Charles Millon réélu à la présidence de la région Rhône-Alpes
Notice
Charles Millon a été réélu à la présidence de la région Rhône-Alpes. Cette réélection a déclenché un soulèvement dans l'assemblée régionale car c'est grâce aux voix de l'extrême droite qu'il a été réélu.
Éclairage
D'une famille de droite, Charles Millon, a fait ses études chez les maristes. Catholique pratiquant, il fréquente les cercles de la droite extrême et se déclare contre l'avortement et favorable à la peine de mort. Marié à Chantal Delsol, philosophe, éditorialiste à Valeurs actuelles et au Figaro, c'est un père de famille nombreuse. Membre de l'UDF, maire de Belley en 1977, député de l'Ain de 1977 à 1995, il a été ministre de la Défense dans les gouvernements Juppé de 1995 à 1997. Élu président de la région Rhône-Alpes en 1988, il le reste jusqu'en janvier 1999.
Introduit par la journaliste-présentatrice Isabelle Pham, le journal de FR3 du 20 mars 1998 relate, pour son troisième mandat, l'élection mouvementée de Charles Millon à la tête de la région Rhône-Alpes. Au premier tour, le nombre des voix de gauche et de droite était identique. Bruno Gollnisch annonce que les 35 voix du Front national se porteront au deuxième tour sur le président sortant (après une concertation avec Charles Millon - que ce dernier a ultérieurement niée).
Lors des élections régionales de 1998, l'UDF s'est divisée sur l'attitude à adopter sur la question des alliances avec le Front national de Jean-Marie Le Pen. Si Alain Madelin y est favorable, François Bayrou et François Léotard les avaient condamnées. Ne disposant pas de la majorité absolue pour diriger l'exécutif rhône-alpin, Charles Millon passe une alliance avec le FN, ce qui permet sa réélection malgré la défection de trois élus de droite (RPR et UDF) et l'indignation et les violentes critiques des élus de gauche. Cette alliance allant de l'UDF au FN remporte la présidence du conseil régional ainsi que l'ensemble des vice-présidences de commission. Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon, Charles Baur en Picardie, Charles Millon, tous élus avec les voix du FN sont alors exclus de l'UDF. Alain Madelin et la plupart des personnalités élues avec les voix de l'extrême droite, exclues de l'UDF par François Léotard président du mouvement, fondent un nouveau parti, Démocratie libérale ; Charles Millon, lui, crée son propre mouvement, éphémère, La Droite.
Le reportage montre le « séisme dans l'assemblée régionale » qualificatif attribué à l'élection de Charles Millon au second tour avec les voix du FN. La gauche quitte la salle en chantant la Marseillaise. Son leader, Jean-Jack Queyranne, déclare que la droite est « l'otage du FN ». Un recours ayant été formé par le conseiller écologiste Étienne Tête pour irrégularité dans le processus électoral de 1998 – à propos de l'échange verbal lors de l'élection entre Charles Millon et Bruno Gollnisch - conduit à l'invalidation du président de la région Rhône-Alpes à la fin de l'année 1998 et à l'élection d'Anne-Marie Comparini, assistante parlementaire de Raymond Barre, à la présidence de la région en janvier 1999 (contre une partie de la droite, mais avec le soutien des voix de gauche). Quelques années plus tard, Charles Millon est condamné par la cour administrative d'appel de Lyon pour avoir signé des délibérations qui lui avaient permis de bénéficier d'un appartement et d'un personnel de maison pendant dix ans, lorsqu'il présidait la Région Rhône-Alpes (1988-1998). En septembre 2003, Charles Millon est nommé par le gouvernement Raffarin représentant permanent à Rome auprès de la FAO.
En 2004, Anne-Marie Comparini sera battue par la gauche et Jean-Jack Queyranne deviendra alors président de la région Rhône-Alpes pour un premier mandat.