Les pêcheries de la baie du Mont Saint Michel
Notice
Sur les 40 pêcheries qui existaient autrefois dans la baie du Mont Saint Michel, une vingtaine sont toujours exploitées. Ce procédé de pêche traditionnelle consiste à piéger le poisson à marée descendante dans une sorte de grand entonnoir fait de pieux en chêne et de fagots de bouleau entrelacés. Cette méthode exige beaucoup de temps de restauration et d'entretien. Rencontre avec Renée et son mari qui à chaque marée viennent récolter le poisson (maquereau, sole, bar, turbot...) dans leur pêcherie. La Maison de la baie organise des sorties pour expliquer ce mode de pêche aux touristes et présenter aussi l'activité principale de la baie : la mytiliculture.
Éclairage
Classée patrimoine mondial de l'Unesco en 1979 comme bien naturel et culturel, la baie du Mont-Saint-Michel possède un patrimoine remarquable et diversifié. Par delà la richesse de la faune et de la flore, les activités traditionnelles d'exploitation du rivage représentent elles aussi un centre d'intérêt touristique majeur. S'étendant sur une superficie de 37 000 hectares, la baie présente à travers les époques diverses formes d'exploitation des ressources de la mer.
Mode de pêche ancestral, connu depuis l'antiquité, les pêcheries traditionnelles font partie des raretés que l'on peut rencontrer dans la baie. Les pêcheries sont des pièges à poissons construits sur l'estran, zone comprise dans le balancement des marées. On les trouve sur les communes de Cancale, Saint-Benoît, Le Vivier sur Mer et Cherrueix. Les pannes de ces pêcheries sont des murailles qui se composent de pieux de chêne et de branchages de bouleau, s'étendant sur 250 mètres. Cette activité traditionnelle est depuis les années 1950 largement vouée à disparaître, avec la modernisation de la pêche et l'apparition d'autres productions telles que la culture des huîtres et des moules. La part des pêcheries dans l'économie locale est devenue très marginale et elles ont progressivement été détruites. Les quelques pêcheries qui se maintiennent actuellement sur la quarantaine qui a existé en baie ne sont plus qu'une survivance de cet ancien mode d'exploitation des rivages, et elles détiennent donc désormais une certaine valeur patrimoniale. Les pêcheries qui existent toujours font donc l'objet d'une restauration, tandis que leur fonctionnement relève d'un savoir-faire spécifique, que met en œuvre chaque jour le couple de retraités faisant vivre « la métairie Taille fer ».
Cancale est historiquement l'un des centres huîtriers de la côte bretonne. Après la Seconde Guerre mondiale, parmi les nouvelles formes d'exploitation maritime, se développe l'élevage des huîtres, l'ostréiculture. Elles sont cultivées à plat sur la grève ou bien en eaux profondes. Quant à la production des moules dans la baie du Mont-Saint-Michel, c'est une activité qui apparaît seulement en 1954. L'élevage des moules représente une sorte de reconversion suite à la crise des activités maritimes dans la région, incarnée par la disparition de la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. À cette époque, la culture des moules apparaît comme une solution pour la reprise économique. L'activité est issue du transfert des techniques de production des moules de la baie d'Aiguillon en Charente-Maritime dans la baie du Mont-saint-Michel. Les bouchots, ces pieux enfoncés dans l'estran sur lesquels sont fixées les moules, composent depuis cette époque le paysage caractéristique de la baie du Mont-saint-Michel.