100 ans de métallurgie à Ugine
Notice
Les entreprises Cezus et Timet Savoie fêtent aujourd'hui les 100 ans d'électro-métallurgie du site d'Ugine. L'usine, mise en service au début du siècle par Paul Girod, chercheur et chimiste, s'est, depuis, largement développée.
- Rhône-Alpes > Savoie > Ugine
Éclairage
Fondées en 1903 par le suisse Paul Girod, les Acieries d'Ugine demeurent un des grands sites industriels des Alpes du Nord. Le centenaire de 2004 correspond à l'installation de l'usine de ferro alliage des Mollières, sur la commune d'Ugine. Il est alors célébré par deux des sociétés issues des activités du site, les sociétés Cezus (filiale d'Areva, spécialisée dans la fabrication de Zirconium) et Timet (spécialisée dans le Titane). L'aciérie, inaugurée en 1909 et historiquement consacrée à la fabrication d'aciers inoxydables appartient à une autre société, Ugitech, filiale du groupe allemand Schmolz + Bickenbach. Le temps est donc loin où Ugine, avant la guerre de 1914, était modelée par la vision à la fois industrielle et sociale d'un Paul Girod. Les besoins en main d'œuvre de ses usines nécessitaient alors d'attirer et de loger une population nouvelle et nombreuse, alimentée par des flux migratoires intenses et d'origines diverses, russe notamment dans les années 1920. Il fait construire, en collaboration avec l'architecte Maurice Braillard, des logements collectifs, semi collectifs et des villas, pour les ouvriers, les contremaîtres et les ingénieurs, qui témoignent d'un souci à la fois d'ordre et de confort. Le phalanstère (aujourd'hui détruit) dont il est question dans le reportage, était un vaste immeuble construit en 1910 disposant d'un niveau de confort remarquable pour ce type de logement à l'époque (eau courante et chauffage central) et d'équipements collectifs (restaurant, salle des fêtes, dispensaire, épicerie coopérative...) qui justifient l'appellation de « phalanstère » même s'il doit peu à la pensée fouriériste. Les conditions de travail n'en étaient pas moins dures, et l'écart entre les bonnes volontés patronales et les réalités sociales important, ici comme ailleurs. La personnalité de Paul Girod a fortement marqué les débuts d'Ugine mais dès 1922 celui-ci perd le contrôle de la société qui fusionne avec d'autres sociétés alpines pour former la SECEM-AEU (dite Ugine), un des plus grands groupes industriels français. Regroupé en 1969 avec le chimiste Kuhlmann, puis en 1972 avec Péchiney pour former PUK, alors le plus grand groupe privé français, nationalisé puis dénationalisé et à nouveau divisé par spécialités (Ugine revient à Sacilor), il reste de l'ancien groupe un site qui a, jusqu'à aujourd'hui, survécu grâce à son savoir-faire et à une spécialisation dans des produits à forte valeur ajoutée.