Chevrières : découverte d'un soc de charrue gaulois
Notice
Un habitat rural de -300 ans avant JC a été découvert par le Centre Archéologique de la Vallée de l'Oise dans les sablières de Chevrières. Sur ce site gaulois on a découvert des flèches et des silex datant de -4000 avant JC, des fibules, des tasses, datant de l'âge du bronze, etc qui sont rassemblés au château de Verberie. Grâce au sol argileux, on a découvert une pièce unique, un soc d'arrère de - 2000 ans. Marc Talon, archéologue, explique l'intérêt de cette découverte.
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Éclairage
Le site de Chevrières "La Plaine Saint-Germain" a été repéré par une équipe du Centre Archéologique de la Vallée de l'Oise (CRAVO) en 1987 lors d'un contrôle des décapages d'une gravière. Une fouille de sauvetage a été menée de 1987 à 1989 par Vincent Bernard et Marc Talon. Il offre une permanence de l'occupation du Néolithique chasséen à la période romaine.
Les vestiges les plus anciens sont attribuables à la période chasséenne. Une fosse a livré du mobilier du Bronze final constitué par un important ensemble de céramiques associées à deux petits poignards en bronze. La première occupation gauloise (La Tène moyenne : vers -300 ans av. n.e.) est constituée d'un enclos délimité par un fossé de 140 m de long sur 70 m de large et profond d'un mètre. Lors du creusement de cette structure deux entrées ont été ménagées par une simple interruption de celle-ci. Les résultats des analyses palynologiques (l'étude des grains de pollen et spores) montrent que cet enclos était bordé d'une haie vive. À l'intérieur, deux bâtiments d'habitation et trois greniers sur trous de poteaux ont été mis en évidence. À l'extérieur de l'angle sud-est de l'enclos se trouvent une dizaine de greniers sur quatre, six ou neuf poteaux, ainsi que de très nombreuses fosses qui n'ont pas livré de matériel. Deux autres enclos, reconnus partiellement, pourraient délimiter une zone à vocation agro-pastorale.
À La Tène finale (fin Ier siècle av. n.e.), un nouvel établissement se met en place à peu de distance du précédent. L'espace délimité par le fossé est différent : plus régulière, sa forme se rapproche d'un rectangle séparé en deux par un retour du fossé. Bien qu'il nous manque une partie de l'enclos, il semble que la superficie de cet établissement soit du même ordre de grandeur que celle du précédent. Un dispositif particulier dans l'aménagement de la porte (une entrée en chicane) suggère une vocation pastorale. La moitié nord-ouest de cet enclos abritait de nombreuses fosses ainsi que des trous de poteaux. Un autre secteur renfermait une forte concentration de puits qui devaient encadrer une fosse remplie d'argile mise à décanter. C'est dans son remplissage que furent recueillis de nombreux morceaux de bois et, surtout, une pièce d'araire. Elle mesure 49 cm de longueur et a été taillée dans du chêne. Grâce à des découvertes plus complets trouvés au Danemark, nous avons pu déterminer que cette pièce était la partie active qui recevait la reille (le soc) au niveau de sa pointe et de sa rainure. L'autre extrémité, qui possède une perforation, était emmanchée.
Bibliographie :
J.-C. Blanchet, B. Bréart, C. Pommepuy, D. Bayard, T. Ben Redjeb. Picardie, dans Gallia Informations, 1989, 1, p. 223-225.
J-M. Fémolant, Fr. Malrain. Les établissements ruraux du second Âge du Fer et leur romanisation dans le département de l'Oise, dans Revue archéologique de Picardie. numéro spécial 11, 1996, p. 45-49.