Cérémonie des 500 ans du traité de Picquigny
Notice
En août 1475, Louis XI et Edouard IV d'Angleterre ont mis fin à la guerre de Cent Ans par le traité de Picquigny. Rappel historique de l'événement sur des images de l'anniversaire dans la ville où une stèle a été dévoilée.
Éclairage
En ce début de mois de septembre 1975, toute la population de la petite ville de Picquigny dans la Somme - située à 13 km à l'ouest d'Amiens, aux confins du Ponthieu et du Vimeu, en direction de la mer - est en émoi. La municipalité a décidé de célébrer la mémoire de la cinq centième année de la ratification du traité passé en ce lieu par la pose d'une stèle en grès brut dressée pour l'occasion sur le côté de la collégiale proche de l'escalier Saint-Martin. Au-devant de la pierre, la cérémonie débute par la lecture du texte du traité suivie par une foule attentive, avant de dévoiler la stèle arborant quatre lignes gravées sobrement à son sommet : "29 août 1475 Paix de Picquigny entre la France et l'Angleterre". La cérémonie se poursuit à l'intérieur de la collégiale médiévale Saint-Martin située au pied des ruines imposantes du château dans laquelle une exposition de tableaux et de sculptures d'art contemporains a été organisée. Le film s'achèvent sur quelques vues des rues et de la place devant la collégiale illuminée de flambeaux et des enfants jouant. Le narrateur pendant toute la durée des images de la commémoration explique la nature et l'importance du traité signé dans ce petit village pittoresque de la Somme marquant de manière étonnante la fin de la guerre de Cent ans (1337-1475). Ainsi le traité de Picquigny fut conclu le 29 août 1475, pour une trêve de sept ans, entre le roi de France Louis XI (1423-roi 1461-1483) et le roi d'Angleterre Édouard IV (1442-roi 1461-1483).
Le roi d'Angleterre était intervenu dans le conflit franco-bourguignon, où il voyait une nouvelle occasion de reconquérir les anciens domaines continentaux perdus des Plantagenets. Par un traité du 25 juillet 1474, il avait promis à Charles le Téméraire de venir avec une armée et de prendre en tenaille les faibles forces du domaine royal français ; il débarqua à Calais le 6 juillet 1475 avec ses troupes. Louis XI proposa alors d'acheter à prix d'or le rembarquement des troupes anglaises. Édouard IV, voyant que le Téméraire s'était imprudemment engagé en Lorraine et que leurs alliés semblaient peu décidés à les aider, accepta la trêve et l'alliance française, moyennant une somme colossale pour l'époque de 75 000 écus assortie de la promesse d'une pension annuelle de 50 000 écus. En multipliant les cadeaux en argent aux membres de l'entourage de son adversaire, Louis XI avait ainsi mis un terme, de façon peu glorieuse mais efficace, au dernier rebondissement de la guerre de Cent Ans. On peut dire qu'il a su trouver le prix de la paix. Les Anglais ne sauvegardèrent sur le continent que la place de Calais, qu'ils occupaient depuis 1347, et qu'ils devaient conserver jusqu'en 1558. Cette trêve renouvelable par bail de sept ans ne fut jamais remise en cause car elle contentait réellement les deux parties : Édouard IV d'Angleterre prétendu ainsi recevoir un tribut de la France, tandis que Louis XI de France affirmait fournir une pension à son sujet le roi d'Angleterre. En fait elle permettait surtout à la royauté française de tenir en respect ses seigneurs féodaux, en premier lieu Charles le Téméraire.
En septembre Louis XI et le Téméraire signèrent la trêve de Soleuvre. Le 29 septembre la paix de Senlis fut signée entre François II de Bretagne et Louis XI. La petite ville de Picquigny conserve fièrement le souvenir d'une paix achetée entre l'Angleterre et la France sans avoir pour autant avoir résolu clairement les questions de suzeraineté qui étaient pourtant à l'origine même du conflit.