Campagnes, aménagement rural : quand le désert revit
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Résumé
Plusieurs projets de revitalisation de villages sont initiés dans le Gers, l’Ariège ou les Hautes-Pyrénées, soutenus par les pouvoirs publics. Agriculteurs et politiques sont interrogés et évoquent la vie rurale, l'intercommunalité, et la politique de regroupements commerciaux.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
21 févr. 1991
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Contexte historique
ParProfesseure de lettres, histoire et géographie en lycée professionnel
Dans l’introduction de son ouvrage La renaissance des campagnes, Vincent Grimault évoque nos campagnes en danger. Pour beaucoup, elles seraient abandonnées par la France « d’en haut », cette élite qui ne rêve que de métropoles puissantes et modernes, et n’a de projet pour le rural que d’en faire son jardin, le lieu de ses week-ends ou de sa maison de retraite. Pour d’autres, les campagnes souffrent simplement de la recomposition de la production économique sous l’effet de la mondialisation et de la révolution numérique, moins bien placées que les métropoles pour en tirer parti.
Quelles qu’en soient les raisons, l’espace rural, d’abord, et les villes moyennes, ensuite, subissent de plein fouet les effets de la mondialisation et de la métropolisation du territoire. À la fin des Trente Glorieuses, et surtout à partir de la fin des années 1980, les campagnes gersoises entrent dans la spirale de la désertification avec les fermetures des commerces, de services marchands et de services publics, accentuée par la diminution de la densité et le vieillissement de la population. Un temps épargnées par ce phénomène, les petites et moyennes villes sont à leur tour inquiétées au début des années quatre-vingt-dix.
Dans le même temps, les lois de décentralisation (1982, 1983 et 1985) renforcent les pouvoirs des collectivités locales existantes en matière d’aménagement et de développement du territoire. La loi Joxe-Marchand du 6 février 1992 dite loi « Administration territoriale de la République (ATR) » offre la possibilité de créer des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Elle légitime l’échelle intercommunale d’action publique avec l’obligation de transférer deux compétences de la commune à l’intercommunalité (le développement économique et l’aménagement du territoire) qui vont structurer la coopération. Enfin, l’Europe devient un nouvel acteur qui entre dans le jeu de l’élaboration des politiques d’aménagement avec l’État et les collectivités : le 1er janvier 1989, la réforme des fonds structurels européens (FEDER, FSE, FEOGA) vise à soutenir le développement des régions, le développement rural, etc.
Dorénavant, pour espérer revitaliser ces campagnes en déprise, c’est dans le cadre de partenariats liés entre l’État et les collectivités territoriales et soutenus par les fonds structurels de l’Union européenne que les initiatives devront être conduites.
Éclairage média
ParProfesseure de lettres, histoire et géographie en lycée professionnel
Le reportage, diffusé en 1991 dans l’émission Vent Sud, couvre la première réunion du comité d’aménagement en milieu rural organisé par le conseil régional Midi-Pyrénées et propose de revenir sur les expériences menées par les communes et les départements, en partenariat avec la Région, pour revitaliser les bourgs.
Le reportage commence par des images d’une commune rurale que le journaliste présente comme un village fantôme
. Pour appuyer les mots prononcés par la voix-off, des images d’un village sans vie (volets fermés, matériels abandonnés, maisons qui s’effondrent) sont diffusées, accompagnées par une musique dramatique.
Le reportage se poursuit avec l’interview de Max Lafosse, agriculteur à Ségos, qui énonce les avantages et inconvénients à vivre dans une commune rurale : sécurité et qualité de vie s’opposent aux manques de structures associatives, éducatives et culturelles.
La voix-off poursuit en listant les acteurs de l’aménagement qui soutiennent les projets de ceux qui refusent de mourir
. C’est l’image d’une maison neuve, à la périphérie du centre-bourg qui est choisie pour accompagner ces propos. En 1991, elle incarne le progrès et la modernité.
Le journaliste évoque ensuite l’action directe de l’État à destination des communes rurales en citant la loi Joxe, mais sans la présenter. C’est l’interview d’Augustin Bonrepeaux, député d’Ariège, qui permet d’appréhender la révolution intercommunale, au cœur de la loi Joxe de 1992. En regroupant les moyens des communes, c’est selon lui le meilleur moyen pour assurer l’équité territoriale, c’est-à-dire offrir aux communes rurales les mêmes services que dans les communes urbaines.
Après l’action de l’État, la voix-off évoque l’action des Conseils Généraux qui « participent au maintien du tissu rural » avec les compétences dans le domaine de la culture ou des transports.
Pour finir, le reportage s’intéresse à un exemple de partenariat noué entre la Région et la Chambre de Commerce qui a favorisé la création d’un centre commercial au centre de Villecomtal-sur-Arros. Le centre est un succès, comme en témoigne l’interview de Manuel Santos, commerçant qui s’est installé au cœur du centre commercial. Souriant, il évoque les retombées, pour lui et les autres commerçants, de ce projet. Une cliente, interrogée dans le même commerce, confirme les propos en insistant sur le centre commercial comme vecteur de lien social. L’interview de Jacques Brussian, Président de la commission aménagement au Conseil Régional, qui justifie le regroupement de commerces pour favoriser leur attractivité. Le reportage se termine sur un dernier exemple de réussite de maintien d’activités en évoquant un garage automobile à Riscle. C’est l’occasion pour Jacques Brussian de présenter les nouvelles formes de partenariats : la contractualisation entre la Région et les petites villes.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Présentateur
Cet après-midi au Conseil régional de Midi-Pyrénées se réunira pour la première fois le comité d’aménagement en milieu rural.Les conseillers régionaux auront à se prononcer notamment sur une politique de revitalisation des bourgs.Déjà depuis plusieurs mois, des expériences ont été menées en Midi-Pyrénées, elles réunissent bien sûr les forces des communes, des départements et de la région.Elles n’ont pas bien sûr l’ambition de résoudre l’épineux problème de la baisse du revenu agricole.C’est le dossier préparé par René Girma et Serge Libèrge.
René Girma
Villages fantômes, maisons désertes, matériel abandonné... À trente kilomètres des villes, la campagne peut-elle devenir un désert.C’est parfois hélas la réalité.Aujourd’hui en France, 40% de l’espace rural est entré dans une spirale de désertification.Le schéma est connu, l’école ferme, le percepteur s’en va, les commerces disparaissent, les habitants abandonnent, c’est fini.Et pourtant, ils sont nombreux et parfois heureux, ceux qui veulent que leur village ne meure pas.
Max Lafosse
C’est vrai que nous avons certains avantages, notamment au niveau sécurité, une certaine qualité de la vie, stress, stress de transport pour se rendre au lieu de travail.Mais, il est également vrai que nous sommes très désavantagés sur tout ce qui est côté associatif, côté culturel, côté éducation de nos enfants, dans la mesure où nous sommes loin de tout et nous ne pouvons pas bénéficier de toutes ces structures dont bénéficient les jeunes de la ville.
René Girma
Face au danger, la réaction est déjà amorcée.L’État, les départements, aujourd’hui la Région Midi-Pyrénées, aident, subventionnent ou conseillent ceux qui refusent de mourir.Quelques exemples : l’État tout d’abord, il encourage La Poste à rester bien présente en milieu rural.Et puis le parlement, très prochainement va se pencher sur un projet de loi, un projet connu pour l’instant sous le nom de loi Joxe-Baylet.Les ministres changent, l’idée fait son chemin.
Augustin Bonrepeaux
Il faut que les habitants, pour qu’ils vivent chez nous, trouvent les mêmes services dans les zones rurales que dans les zones urbaines.Et cela, on ne peut le faire qu’à travers l’intercommunalité, en regroupant les moyens, en rassemblant tout le monde, toutes les initiatives.C’est d’ailleurs l’objet du projet de loi qui est actuellement, qui va être examiné à l’Assemblée, le projet de loi sur la coopération intercommunale.
René Girma
Plus près du terrain sont les conseils généraux.Eux aussi participent au maintien du tissu rural.Dans les Hautes-Pyrénées par exemple, là où le car ne passait plus, le département a aidé une nouvelle desserte rurale.Dans le Gers, parmi les actions entreprises, les conseillers généraux ont sauvé le cinéma.Transport, culture, vie quotidienne, tout le monde retrousse les manches pour un meilleur service de proximité.Ainsi, le Conseil régional Midi-Pyrénées, avec la Chambre de commerce du Gers, a favorisé la construction de ce centre commercial à Villecomtal.
Manuel Santos
Ce centre, bon on l’a depuis environ deux ans, quand il s’est ouvert, on a déménagé dans cette belle boutique que vous voyez.Et vraiment, ça nous a apporté beaucoup plus.C’est un lieu de rencontre, tous les gens viennent, nous sommes plusieurs commerçants, et quand un client sort de chez moi, va chez le boucher, va chez le marchand de vin ou va au bureau de tabac.
Une cliente
Oui, on se rencontre.On fait des petites discussions quoi, c’est vraiment agréable hein.
Jacques Brussiau
Il nous est apparu tout à fait nécessaire de regrouper les commerces dans des petits villages ou dans des petits bourgs pour qu’ils aient une meilleure attractivité.Les commerces séparés n’arrivaient plus à se défendre, et avaient plutôt tendance à en partir, de ces bourgs.Or, cette politique, nous l’avons initié depuis trois ans environ, et elle réussit parfaitement. Il y a aujourd’hui plus d’une trentaine de ces regroupements commerciaux qui fonctionnent fort bien en Midi-Pyrénées.
René Girma
Autre exemple de maintien d’activité, ce garage de Riscle allait disparaître.Le propriétaire prenait sa retraite.Le Conseil régional, après une étude approfondie, va modifier et amplifier ses aides et ses conseils aux bourgs et au village.On s’engage sur une longue période.
Jacques Brussiau
Nous nous sommes aperçus que malgré tous les efforts que nous faisions vers l’aménagement rural, nous y affectons actuellement plus de 100 millions par an.L’État, l’Europe en fait autant.Nous nous sommes aperçus qu’il y avait un trou très important dans cette politique, au niveau des petites villes et des bourgs.Et nous avons conclu que ces bourgs et ces petites villes, en gros de 3000 à 15 000 habitants, étaient le seuil idéal d’intervention, notamment sur le plan économique pour pouvoir maintenir des actifs en zones rurales.C’est l’endroit où on peut intervenir le plus efficacement, à notre sens.Donc, pour mettre au point cette politique, nous avons décidé de lancer un appel d’offres et de mettre en place une contractualisation avec ceux qui voudront bien nous répondre.Ce qui signifiera que nous allons donc signer des contrats avec une vingtaine de petites villes ou bourgs pour la région Midi-Pyrénées, chaque année, pendant les cinq à six ans qui vont venir.
René Girma
Les messages sont clairs, qu’ils viennent de la Région, du Département ou de l’État : groupez-vous, présentez-nous de bons projets, nous vous aiderons.C’est à cette seule condition que le désert qui avance n’aura été qu’un mirage, un mauvais rêve.
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