La pêche à la coquille Saint-Jacques en Bretagne
Notice
La saison de pêche à la coquille Saint-Jacques a lieu d'octobre à mars, sur le littoral ouest de la France. Des pêcheurs d'Erquy et Brest, principaux ports à la coquille en Bretagne, expliquent leurs conditions de travail et leurs méthodes de pêche.
Éclairage
La pêche à la coquille représente une grande part des revenus des marins pêcheurs de la côte nord puisque le gisement de coquilles dans les Côtes-d'Armor est le plus productif de la Bretagne. Erquy est le premier port de Bretagne nord et le premier port européen pour la pêche à la coquille Saint-Jacques : en 1972, les Côtes-d'Armor produisent 12 000 tonnes de coquilles.
Pourtant le gisement a connu de profondes mutations depuis la Seconde Guerre mondiale, rencontrant alternativement périodes d'abondance et périodes de pénurie. Bien que fluctuant d'une année à l'autre (1963 : 2400 tonnes dans les Côtes-d'Armor, moins de 1000 tonnes en 1965) le développement du stock est rapide jusqu'au début des années 70 car le gisement gagne en surface et en densité. Cette richesse a redonné vitalité à la vie maritime. Activité d'appoint au départ, la pêche coquillière s'est substituée aux activités traditionnelles en déclin (praires et oursins) pour constituer, dans les années 70, la principale source de revenus pour ce secteur : 56 bateaux coquilliers sont recensés en 1963, ils seront 440 en 1975.
Ce rush a mis la ressource en danger. Pour en assurer la pérennité ainsi que celle de la profession, les pêcheurs se sont imposés dès les années 60 une règlementation stricte qui est un exemple pour de nombreuses pêcheries côtières. Les pêcheurs en contrôlent eux-mêmes l'application en collaboration avec les Affaires maritimes. Cette règlementation a une incidence sur la façon de pratiquer la pêche : obligation d'avoir une licence (250 licences en Côtes-d'Armor en 2000), limitation du temps de pêche, fixation de quotas. Dès 1967, le nombre de dragues est limité à 2 par bateau, quel que soit le nombre d'hommes d'équipage, et leurs caractéristiques sont fixées. Progressivement le temps de pêche s'amenuise pour ne pas dépasser 200 heures par saison en 1970, et 40 à 50 heures en 1990 soit 30 à 45 minutes par jour quand l'heure officielle de pêche a sonné. Cela devient une véritable course contre la montre. La taille minimale de la coquille est également fixée à 10,2 cm.Toutefois, à la fin des années 80, comme tous les autres grands centres coquilliers de France, le gisement des Côtes-d'Armor connaît une phase de déclin (1200 tonnes en 1990).
Dans les premières années du XXIe siècle, la reprise semble avoir eu lieu, toutefois la consommation est bien supérieure à la production. Des essais d'aquaculture sont tentés pour remédier à ce déficit.