Montant des retraites, déficit de la Cnav (branche retraite) après la crise de 1973
Notice
Suite à la crise économique de 1973 qui a entraîné une baisse de la croissance et une augmentation du chômage, les recettes de la Cnav constituées, pour l'essentiel, des cotisations retraite sur les salaires, ne suffisent plus à couvrir les dépenses. En 1978, le directeur de la Cnav explique cette situation nouvelle.
Éclairage
En 1970, une part importante des retraités disposait de revenus inférieurs ou égaux au seuil de pauvreté. Plus de 2 millions de retraités percevaient le minimum vieillesse créé en 1956. Le rapport Laroque (voir le document Onze mille francs par mois) avait alerté sur cette situation dès 1962. Des dispositions ont été prises au début des années 70 pour améliorer le montant des retraites, en particulier la loi " Boulin " de 1971 qui fait passer le taux de la pension du Régime général de 40 à 50 % et le calcul du salaire moyen sur les 10 meilleures années au lieu des dix dernières.
Cependant la crise économique qui débute fin 1973 provoque une baisse du taux de croissance du Produit intérieur brut - PIB -, et en conséquence l'augmentation du chômage avec, en corollaire, la diminution des recettes de la Sécurité sociale, constituées des cotisations sur les salaires. A cette période sont également mis en place, pour diminuer le chômage, des dispositifs de sortie de l'activité professionnelle avant l'âge de la retraite (préretraite), sans contrepartie de cotisations. La retraite du Régime général se trouve donc très impactée par cette situation à la fin de la décennie 70. En effet le montant des retraites versées augmente progressivement ainsi que la durée de versement due à l'allongement de la vie des retraités (comme le montre le reportage) tandis que les recettes ne suivent pas cette progression.
En 1978, Francis Pavard - directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse ou Cnav - explique cette situation nouvelle, tout en constatant que le montant des retraites, indexé à l'époque sur l'évolution moyenne des salaires, n'a pas atteint un niveau tel que le moment soit venu d'en limiter la progression. Reste la recherche de nouvelles sources ou modalités de financement.
Les cotisations retraite (part salarié et employeur) passeront de 11,15 % du salaire plafond en 1978 à 12,9% en 1979.