Les attentats du FLB, Front de Libération de la Bretagne
Notice
Le FLB, mouvement nationaliste breton, mène des actions terroristes contre l'Etat français depuis 12 ans. Il vise entre autre les moyens de communication, notamment l'émetteur de Roc Trédudon en 1974 mais aussi des parlementaires, tel Henri Fréville.
Éclairage
1974 est une année qui marque une reprise d'activité du FLB-ARB (front de libération de la Bretagne - armée révolutionnaire bretonne) : destruction du relais de Roc Trédudon en février 1974 privant la population de Basse Bretagne de télévision pendant plusieurs mois. Ce qui est plutôt mal accueilli par celle-ci ; plasticage du camp militaire de Ti Voujeret en Dinéault ; plasticage du château de Versailles en 1978. Arrestations, condamnations et protestations se succèdent alors, jusqu'à ce que l'amnistie de 1981 apaise cette forme d'activisme breton.
En savoir plus :
Le FLB est une fraction de l'Emsav ( le mouvement breton) entre 1965 et 1981. Après l'échec du CELIB - le Comité d'études et de liaison des intérêts bretons - d'anciens membres du Mouvement pour l'organisation de la Bretagne marqués par les méthodes des mouvements de libération nationale - FLN, IRA et ETA - et refusant le "gauchissement" de l'UDB - l'Union démocratique bretonne -, optent pour une violence qui vise des cibles symboliques. C'est ainsi que naît le FLB.
Le premier FLB (1966-1969) plastique perceptions, gendarmeries, bâtiments administratifs, installations militaires, "pour la liberté de la Bretagne". Toutes ces opérations doivent endommager des bâtiments mais ne doivent pas blesser ou tuer. Il s'agit d'attirer l'attention de l'Etat sur les problèmes bretons. C'est ainsi que le 27 avril 1968, le dépôt de véhicules des CRS à Saint-Brieuc est détruit. L'apparition de l'ARB - Armée républicaine, puis révolutionnaire, bretonne - entraîne une escalade. Peu de temps avant le voyage du général de Gaulle en Bretagne, au début de l'année 1969, 53 membres sont arrêtés. Ces arrestations satisfont pleinement le ministre de l'Intérieur de l'époque, R. Marcellin, maire de Vannes, conseiller général et député du Morbihan. En établissant un rapprochement entre le FLB et les autonomistes bretons de la Seconde Guerre mondiale, les autorités françaises semblent les assimiler aux nostalgiques du nazisme. Une partie de la population bretonne, exprime au contraire une certaine solidarité, en voyant dans l'action du FLB une convergence avec les mouvements revendicatifs des années 1950 et 1960. L'amnistie décidée par Georges Pompidou en 1969 met finalement un terme aux poursuites judiciaires, tandis que René Pleven - qui n'est autre que le président du CELIB - est nommé ministre de la Justice. A ce titre, il n'engage pas de poursuite contre les acteurs de publications autonomistes, au grand dam du ministre de l'Intérieur, breton lui aussi.
Le second FLB (1971-1981) épouse le discours post-soixante-huitard et affirme ses positions socialistes et révolutionnaires. Les attentats reprennent contre les "agents de l'impérialisme en Bretagne". Ainsi, à Saint-Malo, la villa du promoteur Bouygues est en partie détruite. En 1972, 200 personnes sont arrêtées, 13 déférées devant la Cour de Sûreté de l'Etat. Leur procès se transforme en une véritable dénonciation du gouvernement.
L'année 1974 marque une reprise du FLB-ARB : destruction du relais de Roc Trédudon en février 1974, plasticage du camp militaire de Ti Voujeret en Dinéault et du château de Versailles en 1978. Arrestations, condamnations et protestations se succèdent alors. En 1981, 19 prisonniers politiques bretons du FLB totalisent 148 années de prison avant que l'amnistie qui accompagne l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, n'apaise cette forme d'activisme breton. Le FLB cesse alors tout attentat. Fort d'une centaine de membres, le FLB a été l'expression violente d'un mouvement faible politiquement. Mais sa médiatisation a eu un impact sur le renouveau de l'identité bretonne des années 1970, puis 1980.