Un important site archéologique à Verberie dans l'Oise
Notice
Reportage à Verberie dans l'Oise ont été mis à jour des vestiges de l'aire magdalénienne. D'autre part une maison en bois proto historique a été découverte par Roger Agache grâce à la technique de l'archéologie aérienne. Celui-ci donne les détails de cette découverte. Jean-Claude Blanchet président du centre archéologique de l'Oise a pris en charge la fouille qui a révélé un habitat de l'époque gauloise. On a retrouvé des trous de poteaux qui tenaient la cabane et à côté des fosses à détritus. Françoise Audouze a découvert sur le site du Buisson-Campin, les vestiges d'un campement de chasseurs magdaléniens après une chasse aux rennes. Un amas d'os a été trouvé fruit du dépeçage des animaux avec des outils en silex.
Éclairage
Le site du Buisson Campin à Verberie, localisé dans une cuvette en bordure d'une ancienne rive de l'Oise, a été découvert en 1973 par Bernard Lambot lors de prospections de surface aux alentours de grèvières en cours d'extraction. En 1976, des survols aériens de Roger Agache ont permis de déceler une grande maison sur poteaux de l'âge du fer.
Des sondages archéologiques réalisés en 1975 ont révélé la présence de vestiges exceptionnellement bien conservés datant du Magdalénien final (il y a environ 15 000 ans). Des sondages ont été entrepris par Bernard Lambot en 1975 et 1976, puis des fouilles programmées ont duré 25 ans, principalement sous la direction conjointe de Françoise Audouze (CNRS) et de l'Université d'Iowa.
Huit campements successifs ont été préservés grâce aux crues successives de l'Oise qui les ont recouverts sans les perturber. Séparés par un ou deux centimètres de sédiment les uns des autres, ils couvrent une période de quelques dizaines ou centaines d'années.
Ils sont matérialisés par un ou deux foyers domestiques, entourés par des zones d'activités consacrés à la taille du silex, la retouche et l'emmanchement des outils ainsi qu'aux activités culinaires. Plus à l'écart, les carcasses de rennes, qui représentent plus de 95% des ossements retrouvés sur le site, étaient découpées, les peaux travaillés. La chasse au renne explique d'ailleurs la présence des Magdaléniens. En prévision de l'hiver, elle se déroulait durant la migration d'automne de ces animaux et frappait surtout les jeunes mâles pour la quantité et la qualité de leur viande – dont une partie était probablement séchée- et de leur moelle. De nombreuses armatures de pointes de projectile et de grandes lames non retouchées ayant servi de couteaux à viande attestent de ces activités. Les bois de renne permettaient la confection de sagaies. L'os et l'ivoire servaient de matière première pour la fabrication d'aiguilles à chas, polies sur de petits polissoir en grès.
Des occupations plus récentes (jusqu'à la période romaine) ont également été mises au jour. Il faut signaler la maison repérée par Roger Agache qui a été fouillé en 1976 par Jean-Claude Blanchet. Datée de la Tène moyenne (300 à 150 av. n.è.), elle présente un plan globalement légèrement ovalaire de 22 m de longueur et 12,50 de largeur, ce qui la classe parmi les plus grandes de cette période. Elle est constituée d'une rangée de 39 poteaux périphériques, espacés en moyenne d'1,50 m. A l'intérieur de la maison, 6 autres trous de poteaux servaient à la mise en place de la superstructure. Les différentes hypothèses de reconstitution qui ont été proposées restent problématiques, mais son plan général semble avoir été bien adapté pour la couverture d'un espace dont la surface au sol est de l'ordre de 225 m². Plusieurs fonctions étaient probablement réunies sous un même toit, associant hommes et animaux.
F. Audouze, D. Cahen, L. Keeley, B. Schmider. "Le site magdalénien du Buisson Campin à Verberie (Oise)" dans Archéologie en Picardie, n° 30, 2005, 4 p. (plaquette éditée par le Service régional de l'archéologie de Picardie)
J.-Cl. Blanchet, P. Meniel, O. Buchsenschutz. La maison de La Tène moyenne de Verberie (Oise), "Le Buisson Campin", dans Revue archéologique de Picardie, 1983, 1-1, p. 96-126.