Lancement d'un pipe-line sous-marin
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Un pipe-line a été construit pour approvisionner la raffinerie de pétrole de Frontignan, installée entre l’étang de la Peyrade, le canal et la mer depuis le début du XXe siècle. D’une longueur de plus de 4 km et en grande partie sous-marin, il permet aux pétroliers de décharger leur cargaison directement dans les réservoirs de l’usine.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
28 oct. 1948
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Contexte historique
ParDocteur en histoire de l'art contemporain
La commune de Frontignan, toujours célèbre pour la production de son muscat, l’était également, à une époque désormais révolue, par la présence, sur son territoire, d’une raffinerie de pétrole. À la fin des années 1940, son approvisionnement repose sur la réalisation d’un sea-line qui en fera la plus importante installation de ce type en Europe. C’est une étape essentielle dans l’histoire du raffinage à Frontignan, dont l’antériorité remonte à l’année 1878, époque à laquelle Fernand Bastide établit une raffinerie [1] avec pour objectif de produire du pétrole lampant pour l’éclairage, ainsi que de l’essence pour l’alimentation des moteurs. Le ravitaillement en pétrole brut de la raffinerie, s’effectue depuis le port de Sète. Il est acheminé par le canal du Rhône à Sète, dans des fûts de bois chargés sur des gabarres à traction hippomobile. Cette première entreprise, dont la raison sociale devient Raffinerie Clément Gérard et Cie, ferme ses portes onze ans plus tard.
Il faut attendre l’année 1904 pour voir la Compagnie Industrielle des pétroles ; qui avait pour raison sociale précédente Société industrielle française des Pétroles, être autorisée à installer une nouvelle raffinerie de pétrole à Frontignan dans le secteur de la Peyrade. L’usine consiste dans la construction d’un dépôt pour les huiles et l’essence avec un stockage de 20 000 mètres cubes, auquel est adjoint un atelier de distillation. Elle est mise en activité en octobre 1906.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 250 000 tonnes de pétrole brut y sont traitées par an. Un pipe-line longeant le canal remplace avantageusement le transport par gabarres. En 1944, le 25 juin, la raffinerie est bombardée par l’aviation américaine. Elle doit sa reconstruction et la reprise progressive de son activité au « Plan Marshall ». En 1948, le tirant d’eau du port de Sète se révèle insuffisant (9 m au lieu des 15 exigés) pour le mouillage des nouveaux pétroliers. Cette situation fait envisager la création d’un sea-line, dont la réalisation sera moins onéreuse et s’annonce beaucoup plus rapide que l’adaptation du port de Sète aux nouvelles exigences.
Le reportage est diffusé pour la première fois le jeudi 28 octobre 1948. Pour relier la raffinerie au poste de livraison en mer, la longueur totale du sea-line doit atteindre 4 345 mètres dont 2665 mètres de tuyauterie sous-marine ; il doit permettre la livraison de 800 tonnes de pétrole brut à l’heure. La réalisation du programme est exécutée en cinq mois, dont deux sont consacrés aux études préliminaires afin de déterminer le tracé depuis la côte jusqu’au point d’ancrage des pétroliers, à 2,7 km du rivage. L’orientation et la puissance des courants maritimes, la qualité des terrains sont des éléments primordiaux qui conditionnent le tracé. Une opération de déminage du site a été menée au préalable afin que les lieux, récemment occupés par les troupes allemandes, soient sécurisés.
L’opération de tractage est effectuée par le pétrolier anglais British Druke muni d’un treuil spécial et solidement amarré aux bouées du poste de déchargement durant la première phase de l’opération. La suite est confiée à la puissance de ses moteurs. La phase suivante consiste à tracter le sea-line jusqu’à 1500 m au large afin que sur le rivage les deux tronçons puissent être assemblés. La phase terminale de l’immersion amène le sea-line jusqu’à sa base de déchargement. Une fois celui-ci en place, des scaphandriers, par quinze mètres de fond, fixent les flexibles de 50 m de long pour permettre le pompage à bord des pétroliers. La tuyauterie sous-marine est désormais complétée par le pipe-line terrestre et le 10 octobre 1948, le premier pétrolier vient mouiller sur le site de déchargement pour livrer les 16 000 tonnes de sa cargaison. Il s’agit, du pétrolier S/S Frontignan [2] anciennement nommé le Wilson’s Creek, récupéré par le gouvernement français et alloué à Mazout-Transports au titre des dommages de guerre et de l’effort de reconstruction.
[1] Elle était située avenue de la Résistance.
[2] S/S : Steam Ship (Navire à vapeur).
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