Ecole de Roquefort à vendre sur Le Bon coin

Depuis la création de la carte scolaire en 1963, l’offre scolaire est adaptée chaque année en fonction des prévisions démographiques et des postes enseignants. Cette adaptation se traduit sur le terrain par des regroupements ou des fermetures d’écoles.

En quarante ans, plus de dix-sept mille écoles, maternelles et élémentaires, ont fermé. Ces fermetures ont d’abord touché les communes rurales, avec la circulaire du 28 juillet 1964 qui préconise de fermer les classes ou écoles de moins de 16 élèves. 

À partir de 1970, les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) incitent les communes à se regrouper et à coopérer. Les arguments sont nombreux, comme les économies réalisées (moins de bâtiments à entretenir, cantines regroupées, etc.).

Malgré un moratoire en 1993 qui conditionne toute fermeture de service public à l’autorisation préalable du maire, dans les départements ruraux comme le Gers, le nombre de communes sans école augmente rapidement depuis les années 1990. Pourtant, l’école est souvent le dernier service public dans ces communes ; un atout pour motiver l’installation de nouveaux habitants et favoriser le lien social. Sur le plan éducatif, il est aussi démontré que les faibles effectifs favorisent la réussite des élèves. En zone rurale, où les classes sont le plus souvent regroupées sur des doubles ou triples niveaux, les résultats des élèves sont identiques voire supérieurs à la moyenne nationale.

Cette politique de regroupements/fermetures s’est accentuée avec la révision générale des politiques publiques (RGPP), débutée en 2007, et les suppressions de postes dans la fonction publique.

À travers cette situation qui touche principalement les zones rurales, c’est le concept d’équité territoriale qui est interrogé, c’est-à-dire le fait d’assurer à tous les mêmes conditions d’accès aux biens et aux services d’intérêt général (infrastructures de transport, accès aux services sociaux et de santé, accès à l'éducation ou à la culture).

Ce reportage, très court, consacré à la possible fermeture de l’école de Roquefort, a été diffusé le 16 février 2016 dans l’édition 19/20 du journal télévisé régional Midi-Pyrénées sur France 3.

Le reportage débute par un plan sur l’école de Roquefort, un bâtiment flambant neuf, tandis que la voix-off du journaliste cite l’annonce postée sur le site Le Bon coin. Il se poursuit par l’interview d’un parent d’élève qui ne cache pas son indignation : l’école, en service depuis trois ans, a une cantine neuve et une garderie. Le reportage se poursuit par des images factuelles qui montrent la mobilisation des parents d’élèves : on y voit par exemple une banderole « non à la fermeture de l’école » accrochée au grillage.

Le parent d’élève, rejoint par d’autres parents, poursuit son interview, empreint d‘incompréhension et d’inquiétude. L’école étant le dernier service public de cette petite commune gersoise, il confie sa crainte qu’elle ne devienne qu’une cité dortoir pour celles et ceux qui travaillent et consomment sur Auch ou Fleurance.

Tandis que les images laissent à voir des enfants, heureux, jouant dans la cour de leur école le journaliste rappelle les chiffres qui ont motivé cette fermeture : 12 élèves sont scolarisés dans cette école, du CE2 au CM2, tandis que la population est en hausse et laisse présager des effectifs à la hausse dans les années futures.

Le reportage se poursuit avec l’interview du maire du village, Daniel Menon. Il confie sa crainte que sa commune n’attire plus de nouveaux habitants si l’école ferme.

Avec l’interview de Guylène Esnault, alors inspectrice académique, un autre point de vue est apporté. Interviewée dans les locaux de la Direction départementale des services de l’Éducation nationale à Auch, elle tempère et tente de rassurer : si les faibles effectifs sont inquiétants, elle assure qu’aucune décision n’est encore prise quant à la fermeture de cette école pour la rentrée de septembre 2016.

On retourne ensuite devant l’école, où on retrouve des parents d’élèves regroupés qui envisagent une action de protestation pour se faire entendre. Le reportage se termine sur un gros plan sur la banderole « Non à la fermeture de l’école ».

L’école de Roquefort accueille en 2022 une trentaine d’élèves du CP au CM2, répartis en deux classes.