Conférence de presse de Georges Frêche à Frontignan
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Résumé
Le Conseil de rivage Méditerranée présidé par Georges Frêche s'oppose à une opération immobilière prévue par la municipalité de Sète sur la grande plage des Salins de Villeroy, entre Sète et Agde. Il rappelle que les espaces naturels qui alternent avec les stations doivent être préservés.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
09 nov. 1983
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Contexte historique
ParProfesseur émérite de géographie
Vingt ans après la création de la Mission Racine qui traduit une démarche volontariste de l’État, la question de l’aménagement touristique du littoral de la Région Languedoc-Roussillon dévoile des intérêts d’une autre nature et de nouveaux enjeux. Les conditions — achats fonciers d’anticipation, définition d’unités touristiques intégrant toutes les procédures d’aménagement, schéma directeur d’aménagement, station pilote de La Grande-Motte sur le littoral héraultais, coupures d’urbanisation pour éviter une conquête anarchique du linéaire du lido,… — qui ont présidé à l’intervention massive de l’État et des collectivités locales associées (départements et communes) ne sont plus d’actualité. Le Conservatoire du littoral, créé en 1975, a lancé une politique de préservation des espaces naturels entre les stations et au sein des unités touristiques pour éviter leur conquête par la promotion immobilière notamment.
Le 9 novembre 1983 à Frontignan, Georges Frêche, maire de Montpellier, alors Président du Conseil de rivage, pose clairement en conférence de presse la question du devenir de la plage entre Sète et Agde. Yves Marchand, vainqueur des élections municipales face à Gilbert Martelli, ancien maire communiste de Sète, vient de lancer le projet Atolis de conquête du lido entre Sète et Agde sur les terrains de la compagnie des Salins du Midi (salins de Villeroy). Au-devant du mont Saint-Clair, entre La Grande-Motte et Le Cap d’Agde, le secteur Frontignan/Sète/Marseillan-Plage n’a pas bénéficié d’une unité touristique particulière et se trouve donc défini par le principe de conservation plus que par celui d’aménagement. Le projet Atolis s’établit en rupture de ce principe et s’oriente vers un aménagement touristique à base de capitaux privés.
Le Conseil de rivage s’est saisi de ce projet spéculatif pour soumettre un avis au Conservatoire du littoral, organisme public décisionnaire en termes d’acquisition foncière et de protection de l’environnement naturel. Les Conseils de rivages, au nombre de neuf, ont été créés en même temps que le Conservatoire dont ils doivent faciliter la décision en les éclairant par leur avis. Ils sont composés de membres élus par les collectivités locales, qui disposent ainsi de moyens supplémentaires de gestion des espaces à protéger pour les préserver de toute dégradation, sans pour autant les sanctuariser. Ils sont consultés en termes de gestion publique et/ou partenariale, donnent leur avis au sujet des acquisitions éventuelles, et aident à définir les orientations politiques du Conservatoire. Ils veillent à ce que la nécessaire protection des zones naturelles de leur espace de compétence ne soit pas pénalisante en ce qui concerne leur rayonnement et leur représentation sociale. En tant que Président, Georges Frêche n’hésite pas à souligner l’opposition du Conseil de rivage au projet Atolis qui dénaturerait 20 km de plages entre Sète et Agde au profit de la promotion immobilière. La suppression du tourisme sur cette plage offerte aux pratiques populaires ne serait finalement qu’une opération juteuse
sur le plan économique, bien éloignée des recommandations du rapport de Michel Picquart du 5 novembre 1973 concernant la maîtrise publique du foncier des espaces naturels fragiles. Or ce lido, entre mer et lagune de Thau, est l’un des plus fragiles du littoral du département, un écosystème dunaire riche de biodiversité qui nécessitera, quelques dizaines d’années plus tard, un investissement de plus de 50 millions d’euros pour sa sauvegarde (aménagements maritimes et terrestres dont 350 000 m3 de sable pour recharger la plage et les petits fonds). La parole de Georges Frêche a valeur prospective, mais elle peut aussi être confrontée à celle du Président Valéry Giscard d’Estaing qui avait signé la naissance du Conservatoire : J’étais à la fois consterné et inquiet d’une urbanisation envahissante et incontrôlée et d’une spéculation immobilière dénuée de scrupule [1]
. Le conseil d’administration du Conservatoire suivra la décision du Conseil de rivage.
[1] Lettre de Valéry Giscard d’Estaing relative au 35e anniversaire du Conservatoire du littoral, 8 septembre 2010.
Bibliographie
- Aurélie Joveniaux,« le Conservatoire du littoral, quarante ans après : quel bilan et quelles perspectives ? », Hérodote 2017/2, N° 165, pp 91-112.
- « En France, protection et aménagement durable du lido de Sète à Marseillan », European Commission [en ligne] (Mis à jour le 15/10/2020). Site internet : https://ec.europa.eu/regional_policy/fr/projects/France/protection-and-sustainable-development-of-the-sete-lido-in-marseillan-france
- Alexandre Brun & Matthieu Delabie, « Le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres. Naissance, missions et stratégie en Occitanie », Etudes Héraultaises, Occitanie, un littoral en mouvement, N° 58, 2022, pp. 101-112.
Transcription
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