçu l’ouvrage, qui l’a préparé, qui a organisé sa présentation, qui a trié les clichés. Je voudrais remercier également l’imprimeur qui est un imprimeur vendéen, je tiens à le souligner, et je profiterais de cette occasion pour souligner que l’intégralité de cette brochure, à la fois par sa pensée, sa matière et sa réalisation, est une œuvre vendéenne à 100%. Je crois devoir le souligner étant donné que beaucoup peuvent croire que la Vendée est encore attardée purement et simplement dans le secteur agricole. Vous le voyez, elle s’industrialise, elle veut s’industrialiser.