La récolte du blé noir en Ille et Vilaine
Notice
Depuis dix ans en Bretagne, la culture du blé noir est remise au goût du jour, grâce notamment à l'association "Blé noir, tradition Bretagne". Cette culture redevient intéressante pour les agriculteurs, les coopératives agricoles et les meuniers.
Éclairage
Le sarrasin (aussi appelée blé noir en raison de la couleur des grains) était autrefois la plante de début d'assolement en Bretagne : elle avait la vertu de nettoyer le sol, de pousser vite, d'avoir un bon rendement de farine et donc de nourrir la population à peu de frais... De là, la tradition des bouillies et des galettes pour ce produit sans gluten. Mais au XIXe siècle, le sarrasin (polygonacée), chassé par les céréales - le seigle, le froment - est devenu le symbole des terres pauvres pour quasiment disparaître au milieu du XXe siècle, écarté par la modernisation et ses engrais.
Depuis une dizaine d'année, entraînée par la renaissance du patrimoine culinaire traditionnel, cette plante retrouve un certain succès. En 1996, l'association Blé noir tradition Bretagne, créée à l'initiative de meuniers, relance la production et la transformation du blé noir. L'association s'appuie sur la variété argentée dite "la Harpe" pour obtenir une IGP (label européen) c'est-à-dire une Indication Géographique Protégée qui est la garantie d'un lien entre un produit et son territoire. Ce produit d'excellente qualité doit concurrencer ceux qui viennent actuellement de Chine et des pays de l'est.
Actuellement le sarrasin refleurit dans les campagnes mais la production (2000 tonnes par an environ) reste inférieure à la demande (10 000 tonnes) qui est aiguillonnée par les nombreuses crêperies et l'apparition de nouveaux produits dont la bière brune "Telenn Du" réalisée, depuis 1993, à base d'orge maltée et de sarrasin.