La visite du Pape Jean Paul II à Ars
Notice
Visite pastorale du Pape Jean Paul II à Ars, village de Jean Marie Vianney, appelé le Saint curé d'Ars. Le Pape a tenu un prêche face à une assemblée de prêtres, diacres et séminaristes afin de leur rappeler leurs missions.
- Rhône-Alpes > Ain > Ars
Éclairage
Le déplacement effectué à Ars par Jean-Paul II le 5 octobre 1986 dans le cadre de son voyage à Lyon a d'abord pour motif la dévotion qu'il éprouve envers un prêtre dont la statue a pris place dans les églises du monde entier. Jean-Marie Vianney, né en 1786 à Dardilly près de Lyon, a été ordonné prêtre en 1815 malgré un parcours chaotique, tant à cause du contexte de la Révolution que de son incapacité à poursuivre des études et apprendre le latin. Nommé en 1818 à Ars, dans une paroisse rurale considérée comme indifférente ou hostile, il finit par conquérir ses paroissiens et bientôt acquérir un rayonnement national. Sa manière de vivre dans le dénuement, sa générosité qui le pousse à distribuer aux pauvres tout ce qu'il possède, son dévouement et son attention aux besoins de ses paroissiens, font accepter des sermons rigoristes qui fustigent la recherche des plaisirs du monde. Célèbre pour ses confessions auxquelles il consacre jusqu'à 16 heures par jour, il meurt en 1859 avec une réputation solidement ancrée de sainteté acquise dès son vivant. Celle-ci est reconnue officiellement par sa canonisation en 1925.
Telle est la figure que Jean-Paul II entend donner en modèle aux prêtres et séminaristes réunis à Ars. En fait il s'agit moins, à ses yeux, de chercher à la reproduire que de s'en inspirer. Comme l'expriment les extraits cités, le pape saisit d'abord cette occasion pour réagir contre certaines tendances qui ont reçu un accueil favorable dans le clergé, notamment dans la région et en France, et qu'il juge contraires au vrai sens du sacerdoce. Il marque sa distance avec la conception d'un prêtre simple président d'une assemblée et rappelle ce qui le différencie dans son état et son rôle du laïc. Il critique aussi la tentation de faire des prêtres les « fonctionnaires de Dieu », trois ans avant que l'expression ne soit reprise par un théologien allemand dans une toute autre perspective. Ce vigoureux rappel de la conception catholique du sacerdoce reçoit l'adhésion des prêtres présents. Il laissera perplexes d'autres prêtres convaincus que le rappel de la discipline et de la théologie traditionnelle ne saurait être une réponse suffisante à la crise persistante que traverse le clergé français.
La séquence est aussi l'occasion de vérifier le succès populaire d'un déplacement qui attire à Ars, comme à Annecy le lendemain autour de Saint-François de Sales, une foule de fidèles ordinaires.