Raymond Barre : le bilan du maire de Lyon
Notice
Raymond Barre a été maire de Lyon pendant 6 ans. En 1995 il avait annoncé un certain nombre de mesures et de projets pour la 2ème agglomération de France. La fin de son mandat approche, bilan des actions réalisées et celles en cours de réalisation.
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Éclairage
Moins d'une semaine avant le premier tour des élections municipales de mars 2001 auxquelles il ne se représente pas, le maire de Lyon, Raymond Barre, se livre pour la télévision régionale à un bilan de son mandat. Est-ce pour évoquer les tensions qui règnent que la musique d'Ennio Morricone, composée pour un western spaghetti accompagne ce bilan ?
Quoi qu'il en soit, Raymond Barre, élu maire de Lyon en 1995, alors que le maire sortant, Michel Noir, en pleins démêlés avec la justice, ne s'est pas représenté, annonce dès le début de son mandat qu'il n'en exercera qu'un. Alors âgé de 71 ans, l'ancien Premier ministre de Valery Giscard D'Estaing a déjà une longue carrière derrière lui dont le dernier épisode, sa candidature à la présidence de la République en 1988 l'a laissé meurtri. Il conserve cependant de nombreuses relations internationales, développées lorsqu'il était actif à la Commission Européenne. Le bilan est présenté sous forme cinématographique, chaque proposition de l'ancien professeur d'économie étant suivi d'un reportage qui illustre son propos.
Sont d'abord évoquées les transformations du quartier industriel de Vaise dont la désindustrialisation a transformé les capacités de développement. De nombreuses entreprises ont fermé au cours des décennies précédentes – ne citons que la Rhodiacéta – et la gare d'eau qui fut longtemps un port actif pour les matériaux de construction accueille des bâtiments en forme de péniches pour rappeler le passé. Dans ces nouveaux immeubles s'installe Infogrames Entertainment SA, société française née à Lyon et spécialisée dans l'édition et la distribution de jeux vidéo. La micro-informatique et ses dérivés devraient devenir les substituts des anciennes activités industrielles.
Sont ensuite affirmés les choix en faveur de Gerland où les activités de biochimie sous l'influence de l'Institut Mérieux s'étaient établies de longue date. On voit d'ailleurs le laboratoire P4 Jean Mérieux, du nom du frère aîné d'Alain Mérieux décédé en 1994 dans un accident de la route. La firme Mérieux s'était installée pendant la Seconde Guerre mondiale à proximité des abattoirs de Gerland pour fabriquer du sérum de bovidés. La volonté de transformer le quartier en boulevard scientifique et universitaire se traduit également par l'arrivée de l'ENS Lettres et Sciences Humaines (pendant le mandat) après celle de l'ENS Sciences (avant le mandat de Raymond Barre).
En avril 1996, le nouveau maire souhaite, grâce au contournement complet de Lyon, pouvoir raser Perrache (c'est-à-dire le grand échangeur parking édifié à la fin du mandat de Louis Pradel). Les difficultés ont été fortes et l'objectif n'est pas atteint. Le reportage évoque plus rapidement la construction du tramway et les soucis de rigueur budgétaire qui restent attachés à l'image de celui que Valéry Giscard d'Estaing appelait le « meilleur économiste de France ». Sont également rappelés les projets culturels comme la transformation de la caserne des subsistances ou le classement d'une partie de la ville au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le fait que le maire ne soit pas candidat à sa succession donne à ce reportage une certaine liberté de ton qui est rare, surtout en période électorale, où la télévision travaille sous le regard du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui veille à l'égalité des candidats.