Pêche et conserveries en Bretagne

26 juin 1980
03m 47s
Réf. 00081

Notice

Résumé :

Au port de pêche de Lorient plusieurs corps de métiers se succèdent et s'affairent à l'arrivée des bateaux : pêcheurs, dockers, trieuses, mareyeurs. Malgré cette activité, la situation économique de la pêche est fragile et soumise à l'aide de l'Etat.

Type de média :
Date de diffusion :
26 juin 1980
Source :
TF1 (Collection: L'Enjeu )
Lieux :

Éclairage

Au seuil des années 1970, les fermetures d'usines de conserves de poisson et de légumes se poursuivent partout. En 1981, il ne reste plus qu'une usine à Concarneau avec 30 emplois, en comparaison des 24 usines et des 2000 emplois de 1950. Cette diminution est le résultat d'une forte concentration avec la disparition d'entreprises familiales ou d'un transfert des conserveries de légumes en Picardie, qui n'a d'autre objectif que de se rapprocher des marchés de consommation. Parfois, la restructuration de la firme familiale - comme Chancerelle à Douarnenez - ou l'appartenance à un groupe coopératif d'armement permettent le maintien de quelques entreprises toujours localisées dans le même secteur côtier, celui du sud-ouest finistérien. Ces firmes travaillent surtout avec une production étrangère à la pêche bretonne : thon tropical, sardine méditerranéenne etc. Quant aux quelques ports de pêche bretons qui tentent de subsister, ils souffrent de leur position géographique par rapport aux grandes zones de pêche industrielle et des déficiences structurelles de la commercialisation. Tous ces exemples datant de la fin du XXe siècle, qu'il s'agisse des conserveries de légumes ou de sardines, illustrent parfaitement la chute d'un secteur économique qui fut l'un des fleurons de l'activité industrielle bretonne.

Fabien Lostec

Transcription

Inconnu
(Silence)
(Musique)
François Debré
C'est pendant la nuit que s'anime le port de Lorient, les chalutiers reviennent de leur campagne de pêche, les marins débarquent, les dockers déchargent les paniers, jusqu'à l'aube, ouvriers, mareyeurs, armateurs vont s'affairer sur les quais.
(Musique)
François Debré
Les marins, eux épuisés, vont entrer sans attendre, sans même parler à leur famille qui les a attendu à l'appontement.
(Musique)
François Debré
A chaque arrivée, on embauche pour la nuit des trilleuses.
(Silence)
François Debré
Cette nuit-là, le Marie-Catherine, un chalutier de 55 mètres de l'armement, les pêcheries de cornouaille, parti 15 jours plus tôt, rentrait des îles Feroé au large de l'Ecosse.
(Silence)
François Debré
Dans ses cales, 85 tonnes de poissons empilés, conservés dans de la glace. Alaingue, julienne, grondin, lieu-noir.
(Silence)
François Debré
Les dockers s'emparent du navire, vident la cale, chargent les paniers, alimentent les tapis roulant. A terre, les hommes ne touchent plus aux poissons, ce sont les femmes qui se salissent les mains. Les dockers eux ne manipulent que les caisses.
(Silence)
François Debré
A 6 h, la criée commence. En quelques instants, les paniers sont achetés, le soir même, ils seront à Rungis ou dans les conserveries. Comme les dockers qui ont le monopole du déchargement, les mareyeurs ont le monopole de la commercialisation. Depuis que le bateau a accosté, l'organisation du port a tout pris en main et l'armateur attend qu'on lui dise combien il a gagné ou combien il a perdu. Lorsque le jour se lève, on répare les filets, les moteurs, les treuilles, on charge la glace, le fioul, la nourriture pour la prochaine campagne. Le bateau va repartir dans deux jours.
(Silence)
M. Varon
Et bien, nous avons réussi aujourd'hui à faire une vente de 27 millions de centimes.
François Debré
Et il faudrait combien pour que vous fassiez des bénéfices ?
M. Varon
Ecoutez avec tous les charges évidemment, actuellement, il faut compter pour atteindre le seuil de rentabilité donc 35 millions de centimes, alors on est loin du compte évidemment.
François Debré
En une nuit, l'armateur du Marie-Catherine a perdu 8 millions de centimes.
M. Varon
Il faut essayer de s'en sortir, il faut essayer de faire des économies. Je pense que la survie de la pêche restera encore pendant deux ou trois ans, peut-être plus après, disons 3 ans, liée encore à l'assistance de l'Etat.
(Silence)
François Debré
A Lorient comme à Quimper et à Concarneau, les grands chalutiers et les thoniers partent encore quotidiennement pour l'Irlande et l"Ecosse. Mais de plus en plus nombreux sont les navires qui restent à quai, désarmés pour trois mois ou plus simplement mis en vente par leur propriétaire.