Michel Noir, le nouveau maire de Lyon
Notice
Portrait et rétrospective de la carrière de Michel Noir (RPR), nouveau maire de Lyon, qui succède au maire sortant Francisque Collomb. Lors de sa campagne, il s'est particulièrement intéressé à la lutte contre l'échec scolaire.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
Au cours d'une émission spéciale qui se déroule au lendemain du second tour des élections municipales de mars 1989, William Leymergie et Patricia Charnelet insistent sur le renouvellement de la classe politique. Ils prennent l'exemple de Lyon où le quadragénaire Michel Noir l'a emporté sur le maire sortant, âgé de 78 ans, Francisque Collomb. Pendant la campagne, Raymond Barre a apporté son soutien à Francisque Collomb, mais il n'y a pas eu d'affrontement direct entre Michel Noir et lui.
Au sein de la majorité municipale, les primaires se soldent par la victoire de Michel Noir dont les listes, au soir du second tour de scrutin, l'emportent dans tous les arrondissements lyonnais. Son grand chelem fait écho à celui de Jacques Chirac à Paris. Pour autant, cette victoire ne met pas fin à 100 ans de radicalisme comme le dit, dans un raccourci erroné, le lancement du reportage. Édouard Herriot n'est devenu maire qu'en 1905 et surtout, Michel Noir a appartenu à la majorité précédente, plus centriste que proche du radicalisme historique.
Député de Lyon dès 1978, ce spécialiste du marketing et des ressources humaines, est réélu lors des élections législatives qui suivent l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Dès 1983, il est candidat contre Francisque Collomb, mais le maire sortant l'emporte. Cependant, les partisans de Michel Noir remportent deux arrondissements sur sept et Michel Noir participe à l'exécutif municipal. Après les élections législatives de 1986, dans le cadre de la cohabitation entre François Mitterand et Jacques Chirac, il devient ministre du Commerce extérieur, fonction qui s'achève avec la fin de la cohabitation en 1988. Le président de la République apprécie le jeune gaulliste qui se montre intransigeant avec le Front national en pleine progression et qui n'hésite pas à prendre ses distances avec le RPR. La réélection de François Mitterrand l'incite à briser l'unité de la majorité municipale et à se présenter contre l'avis de nombreux de ses amis politiques. Le reportage le montre en homme de terrain, proche de la population, soucieux de développer la sensibilité et l'éducation des jeunes générations.
Dans le reportage, on le voit d'ailleurs avec Philippe Seguin ou Michelle Barzach et c'est avec eux qu'il va créer en 1990, le mouvement Force Unie qui rassemble les rénovateurs du RPR. Un autre maire de la région appartient à Force Unie, le maire de Grenoble, Alain Carigon. Le mandat de maire de Michel Noir à la mairie de Lyon va être très compliqué par ses tensions avec le RPR et, surtout, une série d'affaires d'abus de biens sociaux qui ternit son image. Il ne se repésente pas lors des élections municipales de 1995. Raymond Barre devient maire de Lyon.
Condamné à 18 mois de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité pour recel d'abus de biens sociaux, Michel Noir vit aujourd'hui retiré de la vie politique. Il a soutenu une thèse de science de l'Education sur Le développement des habiletés cognitives de l'enfant par la pratique du jeu d'échecs et a créé une entreprise Scientific Brain Training spécialisée dans les produits consacrés à l'optimisation de la mémoire.